Jelle Van Damme: «Les supporters du Standard ne me siffleront pas comme Defour»

Il y a une grosse semaine, il paradait encore sous le soleil de Los Angeles, devenu son point d’attache depuis son départ du Standard, en janvier 2016. Mardi, c’est sous celui nettement moins rayonnant de… Wommelgem, où se trouve le centre d’entraînement de l’Antwerp, que nous avons retrouvé Jelle Van Damme. Jelle, vous voilà de retour en Belgique après un exil de près de deux ans à LA. Est-ce que cela a été difficile comme choix ? Non, pas vraiment. Cela fait partie de la vie, j’avais besoin d’être plus près de mes enfants, tout simplement. Quitter Los Angeles, où j’ai vécu des choses exceptionnelles aux niveaux sportif et humain, a été un arrachement bien sûr. J’ai gagné le respect de tous, joué à deux reprises le All Star Game aux côtés de joueurs d’exception (NDLR : Villa, Schweinsteiger, Kaka, Drogba, Pirlo…) mais je ne regrette rien. À un moment donné, il faut savoir tourner la page afin de relever d’autres défis. Et puis, de toute manière, je n’aimais pas trop le sable… Outre l’Antwerp, Gand a également essayé de vous attirer cet été. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance du côté du Great Old ? Mon feeling, tout simplement. J’avais en effet une proposition concrète des Buffalos mais mon cœur a parlé. Déjà la saison passée, j’avais plein de potes qui m’ont chauffé après la promotion en D1A. L’histoire, le public enflammé, c’est quelque chose qui, comme au Standard, me parle énormément. Et puis, bien sûr, il y avait la présence de Luciano D’Onofrio, avec qui je suis en contact depuis plus de dix ans. J’ai autant confiance en lui que lui en moi. Il prenait régulièrement de mes nouvelles, était au courant de ma situation sportive et familiale. On a parlé récemment de cela et je lui ai dit que s’il avait besoin de moi à la fin de mon contrat, qui se terminait en décembre, il pouvait revenir à la charge. Lui m’a dit qu’il avait besoin de moi maintenant. Par la suite, tout s’est enchaîné. Qu’attend Bölöni de votre part ? Du leadership avant tout. Que je fasse partager mon expérience auprès des jeunes, que je les pousse vers l’excellence. Bölöni, je le connais même si je n’ai pas évolué sous ses ordres. Son CV parle pour lui, non ? Il a de l’expérience à revendre, est exigeant envers ses joueurs et cela me convient bien. J’ai besoin d’être poussé dans mes derniers retranchements. En MLS, un championnat que je trouve plus physique mais nettement moins tactique que la D1 belge, il y avait un gros désavantage : l’absence de pression, notamment pour la descente. Moi je ne change pas ma manière de me comporter en fonction de cela mais parfois, cela me pesait. Ici, il y a un beau défi à relever. Vous avez suivi l’évolution du foot belge et du Standard en particulier durant votre absence ? Oui, bien sûr. Je ne sais pas quand je jouerai à Sclessin mais ce sera particulier, bizarre, difficile même. Je ne pense pas que je serai sifflé comme Defour l’a été. J’ai vécu cinq années exceptionnelles là-bas, où je me sens chez moi, avant de m’exiler. Le club a connu pas mal de difficultés ces dernières années et cela m’a affecté. Le principal, pour lui, c’est de recruter de bons joueurs, qui ont la mentalité adéquate. Même si le début de saison est manqué, les dirigeants ne se sont pas trompés avec Mpoku et Pocognoli. Vous avez refusé Gand pour l’Antwerp. Mais si le Standard vous avait appelé, vous y seriez allé ? (Il soupire) Disons que personne ne m’a appelé… Vous avez dit vouloir viser les P01 à terme. Est-ce déjà envisageable pour cette saison ? Le 1er objectif, après une telle absence, c’est le maintien. Mais l’équipe a effectué un excellent départ. Elle pourrait encore accueillir trois ou quatre renforts. À terme, les PO1 doivent devenir le véritable objectif. Le club parle même de viser le titre dans cinq ans… Pourquoi pas ? Il y a tout ici pour refaire de l’Antwerp un grand club. L’histoire, la ville, le public, une direction qui connaît le foot et un stade bientôt rénové. Il faut sans doute nous laisser un peu de temps de grandir. L’équipe nationale, vous y songez encore ? Cela fait deux ans que je n’y pense plus ! Il y a de la concurrence chez les Diables et en plus, il faut rester réaliste. Je ne dis pas que je déclinerais un appel de Roberto Martinez mais cela me semble impossible. Vous avez signé un contrat de deux ans : sera-ce votre dernier contrat ? Je me vois mal jouer encore à 40 ans comme Patrick Goots ou Timmy Simons. Mais deux ou trois ans, pourquoi pas ? La direction vous a déjà proposé un plan de reconversion ? Ça, c’est bien une question de journaliste. Sérieusement, cela n’a pas été évoqué parce que beaucoup de choses peuvent se passer d’ici la fin de ma carrière. Vous serez arrière gauche ou défenseur central ? Qui sait, attaquant peut-être ? L’idée, c’est de me faire jouer à gauche.

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