Eric Van Rompuy (CD&V): «Non aux propositions de loi sur le droit de grève»

L’offensive vise à recadrer les actions syndicales, imposer aux organisations sociales de nouvelles règles lors d’actions de grève et autres manifestations. Un responsable libéral-réformateur commente : « Après les incidents que l’on sait, et les conséquences dramatiques – deux décès –, c’est la tendance, on peut parler de vague porteuse, il n’y a pas de raison de laisser les choses en l’état et la FGTB poursuivre comme si de rien n’était. » En conséquence ? Les suédois tentent de s’organiser. Mais risquent de se diviser. 1 Ils tentent de s’organiser Le MR est en pointe , il sera rejoint sous peu par la N-VA : les premiers, on le sait, avec Denis Ducarme, chef de groupe, et Olivier Chastel, président du parti, sont sur le point de déposer à la Chambre une proposition de loi modifiant le droit au travail (le droit de ne pas faire grève) ; les seconds, par l’entremise de Zuhal Demir, explique-t-on au siège de la N-VA, produiront eux aussi un texte de loi dans les prochains jours, sur le droit au travail là encore, où les nationalistes flamands se référeront notamment, disent-ils, à la Charte sociale européenne. Voilà pour le droit au travail. On s’active. Pour ce qui concerne la personnalité juridique des syndicats – l’autre angle d’attaque visant les organisations syndicales, dont il est question ces derniers jours –, là, les mêmes temporisent : les nationalistes flamands n’excluent rien mais ce n’est pas la priorité ; les libéraux-réformateurs, la même chose. Et pour cause : dans la majorité, le partenaire chrétien-démocrate n’est pas d’accord. On y revient : les suédois tentent de s’organiser, mais risquent de se diviser… 2 Ils risquent de se diviser Contacté lundi, après que Kris Peeters eut expliqué que les partenaires sociaux (patronat et syndicat) devaient actualiser et « moderniser » ensemble le droit de grève, Eric Van Rompuy, parlementaire – « et j’engage le CD&V, bien entendu » –, trace la limite à ne pas dépasser au sein de la majorité fédérale : « Tout ce qui concerne le droit au travail ou le droit de grève doit être décidé entre partenaires sociaux, qui doivent procéder à un aggiornamento à ce sujet, mais nous n’acceptons pas les initiatives parlementaires dans ce domaine. » Soit, mais MR et N-VA sont tout près d’agir à la Chambre, donc ? « Une fois de plus, la N-VA, ainsi que le VLD, essaient de pousser le CD&V dans le sac de la gauche, c’est intolérable, ils recommencent leur petit jeu. De la même façon, les deux partis, toujours eux, s’étaient opposés, la semaine dernière, à ce que le gouvernement accepte l’accord entre partenaires sociaux relatif notamment aux pensions complémentaires… Ici, ce qui est inquiétant, c’est de voir le MR se joindre à eux, avec Ducarme, le chef de groupe, et Chastel, le président… Ce n’est pas acceptable. Charles Michel ne devrait pas laisser faire. Si les partenaires devaient déposer leur texte de loi, ce serait interprété comme un signe de méfiance par le CD&V. Et il est hors de question pour nous de voir se constituer une majorité alternative, sans nous. » A bon entendeur. 3 Syndicats et patrons à la Chambre C’est l’idée médiane des libéraux flamands, qui hésitent à défier frontalement un CD&V très susceptible, on le voit, et suggèrent de convoquer les leaders syndicaux et du patronat en commission des Affaires sociales de la Chambre. Egbert Lachaert nous explique : « La proposition MR nous satisfait, mais nous privilégions une formule acceptable pour tout le monde. Nous y réfléchissons. Par exemple, on pourrait laisser au président du tribunal du travail, au lieu de la police, le soin de régler les contentieux à l’issue d’un incident impliquant quelqu’un qui a été empêché par des grévistes de se rendre sur son lieu de travail. Quoi qu’il en soit, nous voulons que les partenaires sociaux tranchent, améliorent eux seuls les règles qui touchent au droit de grève et au droit du travail. Je vais proposer à la Chambre que les uns et les autres soient entendus en commission des Affaires sociales. » Une manière d’encommissionner le débat, et de ne pas brusquer le CD&V ? « Notre démarche fait, c’est vrai, un lien entre les positions divergentes, mais elle a aussi pour but de dire que les partenaires sociaux doivent s’expliquer maintenant, donner leurs propres propositions, car nous voulons éviter que tout cela ne soit renvoyé aux calendes grecques, surtout à l’approche des élections sociales, en mai 2016. Pour nous, pas question d’attendre, il faut des résultats. »

Votre compte

Eric Van Rompuy (CD&V): «Non aux propositions de loi sur le droit de grève»

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Politique

Sammy Mahdi officiellement élu président du CD&V

Pourquoi Ecolo fustige Sammy Mahdi, sur le départ

Décodage Ce que le clash Crucke-Bouchez dit du MR

Sammy Mahdi (CD&V), le Barack Obama du Aldi, tient sa revanche

Droit à l’IVG: les socialistes appellent à ériger «un rempart constitutionnel»

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Décodage Ce que le clash Crucke-Bouchez dit du MR

Guerre en Ukraine: un centre de recherche nucléaire à nouveau pris pour cible à Kharkiv

Guerre en Ukraine: la Russie avance dans l’Est et Poutine joue avec la peur nucléaire

Sammy Mahdi (CD&V), le Barack Obama du Aldi, tient sa revanche

France: Macron veut un gouvernement «d’action» avec Borne pour «début juillet»

Etats-Unis: voici où l’avortement va être interdit (carte interactive)

Dépliants toutes boîtes : un vrai service à la clientèle

Le contrôle technique d’Eupen se modernise et veut augmenter ses effectifs

Près d'un Belge sur deux veut travailler dans une PME

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel