Belfius en Bourse: pactole pour les actionnaires
Le gouvernement Michel a confirmé la privatisation partielle de la banque. Pour attirer les investisseurs, la part de bénéfice à répartir sera gonflée.

Le volet « privatisation » de Belfius fait partie de l’accord budgétaire trouvé dans la nuit de mardi à mercredi. Mais, l’option d’une ouverture, au moins partielle, aux marchés étant, depuis des mois, le scénario prôné par le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), l’institution publique n’a pas attendu le « go » budgétaire pour entamer la préparation de son introduction en Bourse.
Premier devoir dans ce genre de circonstances : se rendre désirable aux yeux des investisseurs potentiels. Et l’attention de ceux-ci se tourne, avant toute chose, vers la rémunération qu’ils peuvent espérer retirer de leur placement. L’année dernière, la banque a versé 215 millions d’euros à son unique propriétaire, l’Etat, soit 40 % de son bénéfice. Cette proportion étant moins élevée que celles que pratiquent les grandes banques (de 47 à 53 % pour ING, KBC et BNP Paribas), Belfius se prépare à la relever, pour la situer dans une fourchette allant de 50 à 65 %.
L’assiette sur laquelle s’appliquerait ce taux rehaussé s’annonce, elle aussi, alléchante. Selon des chiffres actualisés que Le Soir a pu consulter, Belfius prévoit une croissance de ses bénéfices de 43 % d’ici 2021. Elle table en effet aujourd’hui sur un bénéfice net de 617 millions d’euros pour l’année en cours, contre 561 millions auparavant. Et prévoit donc d’atteindre les 766 millions en 2021. Si l’on se base sur un tel plan financier, le dividende total promis aux investisseurs fluctuera entre 314 et 408 millions d’euros en 2018. « L’Etat continuera à toucher une rente conséquente. Et Belfius conservera un ratio de solvabilité plus que conséquent », explique-t-on en coulisses. Un parfait win-win sur papier. Cependant, les nouveaux actionnaires visés ne sont plus les bons pères de famille d’avant 2008, mais des hedge funds majoritairement étrangers. Et ceux-là, ils en veulent toujours plus que prévu…
400 millions pour Arco
Sans s’embarrasser des détails, Charles Michel a déclaré, lors de la présentation du budget fédéral, qu’une solution avait été trouvée pour indemniser les 780.000 coopérateurs, majoritairement flamands, d’Arco. Dans l’enveloppe de 600 millions d’euros évoquée, 400 millions seraient ponctionnés dans le produit réalisé par l’Etat lors de la prochaine introduction en Bourse de Belfius. Les détails sont pourtant essentiels. Si le gouvernement ne part pas tout à fait d’une feuille blanche, la stratégie pour convaincre la Commission européenne d’accepter une telle manœuvre (le produit d’une IPO de Belfius peut, selon le droit européen, uniquement servir à alléger la dette publique belge) « doit encore être pensée », selon une source bien informée.
► Les dessous de l’introduction en Bourse de Belfius à lire sur Le Soir+
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