Anderlecht, Gand, Standard… Voici pourquoi les grands piétinent

Anderlecht n’a plus le même appétit Comment en est-on arrivé là ? Rien ne laissait présager un début de compétition aussi médiocre des Mauves. Anderlecht n’avait certes pas connu une dernière saison de tout repos mais avait fini par trouver son équipe-type et décroché le titre de champion. Le mercato réalisé très tôt permettait à l’entraîneur suisse René Weiler de peaufiner les automatismes et de disposer de son noyau très tôt. Idéal pour la préparation. Pourtant celle-ci avait déjà montré des signes de faiblesse comme la sèche défaite contre le Red Bull Salzbourg. À l’époque, on avait mis l’accent sur l’inévitable manque de fraîcheur à la sortie du stage estival. Pourtant, ce match portait déjà en lui les carences aperçues depuis quatre rencontres. L’incertitude liée aux transferts de plusieurs cadres (Dendoncker, Kara et Teodorczyk) a certainement déstabilisé certains éléments. Le départ de Youri Tielemans, pourtant très bien géré et remplacé grâce à l’arrivée de Sven Kums, a été minimisé, puisque sans lui, certains n’ont pas le même rendement. Y a-t-il un problème de mentalité ? C’est René Weiler qui a lancé le débat en reconnaissant que ses joueurs n’avaient pas la même implication qu’en fin de saison dernière. Le tout est de savoir pourquoi ? Sont-ils déjà rassasiés après avoir décroché le titre ? Croient-ils que, parce qu’ils ont été renforcés, ils vont marcher sur la Pro League ? C’est oublier un peu vite les vertus qui ont permis à ce groupe de décrocher le 34e titre. Depuis quinze jours, Weiler insiste beaucoup sur la mentalité et la solidarité. Hier encore, lors de l’entraînement, l’ancien entraîneur d’Aarau a appliqué ses principes de base en demandant à ses joueurs de travailler davantage et de courir plus. Certes, Weiler n’a pas tort : il y a clairement un relâchement de la part des joueurs, ceux-ci donnant l’impression de ne pas être sortis des matches amicaux. À force de parler de Ligue des champions, ceux-ci ont coché le mois de septembre dans leur calendrier. Manifestement pas celui d’août. Mais les résultats décevants ne peuvent s’expliquer uniquement par un problème de mentalité. Le projet de jeu de Weiler est très peu lisible. Comme s’il hésitait toujours entre le système qui avait fait la force des Mauves début 2017 et un jeu plus ambitieux qui a du mal à se mettre en place. Le coach est-il sous pression ? Actuellement non. Il bénéficie toujours pleinement du soutien du directoire du club qui s’accroche à l’expérience de l’année passée pour ne pas verser dans la précipitation. Fortement critiqué en novembre, il avait tenu bon avant d’en récolter les fruits en voyant Weiler survoler les playoffs. Tout le monde attend encore quelques semaines avant de juger l’évolution de cette équipe. Cependant, hier, le président Roger Vanden Stock et Herman Van Holsbeeck, qui a également sorti un communiqué pour éteindre l’incendie, ont assisté à l’entraînement et se sont entretenus avec leur entraîneur, insistant sur la nécessité de remédier à la problématique de l’entrejeu. Les résultats de la Ligue des Champions seront également scrutés avec vigilance. Si le Sporting n’est pas à la hauteur de la compétition et qu’il n’y a pas d’amélioration et de progression dans le jeu des Mauve et Blanc, la position de Weiler deviendra intenable. D’autant qu’il n’a plus l’excuse de la saison dernière, à savoir un noyau à reconstruire. Standard : le crédit de Sa Pinto reste intact Il y avait, vendredi soir à Sclessin, comme un air de déjà-vu. Des joueurs qui, une fois menés au score, baissent les bras, un adversaire qui se promène, un public qui se retourne contre ses favoris et réserve à Julien de Sart une vibrante standing ovation et… un parfum de crise déjà palpable. Comme après la double visite du FC Bruges et de Courtrai en bord de Meuse, en janvier et février dernier. Mais que tout va vite en bord de Meuse où, c’est bien connu, deux résultats positifs ou négatifs suffisent à passer de la cave au grenier ou, plus exactement dans le cas qui nous occupe, du grenier à la cave. Il n’empêche, avec des rendez-vous programmés face au FC Bruges dimanche puis à Charleroi le 10 septembre, après la trêve internationale, bien des questions se posent. 1. Comment en est-on arrivé là ? Les problèmes rencontrés par le Standard ne datent évidemment pas de vendredi. Comme l’a souligné très justement Paul-José Mpoku au soir de la débâcle face à Zulte Waregem, il était utopique de croire que le club liégeois avait, en deux mois, pansé toutes ses plaies, guéri tous ses maux et réglé tous ses problèmes. C’est que le mal, à Sclessin, est bien plus profond qu’il n’y paraît. D’ordre structurel, il s’inscrit dans une continuité qu’ont rendu impossible, jusqu’ici, de trop nombreux changements au sein de la direction, avec ce que cela implique comme changements de cap et d’absence de cohérence, à tous les étages de la pyramide. Si le Standard en est là, bloqué à un bilan de 4 sur 12, c’est aussi en raison d’une demi-heure d’errements : 5 minutes cauchemardesques à Saint-Trond avec les exclusions de Fai et Sa entrecoupées par le but victorieux de Boli, et 25 minutes calamiteuses face à Zulte Waregem, qui se sont payées cash et qui ont suffi à plomber l’ambiance. Tout autant, en coulisses, que le dossier Ishak Belfodil, dont la gestion s’est avérée très compliquée et le restera jusqu’au 31 août. 2. La mentalité pose-t-elle problème ? Dès son engagement, Ricardo Sa Pinto a annoncé la couleur et affiché ses ambitions. Il entendait rendre à une formation dont il avait porté pendant dix mois le maillot (lors de la saison 2006-2007), l’engagement et la détermination qui ont toujours constitué sa marque de fabrique et refaire de Sclessin un enfer… pour les adversaires du Standard. Chaud et démonstratif, le technicien portugais a rapidement obtenu l’adhésion de son vestiaire, séduit par la qualité de ses entraînements (toujours avec ballon) et sa campagne de préparation, très exigeante sur le plan physique mais menée intelligemment, sans déplorer la moindre blessure. Mais on sait que les retours sont souvent positifs au début… Cela étant, l’objectif escompté n’est pas encore atteint. « Ceux qui étaient là les deux dernières saisons doivent oublier et ne pas penser que les vieux démons sont déjà de retour, sans quoi on ne pourra pas avancer », explique encore Mpoku, qui veut signifier que l’équipe doit progresser au niveau mental. 3. Quelle est la situation du coach ? Ici aussi, tout va très vite : quatre matches ont suffi à remettre en cause, aux yeux de certains, le statut de Ricardo Sa Pinto et, partant, son avenir à Sclessin. Le débat ne se pose pourtant pas : avide de rendre au matricule 16 la stabilité et la grinta sans lesquelles rien ne sera jamais possible, la direction du Standard voue une confiance aveugle à son coach, qu’elle entend amener le plus loin possible, misant sur une stabilité depuis trop longtemps défaillante. Sur ce plan-là, les règles sont claires : Sa Pinto n’est, logiquement, pas en danger. Mieux, son crédit reste intact, même s’il est clair que le jeu proposé par Sébastien Pocognoli et ses équipiers est beaucoup trop pauvre. « Le jeu, c’est surtout cela qu’il nous manque depuis le début de saison », résume Paul-José Mpoku. « On joue trop peu au ballon, mais on travaille ça tous les jours à, l’entraînement… » Parce qu’il faut rapidement trouver des solutions et signer des résultats, Sa Pinto pourrait être tenté, face à Bruges et à Charleroi, de stabiliser le jeu défensif des siens, en en revenant à un duo Abgo-Bokadi devant la défense et devant un Ochoa qui n’a pas encore réussi une seule fois à conserver ses filets inviolés. Pour parer au plus pressé… Genk : le Racing manque de constance Privé de Playoffs 1 pour la 3e fois en huit éditions la saison dernière, le Racing Genk se montrait ambitieux à l’aube de l’exercice 2017-2018 : atteindre au minimum les PO1. Mais, comme d’autres prétendants naturels au top 6, la formation limbourgeoise est passée à côté de ses quatre premières rencontres avec seulement quatre points glanés et pas moins de neuf buts concédés (NDLR : seul Eupen fait pire avec onze buts) alors que son calendrier n’était pas si ardu : Waasland-Beveren et Charleroi à la maison et des déplacements à l’Antwerp et au Standard. Mais, actuellement, les joueurs ne parviennent pas à développer avec constance le fonds de jeu qu’ils déployaient lors des premiers mois de 2017. Ils vivent quelques périodes fastes comme la première mi-temps au Standard et à l’Antwerp, mais cela ne permet pas toujours d’engranger des points. « Ce qui me déçoit le plus, c’est notre façon de jouer », regrette Albert Stuivenberg, l’entraîneur du Racing depuis décembre 2016. « On montre trop peu de chose. On peut attendre davantage de Genk. » Un discours lucide de la part du T1 néerlandais qui dispose pratiquement du même groupe. La plus grosse perte – outre Mathew Ryan qui était seulement prêté par Valence en deuxième partie de saison dernière – se nomme Timothy Castagne, parti à l’Atalanta. Si on compare le dernier match de l’exercice 2016-17 – la finale pour l’Europa League perdue contre Ostende le 31 mai – et la défaite contre Charleroi samedi, on constate que sept joueurs étaient au coup d’envoi des deux joutes. Une stabilité des hommes qui n’a pas d’effet sur les résultats. Mais, convaincu qu’il a vu du mieux dans chacune des sorties de son équipe, hormis face aux Carolos, Stuivenberg reste optimiste. D’autant plus qu’il pourra bientôt compter sur Alejandro Pozuelo à 100 % de ses capacités après une blessure à l’aine en avril. Cependant, la première mission du Néerlandais sera de relancer mentalement ses ouailles. « Pour le moment, le vestiaire est mort », a lâché le coach samedi. « Nous devons d’abord digérer et repartir de l’avant. » Le tout sans tarder car il n’y aura pas de place pour tout le monde en Playoffs 1. Ostende : l’instabilité règne dans le vestiaire Quatre défaites, un seul but marqué, sept buts encaissés : tel est le triste bilan des joueurs d’Yves Vanderhaeghe en ce début de saison. Un vrai naufrage pour la formation côtière, qui a pourtant tenu la dragée haute face à Marseille lors du troisième tour préliminaire de l’Europa League, fin juillet. Depuis les Ostendais se sont inclinés contre Mouscron, Anderlecht, Waasland/Beveren et Eupen. Le jeu léché des Côtiers n’y est plus. Pour Sébastien Siani, le problème se situe en attaque. « La différence par rapport à la saison passée, c’est que nous manquons d’efficacité », concède le capitaine ostendais. À Eupen samedi soir, Andle Jali et Zinho Gano ont galvaudé deux belles possibilités. Ce manque de réalisme était déjà flagrant contre Marseille et Mouscron lors de la première journée, Knowledge Musona loupant notamment l’immanquable en seconde période. Le départ de Landry Dimata, auteur de 11 buts en bord de mer la saison passée, pour Wolfsburg n’a clairement pas été digéré. Arrivé en provenance de l’Ajax, Richairo Zivkovic ne répond jusqu’à présent pas aux attentes. L’instabilité règne dans les rangs d’Yves Vanderhaeghe, ce qui peut constituer un élément d’explication à la crise que traverse ostende. Le T1 des Côtiers a acté deux départs ces dernières semaines. Yassine El Ghanassy a rejoint Nantes après que Gohi Bi Cyriac se soit engagé avec Sivasspor (D1 turque). Et un autre élément pourrait s’apprêter à mettre les voiles. La presse néerlandophone annonce en effet que Knowledge Musona ne serait pas contre l’idée de rejoindre le Maccabi Tel Aviv. Le club israélien serait prêt à déposer huit millions d’euros sur la table pour s’attacher les services du joueur. Sébastien Siani est quant à lui courtisé par Toulouse. Un départ du capitaine enfoncerait encore davantage Ostende dans la crise. Le club cher à Marc Coucke avait frappé fort en attirant Nicolas Lombaerts dans ses filets, mais le défenseur central est resté sur le banc contre Mouscron et face à Eupen. Le malaise semble profond au sein d’une équipe en manque total de confiance et qui pourrait encore connaître du mouvement dans son effectif. La Gantoise : Vanhaezebrouck sous tension C’est clair, La Gantoise traverse une crise bien profonde. La preuve : dimanche soir à Mouscron, avant que la conférence de presse d’après-match ne débute, le responsable presse des Buffalos a fait savoir qu’aucune question ne pouvait être posée à Hein Vanhaezebrouck. Après avoir contesté les décisions de l’arbitre durant sa prise de parole, le coach gantois a mis le doigt là où ça fait mal. Ne comprenant pas la réaction affichée par ses joueurs en seconde période, il s’est surtout plaint du manque de profondeur de son noyau. Au coup d’envoi à Mouscron, La Gantoise n’a aligné qu’un seul joueur belge dans son onze de base. Les Buffalos manquent d’éléments nationaux afin de répondre aux exigences du règlement. Hein Vanhaezebrouck a même été contraint d’inscrire Birger Verstraete dans les 18, alors que le médian est blessé au genou. « J’avais déjà prévenu la saison passée que nous allions rencontrer le problème », a confié le coach qui manque également de défenseurs dans son noyau. « À dix contre Mouscron, j’ai dû modifier mon dispositif avec difficultés, puisque je n’ai pas assez d’éléments défensifs. » Avant de se rendre au Canonnier, le T1 gantois n’avait déjà pas hésité à fustiger sa direction. « J’ai appris le départ de Jacob Rinne, mon deuxième gardien, en lisant les journaux… C’est agréable de voir que les journalistes sont mieux informés que moi ! Mais une telle chose n’est pas un drame. J’ai été surpris par le départ de Kalifa Coulibaly, mais il fallait prendre en ligne de compte l’offre du FC Nantes. Je pense que nous avons mal évalué les transferts sortants. » Gand souffre également des indisponibilités de Renato Neto et de Thomas Foket. Avant d’aborder une suite de championnat d’enfer (Anderlecht, Genk, Ostende, Zulte Waregem et Bruges sont au programme), il apparaît que la situation en interne reste électrique. Selon nos confrères du Het Laatste Nieuws, Heun Vanhaezebrouck ne jouit plus de la confiance totale de son vestiaire. Ses récentes déclarations auraient également irrité la cellule scouting et le conseil d’administration du club gantois.

Votre compte

Anderlecht, Gand, Standard… Voici pourquoi les grands piétinent

Anderlecht n’a plus le même appétit

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Anderlecht

Anderlecht: Wouter Vandenhaute, un président attaqué de toutes parts

Analyse Des membres du staff en tribunes et une communication permanente avec Jesper Fredberg: Anderlecht à l’heure de l’hyperconnexion

«L’article contient des contrevérités»: Anderlecht réagit à la polémique concernant Wouter Vandenhaute et Peter Verbeke

«Le petit nazi», «des psychopathes»… Les fracassantes révélations au sujet de Wouter Vandenhaute et Peter Verbeke qui secouent Anderlecht

Le nouveau gestionnaire du partenariat d’Anderlecht démissionne suite à des messages haineux: c’était un fan du Standard (photos)

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Le décrochage scolaire ne cesse d’augmenter

Bruxelles: une policière dans un état critique suite à une rébellion

Séismes en Turquie et Syrie: la Belgique va envoyer un hôpital de campagne et une équipe médicale

Séismes en Turquie et en Syrie: le port turc d’Iskenderun en proie aux flammes après le séisme (photos)

Zelensky jeudi à Bruxelles pour rencontrer les Européens? «Une fuite irresponsable»

Le trait d’humour de Magnette ne fait pas rire au Nord: «Une insulte aux Belges vivant en Flandre et en Wallonie»

30 années au service d’une passion : le métier d’infirmière

Des soins intensifs polyvalents et à la pointe des technologies

L’indemnité vélo pour tous les travailleurs belges dès le mois de mai

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel