Eddy Merckx est resté un grand enfant
Pour ses 70 ans, qu’il fête ce mercredi, « Le Soir » a accompagné le « Cannibale » sur les traces de son enfance. Et cela a réveillé les souvenirs…


Eddy Merckx est certes né à Meensel-Kiezegem, dans le Brabant flamand, mais c’est à Woluwe-Saint-Pierre, place des Bouvreuils, qu’il a préféré revenir pour nous accorder une longue interview à l’occasion des 70 ans qu’il fête ce mercredi 17 juin. « Que voulez-vous que je vous raconte ? Vous savez tout !, décoche-t-il en guise d’avertissement. J’ai rarement reçu autant de sollicitations médiatiques. Impossible, d’ailleurs, de répondre à tout le monde. C’est étonnant tout de même : j’ai arrêté ma carrière depuis 1978 ! »
Comme s’il sollicitait une énième flatterie sur son énorme carrière et, surtout, sur une popularité exceptionnelle, le Bruxellois ne tarde pas à comprendre pourquoi on s’intéresse encore tant à lui. Nous sommes à peine depuis deux minutes dans le quartier où il a grandi, là où ses parents géraient une épicerie, que des curieux s’invitent sur la chaussée où notre photographe immortalise l’événement sous le soleil de plomb de ce 5 juin. Un Français d’une soixantaine d’années venu saluer sa fille pour quelques jours n’en revient pas. Eddy Merckx ! Il a tôt fait d’obtenir une photo. Dans ce quartier résidentiel où les oiseaux s’en donnent à becs déployés, la quiétude est quelque peu perturbée. Les rideaux s’ouvrent discrètement avant les portes et, sur leur seuil, les habitants reconnaissent immédiatement l’ancienne star du quartier. Avec son frère Michel, qui l’accompagne, les souvenirs remontent aux yeux et à la gorge. Les gens, les noms, les maisons.
« Il y avait ici une épicerie, une boulangerie, une boucherie, un café-restaurant, le “Cheval Blanc”,... Il n’y a plus rien, sauf une pharmacie, c’est triste. » Devant la maison de leurs parents (Eddy y a vécu de 1946 à 1967), les frères Merckx évoquent leurs souvenirs. « Quand il rentrait tard, mon père l’attendait caché, près de la porte d’entrée, et il prenait des baffes, dit Michel. Moi, avec ma sœur, on devait filer au lit, mais c’est l’aîné qui prenait les coups. » Eddy opine. « Avec les copains, on partait jouer, insouciants, à vélo, puis on improvisait des parties de basket, de foot. On ne voyait pas le temps passer. Mais, surtout, je ne faisais pas mes devoirs, c’est pourquoi je ramassais », sourit-il. Jules et Jenny Merckx, débordés par le travail, ont toutefois protégé leurs enfants avec amour et tendresse pour qu’ils puissent voler de leurs propres ailes. « Avec un métier sérieux, enchaîne Eddy. Mais ce n’était pas pour moi. Un sportif professionnel, cela ne pouvait pas exister aux yeux des parents. » Pourtant, tout a basculé, un jour, et cette modeste épicerie du Chant d’Oiseau est devenue la maison star du quartier.
« J’ai 70 ans et je vis avec mon temps sans dire que c’était mieux avant »
Rien ne vaut une réunion de famille pour réveiller les souvenirs. Dans un établissement de Tervuren (où le « Cannibale » a habité plusieurs années), nous avons réuni Eddy et ses frère et sœur jumeaux, Michel et Micheline. Que l’on remercie pour leur aide précieuse…
Eddy, vos souvenirs d’enfance sont intacts quand vous retrouvez le quartier où vous avez grandi ?
Il y a longtemps que je n’étais plus venu place des Bouvreuils, mais les souvenirs sont effectivement intacts. De bons souvenirs, j’ai eu une enfance agréable, c’était un chouette quartier, avec de chouettes copains, on rigolait bien ! Il y avait de l’animation.
L’expression est passe-partout mais était-ce une enfance heureuse ?
Absolument. Je n’ai jamais connu le superflu mais je n’ai jamais eu à me plaindre. Mes parents travaillaient beaucoup, trop peut-être, ils nous ont inculqué la valeur de l’argent. Avec trois enfants, pour des commerçants, ce n’était pas évident. Ils n’ont pas suffisamment récolté, en retour, le bénéfice de leur labeur. Ils faisaient trop confiance aux gens, aux fournisseurs par exemple. L’excès de confiance, c’était leur point faible. J’ai vu des parents occupés tout le temps, cela forme donc forcément le caractère de leurs enfants. Dans notre cas, pouvoir rester les deux pieds sur terre et savoir d’où on vient. Savoir que mes parents ont donné toutes les chances pour que mon frère et ma sœur puissent faire des études et moi du vélo !
Jolie entourloupe pour nous dire que les études, vous, ce n’était pas votre truc. Petit, vous rêviez tout de même d’un métier, non ?
Eh bien coureur cycliste, déjà ! Ce qui faisait rire jaune mes parents. Pour les convaincre, j’ai donc dû me battre. Il ne faut peut-être pas chercher plus loin ma motivation si pointue. L’école, je ne pouvais pas, je ne parvenais pas à me concentrer. J’étais trop intelligent pour devoir étudier
Vous faisiez quoi alors au moment des devoirs ?
Je regardais par la lucarne de ma chambre mansardée s’il y avait des copains dans la rue pour pouvoir aller jouer. Mon père avait aménagé des chambres à l’étage quelques années après notre installation à Woluwe car, longtemps, nous avons dormi à cinq dans la même pièce. On devait partager la maison avec une personne âgée qui faisait beaucoup de bruit, quelqu’un dont je garde, en revanche, un mauvais souvenir.
A 70 ans, c’est le moment de mettre la pédale douce, si vous nous permettez l’expression. Ce n’est pas votre cas !
J’essaie, mais c’est difficile. J’ai encore des obligations par rapport à l’organisation des courses au Qatar, à Oman. Je suis aussi le parrain de plusieurs Gran Fondo (randonnées cyclistes) en Italie, en Autriche, aux Pays-Bas, mais je ne me plains pas. J’ai encore trop d’énergie pour être oisif. Si je reste une journée entière à la maison, je tourne en rond.
Cela vous arrive réellement ?
Quand je me lève, si vraiment rien n’est programmé, je me demande ce que je vais faire. Comme je ne dors pas beaucoup, les journées peuvent être longues mais, à la maison, il y a du boulot aussi, notamment au niveau des vélos que je dois “soigner”. Cependant, j’ai tout de même ralenti la cadence depuis 18 mois. J’ai eu cet accident lors d’une sortie à vélo avec les copains et il a fallu du temps pour me remettre du genou, de l’épaule, de la hanche. J’ai également eu des problèmes de cœur qui ont nécessité des interventions.
Vous montez pourtant encore régulièrement à vélo ?
Deux, trois fois par semaine. Le week-end en tout cas et, quand j’ai le temps, le mercredi. J’ai moins de répondant, je suis moins performant que par le passé, je fais moins mal aux autres, mais je ne pourrais pas m’en passer pour le plaisir mais également pour la santé. Lorsque je ne roule pas pendant un certain temps, je me sens moins bien.
Quand on est encore jeune et plein d’entrain comme vous, on doit encore avoir des projets, voire des rêves ?
Des projets certainement, qui concernent mes petits-enfants. Alexia
Vos petits-enfants pratiquent tous du sport à un niveau plus que respectable. C’est une coïncidence ?
Il doit y avoir des gènes, peut-être, mais surtout une ambiance sportive à la maison et en dehors. Cela dit, mes parents n’étaient pas sportifs, il n’y avait aucun champion chez les Merckx ou ailleurs quand j’étais petit. Mais bon, voilà, Lucas, le fils aîné de Sabrina quitte donc l’Orée pour le Watducks, je suis content pour lui. D’abord, c’est pour lui la meilleure équipe, ensuite Waterloo n’est pas loin de Louvain-la-Neuve où il poursuit ses études en sciences commerciales. On lui a même proposé de jouer pour Tilburg car il devra y suivre un Erasmus de six mois l’année prochaine. C’est un garçon obstiné qui travaille beaucoup. Lui, il fait du sport et… des études
Etes-vous un grand-père heureux, épanoui ?
Oui mais toujours inquiet, comme mes parents, comme mon frère et ma sœur. Nous sommes faits comme cela. Je me fais du souci pour le petit dernier, Diego
On vous considère encore aujourd’hui comme l’ambassadeur numéro un de la Belgique dans le monde. D’accord là-dessus ?
Non. Plus maintenant. Il faut cesser de croire que tout le monde connaît Eddy Merckx. Le nom d’un fou se trouve partout aussi, à tous les âges ! J’ai 70 ans et je vis avec mon temps sans dire que c’était mieux avant.
Pourtant, quand vous débarquez dans un endroit, même de très jeunes enfants vous demandent un autographe ?
Parce qu’ils ont été envoyés par leurs parents ou grands-parents, mais ils ne savent pas qui je suis. Prenez l’exposition Merckx-Ickx qui a débuté en janvier. Je n’étais pas très chaud au départ, Jacky l’était encore moins, et cela n’a pas marché comme c’était espéré. Vous pouvez y aller quand vous voulez, les visiteurs ne sont pas des jeunes. Deux types de 70 ans, même avec une carrière de premier choix derrière eux n’attirent pas des jeunes de 20-25 ans, c’est comme cela, il faut se rendre à l’évidence.
Vous nous avez pourtant dit avoir reçu une centaine de sollicitations pour votre anniversaire. Vous connaissez beaucoup de personnes connues de 70 ans qui reçoivent autant de demandes ?
Je ne viens pourtant pas d’un autre univers, je suis normal, mais je refuse peu. Jacky, lui, trie bien davantage. J’ose rarement dire non, par politesse, on en revient au début, j’ai été élevé comme cela. En revanche, quand c’est non, c’est non. Comme avec la presse allemande. Des journaux avec qui je n’avais jamais eu le moindre contact et qui, subitement, s’empressent pour m’entendre. J’ai été surpris et je les ai renvoyés poliment vers la maire de Stuttgart qui avait refusé d’inviter les anciens coureurs qu’elle considérait tous comme dopés aux Mondiaux de 2007. Je n’ai pas oublié.
A 70 ans, de quoi êtes-vous le plus fier ?
De ma reconversion. D’avoir osé ouvrir une usine de cycles. Et de l’avoir dirigée comme patron d’entreprise pendant trente ans, entouré d’excellents collaborateurs dont plusieurs de mes équipiers. Car ils étaient comme moi, sans savoir de quoi demain serait fait après leur carrière de coureur. Mon père m’a pris pour un fou, il avait raison, car je suis parti de zéro, enfin plutôt de moins 25 millions de francs belges, la dette qu’il fallait essuyer avant de commencer. Je me suis obstiné, vu mon caractère, et cela a marché. Je pensais que la boîte intéresserait Axel ou Sabrina, ils ont choisi d’autres voies, raison pour laquelle j’ai revendu.
Vous auriez été coureur en 2015, vous auriez pu être rentier. Vous êtes jaloux des salaires d’aujourd’hui ?
Certainement pas, au contraire. Je trouve cela parfaitement normal par rapport à d’autres sports qui ont évolué aussi et où on gagne sa vie bien davantage qu’en cyclisme. Par contre, je trouve que les stars ne roulent pas assez. Si vous comparez Federer, Djokovic, les grands joueurs de foot, de basket avec Froome ou Nibali, par exemple, je regrette que certains cyclistes soient moins présents en compétition. On ne les voit pas assez.
Le phénomène des stages, c’est beaucoup Armstrong qui a créé cela en cyclisme, non ?
C’est arrivé bien avant lui avec Tapie et LeMond. En fait, le dernier vrai champion qui faisait tout du début à la fin, c’est Hinault.
Il y a un contre-exemple cette saison, Alberto Contador, qui rêve du doublé Giro-Tour ?
J’espère qu’il réussira et prouvera que c’est donc possible. Quand un coureur est en bonne santé, il doit courir plutôt que de s’entraîner. Mais je vois les choses au-delà : si le sport cycliste est populaire, c’est parce que les acteurs vont vers les gens. Par respect pour eux, pour les organisateurs de course et les sponsors, j’estime que les grands coureurs devraient donc être plus présents afin de mobiliser, aussi, ceux qui les paient.
Vous disiez que vous aviez dû vous battre pour convaincre vos parents. Et ensuite, vous avez perçu un changement chez eux ?
Nettement !
Si vous aviez la possibilité de changer une seule chose dans votre vie, ce serait quoi ?
Sans hésitation, j’abandonnerais le Tour de 1975. Je n’aurais jamais dû le terminer avec une double fracture du maxillaire. Cela m’a coûté le reste de ma carrière. Je me suis détruit la santé aux antidouleurs. J’ai voulu terminer à tout prix pour mes équipiers. Or, je n’ai pas pu participer aux critériums d’après-Tour où on allait chercher l’argent car j’en étais incapable. Ce sacrifice n’a donc servi à rien. J’étais têtu, je le suis toujours. Dans “bon” et “con”, deux lettres sur trois sont les mêmes.
Cela dit, après 30 ans, un cycliste de haut niveau n’est peut-être plus aussi performant ?
Vous trouvez ? Les meilleurs, à l’heure actuelle, ont plus de 30 ans que je sache ! Comment voudriez-vous qu’ils soient usés ? Par des stages ? Ils courent moins, je ne veux pas faire le vieux qui grimace mais leur position est différente qu’à l’époque où on devait tout faire, de la piste à la route. Après 30 ans, un coureur n’est pas moins fort physiquement. Regardez Contador, Valverde, Gilbert. Par contre, le plus dur, c’est mentalement. Se lever, s’entraîner. Là, il faut être costaud.
On a compris que vous ne partagiez pas tout à fait la manière de courir de certains. Le vélo vous passionne toujours autant ?
Ah oui, mes remarques n’y changent rien. Je ne rate aucune course, en tout cas quand je peux les voir à la télé. Je me déplace en revanche de moins en moins sur l’événement car je n’ai pas le temps de l’apprécier en fonction des sollicitations.
Ce sera le cas lors de l’étape Anvers-Seraing. On passera par votre village natal où une stèle sera inaugurée. Quel honneur !
Cela fera surtout plaisir aux gens là-bas car, personnellement, les stèles et autres statues, je les attribue plutôt aux personnes décédées. C’est toujours délicat de son vivant un monument dédié pour vous, mais, bon, c’est mon sentiment.
Vous suivez donc toujours assidûment le vélo. Anderlecht aussi ?
Dès que je le peux oui. Il n’est pas champion, mais il a eu l’occasion de l’être. Quand tu mènes 0-2 à Courtrai, c’est presque impardonnable, mais on va couper court sur le sujet car je suis contre les playoffs. Or, le Sporting en a largement profité en deux saisons ! Le premier de la phase classique doit être champion, point barre.
Terminons par le… vélo. On parle chaque année de relève du cyclisme belge mais les « vieux » sont encore là !
Oui, Gilbert a notamment réalisé un très beau Giro, mais je pense que, cette fois, avec Tiesj Benoot, on a peut-être la perle, car il sait tout faire. C’est un garçon très intéressant dont Axel m’avait déjà parlé plusieurs fois alors qu’il était chez les Espoirs.
Votre favori pour le Tour ?
Contador a gagné le Giro. Psychologiquement, il a un avantage sur ses concurrents qui ont choisi l’entraînement. On verra qui a raison. J’ai fait mon choix car on ne trouve jamais en stage les sensations que vous ressentez en course. A l’entraînement, on se bat contre soi-même ; en course, on se bat contre des adversaires. Je n’aurais en tout cas pas aimé courir aujourd’hui.
Souvenirs Top 5
1969 : première victoire au Tour de France
Il n’a jamais changé de point de vue là-dessus. « Je place ma première victoire au Tour en numéro un, parce que c’était un rêve de gosse, tout simplement. Après, on peut discuter de la performance athlétique, de ma nervosité parce que j’avais été suspendu au Giro quelques semaines plus tôt, etc. mais j’avais effectivement la rage, l’envie. Quand j’étais enfant, une seule chose comptait : le Tour. C’était le moment radio à la maison, plus tard à la télé. Je m’imaginais d’ailleurs, très jeune, dans les compétitions avec les copains, que j’étais au Tour. Luchon-Mourenx, avec le maillot jaune et cette échappée interminable, c’est un moment unique dans ma carrière. L’arrivée à Vincennes, mon premier couronnement majeur, inoubliable. »
1972 : record de l’heure à Mexico
Un sujet dans l’air du temps car il ne se passe pas un mois, ou presque, sans que le record de l’heure soit tenté après une très longue éclipse. Wiggins vient de marquer le temps, peut-être pour longtemps. « A mon époque, c’était presque un impératif pour un coureur de ma trempe. Je classe cet épisode en deuxième position parce que, sur le plan physique, ce fut très dur, inhumain. La préparation avait été difficile, je l’avais fait en fin de saison à Mexico après avoir tout couru ou presque. Ce n’était pas une tentative préparée depuis de longs mois. J’ai perçu par la suite la portée de la performance, car ce record a été finalement homologué longtemps compte tenu du matériel utilisé ensuite par ceux qui l’ont battu. »
1968 : exploit au Giro dans le col de Lavaredo
C’est le moment le plus émouvant de l’exposition « Ickx-Merckx » : la reconstitution filmée et imaginée des « Tre cime di Lavaredo » par le brillant photographe Stephan Vanfleteren. Sur des images en noir et blanc, l’artiste a filmé l’infâme montagne italienne, supplice ultime du coureur cycliste. En off, Merckx évoque cet exploit hors du temps. En retard sur l’échappée du jour, dans ce Giro 1968, il sort du peloton, reprend un à un les fuyards alors que la neige fait son apparition. En l’espace de dix bornes, Eddy comble un retard de neuf minutes ! « D’un point de vue athlétique, c’est mon premier grand numéro, celui qui me permet aussi de remporter mon premier grand Tour. J’ai toujours dit, et je confirme, que le Giro est plus dur que le Tour. »
1975 : succès au Tour des Flandres
Eddy Merckx avait marqué les esprits lors de sa victoire au Tour des Flandres en 1969, certainement son année majeure, la plus emblématique. Mais il retient dans son top 5 sa victoire en 1975, sa dernière saison au sommet. « J’ai attaqué dans le Vieux Quaremont à plus de 100 bornes de l’arrivée, seul Frans Verbeeck a pris ma roue, mais il n’a jamais pris un relais. Parce qu’il ne pouvait pas ! A cinq bornes de l’arrivée, je l’ai déposé, il ne pouvait plus suivre, ce qui m’a permis de gagner en solitaire, un délice, car je portais le maillot arc-en-ciel. J’ai remporté aussi (entre autres) Liège-Bastogne-Liège cette année-là. Je ne savais pas qu’en juillet les choses tourneraient moins bien, avec le coup de poing au Puy-de-Dôme et ma chute à Valloire (fracture du maxillaire). »
1966 : première victoire à Milan – Sanremo
Eddy n’a pas encore 21 ans et découvre cette classique mythique tellement prisée par les Italiens. « J’avais été démobilisé de l’armée un mois plus tôt, je débarquais sans références. Cette année-là, je sortais de Paris-Nice où Anquetil avait survolé la course. Il était intouchable, mais je pense qu’il n’avait pas pris le départ de Milan-Sanremo. Cela ne l’intéressait pas. Il y avait une échappée, je suis rentré dessus avec Poulidor après le capo Berta. J’ai attaqué dans le Poggio et j’ai gagné au sprint devant Durante. J’ai mesuré plusieurs années plus tard l’importance du léger faux plat de la via Roma. Il m’a aidé sept fois ! C’est ma première victoire de prestige chez les professionnels, peut-être celle qui m’a convaincu de mes aptitudes. »
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