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C’est Bruxelles que la crise du PS assassine

La structure de la Région est depuis des années dénoncée par la Flandre comme propice au gaspillage budgétaire, à la multiplication des mandats inutiles et à l’inefficacité

Édito - Editorialiste en chef Temps de lecture: 3 min

Les tourments du PS ne mettent pas en danger que le parti, ses militants et ses cadres. Ils causent aussi une déflagration terrible sur Bruxelles, la Ville et la Région. Les deux sont sous les tirs nourris et assassins du nord du pays, qui trouve désormais la justification rêvée pour exiger la grande réforme institutionnelle de la capitale, qu’il réclame depuis très longtemps.

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La Flandre a toujours considéré la Région bruxelloise si pas avec dédain, du moins avec désamour, et surtout un très gros regard critique. La structure de la Région, avec ses 19 communes et ses six zones de police, est depuis des années dénoncée par la Flandre comme propice au gaspillage budgétaire, à la multiplication des mandats inutiles et à l’inefficacité. Nombre de Flamands ont d’ailleurs toujours refusé l’idée de Bruxelles Région à part entière, estimant qu’elle échouait dans la démonstration de la raison d’être de sa complexité et de son millefeuille institutionnel. Notons que les Wallons n’en pensaient pas moins, mais le scandale Publifin les empêche aujourd’hui de se joindre à l’hallali.

Que ce soit les problèmes d’insécurité (pour nombre de Flamands, Bruxelles, c’est Chicago), la chute de plaques de béton dans les tunnels, la mise en place chaotique du piétonnier, la saleté des rues ou le développement de foyers de radicalisme : tout est vu à l’aune de la non-coordination des zones de police et des niveaux de pouvoir, de la rivalité entre des bourgmestres de couleurs politiques différentes.

En ligne de mire : l’argent donné à Bruxelles pour se refinancer qui serait donc très mal utilisé et la toute-puissance socialiste et francophone.

Qui aura désormais les arguments pour défendre la Région bruxelloise contre ce procès en règle qui lui est à nouveau fait, dès lors que les affaires du Samusocial et autres (on a eu droit cette semaine au réseau d’ASBL opaques, aux structures hospitalières d’apparence bidon, aux mandats juteux, quid demain ?) donnent aux Flamands la corde pour tuer les outils et les politiques mises en place depuis des années ?

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Cruelle ironie. Les errements socialistes sont en train de miner l’édifice bruxellois qu’ils ont souvent été les plus fervents à défendre et à ériger. Yvan Mayeur voulait remettre sa ville sur la carte du monde, Philippe Close voulait en faire un pôle d’animation culturelle, touristique et économique de premier plan, Rudi Vervoort veut créer un musée d’art contemporain à même de développer la zone du Canal : tout cela et tant d’autres choses sont au cœur d’une stratégie PS désormais crucifiée par l’impression d’avoir été dévoyée à des fins de pouvoir et d’enrichissement personnel. C’est très dur pour le PS, mais c’est terrible pour Bruxelles.

 

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12 Commentaires

  • Posté par Malka Pierre, dimanche 18 juin 2017, 23:14

    C'est même pas triste à dire, les flamands ont raison. Les communes bruxelloises ont trop de pouvoir, le gouvernement Vervoort ne fera jamais les réformes locales nécessaires à cause de la particratie, les zones de police c'est du n'importe quoi, le partage des pouvoirs institutionnel ruine cette ville, et son caractère enclavé est un avantage terrible pour les flamands qui peuvent la couler petit à petit. Mais qu'ils ne la ramène pas trop non plus tellement le système institutionnel régional bruxellois leur offre un nombre de députés totalement anti-démocratique. Et ca, ils ne l'ont jamais critiqué bizarrement. btw, Al Capone est mort depuis bien longtemps ;)

  • Posté par Van Steen Willy, dimanche 18 juin 2017, 22:06

    Les gens qui voteront encore pour le PS sont totalement inféodés à ce parti. Les actions vénales ne se comptent plus, et ça dure depuis 40 ans! Ce parti censé défendre le petit a profité des faibles pour laisser s'enrichir la grosse majorité de ses élus qui de surcroît trouvait ça normal, prétextant que ça a toujours été ainsi. C'est simplement abject. Et de plus, ce parti qui défendait soi-disant notre Belgique a fait un boulevard à des partis séparatistes comme la nva ou le vlaams belang! Plus aucun citoyen ne pourra encore faire confiance à un politicien en général et à un élu PS en particulier!Ce systéme de particratie doit étre envoyé par le fond!

  • Posté par Paul Verkaeren, samedi 17 juin 2017, 17:52

    A mon sens, ces gens n'ont plus la légitimité pour gouverner Bruxelles, que leur ont donné les élections. Il est donc temps de les saborder et de réorganiser la vie en société de la région. Cmment ? c'est une vaste question. C'est en tout état de cause le parlement qui nous représente. c'est donc au parlement d'organiser la transition, d'abord via un référendum. cela ne vous est-il apparu que jamais, au grand jamais on a posé la moindre question aux Bruxellois sur leur identité, sur leur état, sur leur avenir ? un référendum donc, avec des questions essentielles, a établir par un groupe d'experts de la société civile, choisi par le parlement, débarrassé d'abord des députés pris "la main dans le sac". Cela peut se faire vite et sera suivi d'une élection de gens issus de la société civile, qui nous représenteront plus utilement que ces baudruches remplies de vent et d'euro. Au travail, Messieurs les parlementaires honnêtes, vous faites bien 50% de ce pléthorique parlement ! sinon, c'est à désespérer

  • Posté par CARION JEAN, samedi 17 juin 2017, 11:12

    Ce PS n'est plus une pieuvre mais un cataclysme pour Bruxelles et la Wallonie; lisant les titre de "l'Echo" ce matin je trouve un article bien documenté via le " cadastre des mandats dérivés" dont le PS est évidemment majoritaire!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je ne peux qu'appuyer l’écœurement des lecteur ci dessous. Il ne sert à rien de nommer tous les bénéficiaires PS de cette main mise (et prise financière) sur le villes et région, ils sont connus. Je connais certains socialistes honnêtes de coeur, les respecte par honnêteté pluraliste , mais je m'adresse à eux pour le geste démocrate: "faite disparaitre ce parti et son appareil définitivement et refondez un autre mouvement sain et respectueux des citoyens afin que le pluralisme belge revive, car en tant que libéral j'estime que les échanges d'idées saines sont bénéfiques pour notre démocratie, mais pas ceux là!

  • Posté par Weissenberg André, samedi 17 juin 2017, 13:37

    (en commentaire également de la réponse de Monsieur Alain). Il n'est pas interdit de penser que les socialistes ont non seulement habilement profité de leur caractère incontournable (cfr Philippe Moureaux, idéalement placé à cet effet) pour influer sur le dossier communautaire et le processus de transformation de la Belgique en État fédéral et de créer cet insondable empilement de couches administratives, ce mille-feuille ingouvernable, au détriment de structures simples, mais qu'ils ont sciemment recherché cet effet, cela dans le seul but de multiplier les possibilités de placer des "amis" à peu près partout et de verrouiller ainsi l'État, au seul prétexte de protéger les francophones contre la toute puissance flamande.

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