Accueil

Booking.com, l’as de l’hôtellerie et de l’optimisation fiscale

En Belgique, le site de réservations hôtelières ne paye que peu d’impôts au regard de son hégémonie sur le secteur, selon les informations du « Soir ».

Enquête - Temps de lecture: 3 min

Le géant de l’hôtellerie dort-il sur un matelas de billets ? Selon les informations du Soir, Booking.com, dont la maison-mère engrange plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ne paye que très peu d’impôts en Belgique, au regard de son activité. Le tout grâce à un habile système d’optimisation fiscale.

Le leader mondial de la réservation en ligne d’hébergements touristiques se nourrit du bénéfice des hôteliers. « J ’ai ouvert mon hôtel en 2012 et croyez-moi, Booking.com a gagné depuis lors plus d’argent que moi sur mon propre établissement », explique le gérant d’un hôtel.

En Belgique, Booking.com pèse au minimum 60 %, parfois jusqu’à 80 %, des réservations totales des hôteliers. En quelques années, le secteur est donc devenu ultra-dépendant de la plate-forme.

Pourtant, le consommateur n’a que peu conscience du siphonnage des revenus des gérants d’établissements, car il ne débourse pas un euro supplémentaire en réservant sa chambre sur Booking.com.

C’est l’établissement lui-même qui passe à la caisse. Généralement, la commission prise par la plate-forme web s’élève à 15 % minimum du montant payé par le client. Soit une bonne partie de la marge de l’hôtelier.

Or, ces commissions remontent directement vers le siège social de l’entreprise, aux Pays-Bas, et ce au détriment notamment du fisc belge. « Nous facturons effectivement nos commissions depuis notre siège social aux Pays-Bas », confirme Peter Verhoeven, responsable des relations du site internet avec ses partenaires dans 180 pays. Chez notre voisin, Booking.com bénéficie notamment d’une niche fiscale, qui réduit à 5 % son taux d’imposition sur ses activités dites « d’innovation ».

Alors, le consommateur soucieux de privilégier les petits hôteliers est-il dénué d’armes face au géant de la réservation en ligne ? Rien n’empêche en fait le touriste sensible à la question de comparer les offres d’hôtellerie sur Booking.com sans passer à la caisse immédiatement.

Plutôt que de réserver sur la plate-forme, on peut rechercher le site internet de l’hôtel choisi, et y effectuer directement la réservation. Légalement, les établissements ne peuvent proposer sur leur propre site un prix inférieur à celui proposé sur Booking. Mais en réservant par ce biais, le consommateur peut s’assurer que le site internet ne grignote pas les revenus de l’hôtel.

1,2 million

Alors qu’en Belgique, 7.500 hébergements touristiques collaborent avec Booking, qui emploie 14 équivalents temps plein à Bruxelles, son bilan annuel n’est que peu en relation avec l’hégémonie du site dans le pays. Selon son dernier bilan annuel déposé à la Banque nationale de Belgique, la filiale belge de la plate-forme a enregistré en 2016 un maigre bénéfice de 1,2 million d’euros, avant impôts. Booking Belgique a payé l’année passée 400.000 euros de taxes.

Sur le Soir+ : Comment Booking.com ne paie quasi pas d’impôts en Belgique

 

Le fil info

La Une Tous

Voir tout le Fil info

0 Commentaire

Sur le même sujet

Aussi en

Voir plus d'articles

Le meilleur de l’actu

Inscrivez-vous aux newsletters

Je m'inscris

À la Une