Fête flamande: le navrant folklore nationaliste
Autour du 11 juillet, jour de la fête flamande, les leaders nationalistes entonnent leur refrain autonomiste. Inaudible pour les francophones, séduit-il encore autant les Flamands ?


C’est une pénible tradition. Autour du 11 juillet, jour de la fête flamande, les leaders nationalistes entonnent leur refrain autonomiste, et c’est leur droit, mais livrent surtout un couplet condescendant sur ces Wallons dont l’indigence justifierait l’indépendance flamande.
On n’y a pas échappé cette année encore. Peter De Roover, le chef de groupe N-VA à la Chambre, estimait ce lundi dans
La communication de Geert Bourgeois, ministre-président flamand, s’adressant aux francophones pour leur montrer à quel point il est dans leur intérêt de se séparer de la Flandre, n’est pas plus fine. Beaucoup de francophones ne disposent pas de lunettes jaunes et noires seules aptes à déceler ces deux démocraties si chères à la N-VA, et ne sont pas dupes du fait que l’autonomie fiscale, présentée comme la plus grande des libertés, leur transférera gentiment la facture.
Le communautaire touche-t-il encore les Flamands ?
Cette communication paternaliste est inaudible pour les francophones. Mais est-elle plus séduisante aux yeux des Flamands ? On en doute. Après la crise financière, les attentats et la crise migratoire, les appels très « seventies » à lâcher le « boulet » wallon ont moins la cote. Paradoxalement, la N-VA a elle-même amplifié le phénomène en s’installant au fédéral sur les questions qui touchent vraiment les Belges et non plus sur le communautaire. Une stratégie visant, paraît-il, à démontrer aux yeux de tous les bienfaits du confédéralisme, les francophones, ces socialistes, allant rejeter les recettes fédérales très N-VA. C’est raté. Le parti nationaliste ne convainc toujours pas les francophones, pas plus que les Flamands, de se résoudre à la séparation, et même sur le confédéralisme, l’enthousiasme n’y est pas, y compris au nord.
Faut-il pour autant rejeter toute avancée institutionnelle sous prétexte qu’elle viendrait de Flandre ? Certainement pas. Tant les francophones que les Flamands de bon sens estiment qu’une harmonisation des compétences s’impose encore dans certains domaines, mais parfois aussi, en « refédéralisant », pour éviter, par exemple, que quatre ministres ne s’occupent du climat.
Si les nationalistes veulent vraiment convaincre « l’autre démocratie » d’aller plus loin, ils seraient bien inspirés de soigner leurs métaphores…
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Liberté d'expression certes... mais qu'est-ce que nos élus wallons et francophones de Bruxelles vont faire dans ce cirque?
Une Flandre rayonnante et puissante fasse à une petite Wallonie engluée dans scandales! Cette pauvre Wallonie est sous le jouc du P$ ! Une mafia en sorte !? LOL
Ouvrez les yeux, le PS est bien sûr englué dans des affaires que l'on ressors sans cesse pour le nuire,ok, c'est de bonne guerre mais allez gratter dans le MR ou le CDh et on va rigoler....jaune. Kreditbank, Luxleack, diamantaires, Panama, les holdings, et j'en passe: alors franchement, le PS, face à cela; c'est bien sûr honteux mais sur le plan financier ; ridicule face aux dégâts des manipulations financière défendues par les Chevaliers Bleus....
Les Flamands mettent toujours en avant les transferts financiers, c'est un fait, mais on devrait en parallèle mettre aussi en avant les transferts économiques. C'est pourtant simple à comprendre - surtout pour les Flamands qui verront les avantages qu'ils en retirent - : chaque fois qu'un Wallon consomme 1€, il va directement alimenter les caisses flamandes. Faites l'expérience: votre compte bancaire à la KB, les bons produits Flandria que vous achetez au Carrefour, la location de voiture chez Europcar, le meuble chez Ikea...etc. en effet les sièges de sociétés sont TOUS basés en Flandre, donc la finance l'est aussi. Transfert Nord-Sud disaient t'ils ?
En effet, en 40 ans, toutes les grandes entreprises Wallonne se sont retrouvées en Flandre et le reste à fermé...