Crise politique francophone: les majorités communales résisteront-elles?

Le CDH pourrait-il payer au niveau local ou provincial sa fronde dans les entités fédérées ? Les municipalistes bon teint n’y croient guère. Ni dans les petites communes, ni d’ailleurs dans les plus grandes. La preuve avec le « cas » liégeois où les observateurs locaux évoquent « une relation fusionnelle entre Firket et Demeyer ». [scald=3301093:sdl_editor_representation] 1 Liège. C’est au lendemain du scrutin de 1988 que les socialistes liégeois, après avoir fraternisé avec les libéraux et les écologistes, s’associèrent au PSC sur les bancs du collège communal. Le mariage tient toujours et tout porte à croire qu’il tiendra jusqu’aux noces de perle, en octobre 2018. « Il n’y a pas de changement à l’ordre du jour, répond ainsi Michel Firket, échevin (CDH) liégeois de la Finance et de la Mobilité. Les nouvelles majorités ne seront d’application qu’en Wallonie, à Bruxelles et à la FWB. » « Il n’y aura pas d’impact sur les pouvoirs locaux », confirme Michel De La Motte, chef de groupe CDH. Christine Defraigne cheffe de file de l’opposition libérale, ne croit pas non plus à l’imminence d’un divorce : « Je ne vais pas faire de spéculation mais on connaît les liens amoureux entre MM. Firket et Demeyer… Cette relation fusionnelle est le ciment de la coalition PS-CDH (…) Néanmoins, on peut être inquiet car la semaine prochaine, on va devoir discuter du très important plan de gestion. Comment va-t-il être exécuté avec une majorité fragilisée, qui n’a plus son miroir à la Région ? » Pour rappel, un des hommes clefs du groupe Publifin, Dominique Drion, était lui-même président du CDH provincial. [scald=3298010:sdl_editor_representation] 2 Mons. Sans surprise, Georges-Louis Bouchez (MR) a réagi dans la minute à l’annonce de Benoît Lutgen. Depuis qu’il a été renvoyé dans l’opposition par Elio Di Rupo, le libéral n’a de cesse de faire le siège du bourgmestre socialiste. L’occasion était trop belle. Ce lundi, il s’est engouffré dans la brèche en demandant au CDH, partenaire du PS dans la majorité, de laisser tomber les socialistes et de rejoindre le vaste mouvement pluraliste qu’il compte conduire aux élections communales de 2018 face au tout-puissant PS. Le CDH n’a pas bronché. Il faut dire que le PS est seul en majorité absolue à Mons avec 29 sièges sur 45. Aucune motion de défiance qui accoucherait d’une nouvelle majorité n’est donc possible. Toute initiative à ce stade aurait pour seul effet de laisser les socialistes seuls au pouvoir. 3 Ottignies-Louvain-la-Neuve. « Est-ce que le CDH est mécontent de nous ? Vous devriez leur poser la question. Mais je pense que la Région wallonne, c’est une chose et Ottignies-LLN en est une autre… » L’échevin PS Michel Beaussart le prend avec le sourire. Il sera certainement heureux de savoir que le premier échevin CDH Cedric du Monceau n’a rien contre la gestion du PS dans le cœur du Brabant wallon. Que du contraire. « A Ottignies-LLN, le PS a deux élus, comme le CDH, au Collège communal. Et c’est Ecolo qui est en tête, commente-t-il. Il reste cependant indéniable que les citoyens attendent des changements profonds, notamment sur la gestion des intercommunales. En Brabant wallon, c’est le MR qui est à la barre. Faudra-t-il alors s’orienter vers une alliance MR-Ecolo-CDH à la Province ? » Du côté du bourgmestre Ecolo, Jean-Luc Roland, qui est convoqué par son parti ce mardi pour discuter de la demande du président du CDH, Benoît Lutgen, « je n’ai pas l’impression qu’il y a une faille dans notre majorité à Ottignies-LLN et je n’ai jamais pensé à notre ville en entendant le propos humaniste… » 4 Luxembourg. En province de Luxembourg, Patrick Adam (PS), doyen du collège provincial, se dit d’abord « provincialiste. Je n’ai pas à m’ingérer dans des décisions régionales. Ceci dit, je suis surpris que cela arrive maintenant. Il y avait d’autres moments avant. » Le député souhaite encore rappeler, comme il le martèle d’ailleurs depuis des semaines, « qu’il n’existe aucune de ces casseroles de ce genre-là en Luxembourg, tous partis confondus. J’en ai marre d’être sali par tous ces gens-là. » Mais il souhaite poursuivre le travail en toute sérénité. « Si la Province devait être impactée par tous ces changements au niveau supérieur, on ne ferait plus rien… »

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