Les faits: le blocage sauvage retarde un secours vital

Le ras-le-bol des travailleurs contre les mesures du gouvernement Michel autorise-t-il ces derniers à bloquer complètement plusieurs axes routiers et autoroutiers autour de Liège, au risque de retarder voire stopper le déplacement des services de secours et autres soins vitaux ? [scald=95156:sdl_editor_representation] « On ne peut pas imaginer une entrave à la circulation au point qu’elle paralyse les services de secours. Il en va de la qualité des soins à la population, à commencer par les services d’urgence », déclare Philippe Olivier, directeur médical du Centre hospitalier chrétien (CHC). Ce mercredi matin, il a déposé plainte contre X pour homicide involontaire. En cause : le barrage et les feux dressés par des affiliés de la FGTB lundi tôt au matin qui ont fortement retardé le déplacement d’un chirurgien liégeois, appelé en extrême urgence à la Clinique d’Hermalle. Une opération qui a finalement eu lieu, mais qui s’est soldée par le décès, quelques heures après, de la patiente. Les faits. Lundi 19 octobre, bien avant l’aube, un barrage est installé sur l’autoroute E42 à hauteur du pont de Cheratte par des affiliés à la FGTB. Ce barrage n’est pas autorisé par la police et du côté de la FGTB Liège-Huy-Waremme, le président Francis Gomez précise, après coup, que ce « blocage ne faisait pas partie du plan d’action établi ». N’empêche, les grévistes entravent la circulation autoroutière, sous la surveillance de la police qui n’a pas reçu l’ordre de faire lever le dispositif sauvage. [scald=95263:sdl_editor_representation] A 5h23, une dame de 74 ans de nationalité danoise est admise au service des urgences de la Clinique d’Hermalle (Visé) qui fait partie du groupe CHC. Vingt minutes plus tard, le médecin de garde diagnostique une hémorragie et demande le renfort d’un chirurgien vasculaire pour une opération d’extrême urgence. Ce dernier quitte le quartier des Guillemins à 6 h, file sur le ring qui contourne Liège et se retrouve pris dans les embouteillages, en amont du pont de Cheratte. « Après quelque temps, il parvient à trouver un motard de la police qui tente d’escorter le médecin, mais c’est laborieux car tout est bloqué. Ils doivent emprunter des bretelles à double sens en prenant de grands risques », affirme le directeur médical. Le chirurgien arrive à la Clinique d’Hermalle à 7 h. Il a perdu environ trois quarts d’heure si l’on compte qu’il aurait pu faire le trajet en quinze minutes, moyennant un itinéraire autoroutier complètement dégagé et une vitesse au-delà de ce qui est permis, justifiée par l’urgence. Il opère la patiente, qui décède quelques heures après l’opération. « Le chirurgien aurait été plus à l’aise s’il avait pu réaliser l’opération sans retard », explique Philippe Olivier, qui déclare ne pas vouloir faire de lien de cause à effet entre le barrage des grévistes et le décès de la dame. N’empêche, il a porté plainte contre X pour « homicide involontaire ». « J’espère que la plainte va être requalifiée dans le sens d’une entrave à la circulation entraînant une perte d’accessibilité aux services vitaux. Ce que nous entendons dénoncer, avec le corps médical, ce sont les effets néfastes de ce blocage total. Nous en appelons à une prise de conscience globale : peut-on faire des actions au risque de mettre la vie des gens en danger ? Non. Il faut au moins laisser passer les services de secours. Ou alors il faut assumer les conséquences », poursuit le directeur médical, qui réfute tout déficit d’organisation dans le chef de l’hôpital comme a pu le déclarer la FGTB. « Nous avons respecté les procédures prévues dans ce genre de cas. Que chacun se reconnaisse dans les interpellations que nous lançons. » Allusion à peine voilée aux autorités qui ont laissé se dérouler le blocage de l’autoroute.

Votre compte

Les faits: le blocage sauvage retarde un secours vital

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Société

Permis à points: le débat est ouvert

Entretien Stanley Plotkin, virologue: «Malheureusement, il n’existe pas de vaccin contre la stupidité»

Inondations: comment impliquer les citoyens dans les plans d’urgence

Coronavirus: deux fois plus de risque de problèmes respiratoires après une infection, selon une étude

Les directions partent en croisade contre les corrections des CEB

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Etats-Unis: quinze personnes tuées dont 14 enfants dans une fusillade dans une école primaire

Permis à points: le débat est ouvert

Guerre en Ukraine: le double désarroi de Biélorusses en exil

Critique Avec «Tori et Lokita», les frères Dardenne bouleversent à nouveau Cannes

Roland-Garros: Elise Mertens qualifiée pour le 3e tour après le forfait de son adversaire

Dossier Le phénomène des «piqûres sauvages», entre psychose et enquêtes

« Nos collaborateurs sont des empereurs, les clients sont rois »

6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi

« Nous donnons de la valeur aux idées et encourageons à les transformer en projets concrets »

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel