Van Cleemput: «Wimbledon, cela aurait été une belle connerie»

Thierry, tout d’abord, quelles sont les nouvelles concernant le pied droit blessé de David ? Sa cheville n’est presque plus gonflée, il a récupéré quasiment toute sa mobilité, les médecins qui ont fait un boulot remarquable entre Liège et Monaco nous assurent que la guérison est à 100 % et qu’il peut y aller ! Maintenant, il a une appréhension qui est tout à fait normale après un tel traumatisme. David va devoir y aller petit à petit pour reprendre confiance. C’est pourquoi vous avez ajouté ce tournoi sur terre battue à Umag à son programme ? Tout à fait. On aurait dû logiquement, après Wimbledon, reprendre la semaine prochaine à Gstaad. Mais ici, avec la blessure, il fallait saisir toutes les opportunités pour reprendre le plus tôt possible, dès le feu vert des médecins. Les organisateurs croates ont bien voulu offrir une invitation à David et on les en remercie. À un moment, vous-même aviez évoqué un retour peut-être possible à Wimbledon. La quinzaine vient de se terminer avec beaucoup de surprises en huitièmes et en quarts de finale, pas de regrets ? Non pas du tout ! Cela aurait été une belle connerie de jouer à Wimbledon. Vous avez vu le nombre de chutes et d’abandons ? C’était vraiment jouer avec le feu de tenter une reprise bien trop rapide sur une surface aussi délicate que le gazon. On imagine que vous avez redéfini les objectifs pour la suite de cette saison. On peut en savoir plus ? Il faut être clair, vouloir d’emblée viser haut, ça n’a pas d’avance. David était dans une excellente dynamique juste avant Roland-Garros avec beaucoup de matches gagnés et un très haut niveau de confiance. Là, on n’est plus nulle part… Il va falloir retrouver les bonnes sensations, les bonnes attitudes et surtout cette confiance totale en ses moyens, petit à petit. Le programme de David sera le suivant : Umag, Gstaad sur terre battue, puis Montréal et Cincinnati pour se préparer au dur américain. Le premier objectif, c’est de replacer David dans les starting-blocks pour l’US Open fin du mois d’août. On sait que David Goffin est plutôt un diesel qui a besoin d’être lancé pour atteindre son plein régime, craignez-vous que son retour au top prenne plus de temps que prévu ? C’est très difficile de répondre à cette question car on n’a encore jamais vécu un tel coup d’arrêt en plein milieu de la saison. Il va falloir trouver les bons mots et les bons exercices pour relancer la machine. Mais vous pouvez faire les meilleurs entraînements du monde, il n’y a que la compétition pour vraiment vous relancer dans le bain. Je me prépare à une période pas facile, mais peut-être que je me trompe complètement. J’espère évidemment qu’il retrouve confiance en lui le plus vite possible, j’espère qu’il a aussi évolué avec son expérience de joueur aussi, mais on ne va certainement pas forcer les choses. On ne va pas s’énerver… D’un autre côté, on voit que pas mal de joueurs ont tiré sur la corde ces derniers mois, David va peut-être pouvoir faire parler une certaine fraîcheur maintenant. Détrompez-vous, une revalidation, ça coûte beaucoup d’énergie ! Les soins, les exercices, les rendez-vous médicaux, le stress du blessé : ça pompe énormément. Il n’y a rien de positif dans une blessure… J’aurais préféré un break naturel, croyez-moi bien. Tout ce que David peut peut-être en retirer, c’est une expérience de plus dans sa carrière. Justement, comment le sentez-vous moralement ? Au début, et c’est normal, il était dévasté de voir son excellent début de saison stoppé net. C’était un terrible coup de frein, mais petit à petit, il a pris conscience que c’était un accident, un incident qui fait malheureusement aussi partie de la vie d’un sportif. On ne pouvait rien y faire et il ne servait à rien de s’apitoyer. Non, l’important, c’est de bien rebondir. On ne va pas commencer à faire n’importe quoi. On va repartir dans le calme, même si, maintenant, ça le démange de retrouver la compétition !

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