Olivier Maingain et son tube de l’été: résiste, prouve que tu existes
Tout l’été, on n’a (quasi) parlé que de lui. Lui qui n’aime rien tant que résister, affronter. Sa manière d’exister.


Il est quand même fort… » De divers côtés, on l’entend dire – ou soupirer, c’est selon. Il ? Olivier Maingain. La star de l’été politique 2017.
L’homme (du moins le parti qu’il préside) ne pèse que trois sièges sur 94 au parlement de la Communauté française. Pourtant, en juillet-août, c’est à son bon vouloir qu’étaient suspendus les patrons des principales formations francophones, PS, MR et CDH : irait, irait pas avec le MR et le CDH au gouvernement de la Communauté ? Lâcherait, lâcherait pas le PS à Bruxelles ? Tous attendaient sa réponse.
Mais le Petit Poucet francophone s’est fait prier. Il a distillé ses exigences, propositions et conditions au fil des semaines, en variant parfois, jusqu’à déposer un document en 80 points à son retour de vacances. Sans clairement dire si, oui ou non, il était prêt à négocier sans le PS. Du moins jusqu’à ce soir du 28 août, où il a finalement décliné une invitation à discuter avec les seuls libéraux et centristes.
Fin joueur
Alors oui, Olivier Maingain énerve ses homologues, dont certains ont passé la trêve estivale à espérer qu’il décroche le téléphone. Oui, il agace en jouant à la grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf. Oui, il irrite en soufflant (un peu) le chaud et (surtout) le froid, faisant perdre du temps à ceux qui tentaient un renversement d’alliance.
Mais ses adversaires le reconnaissent : le président amarante joue finement. Car il n’est jamais aussi bon que dans les situations de crise, d’affrontement, de résistance. Il ne pourrait mieux dire que Michel Berger, « Résiste, prouve que tu existes » : tel est son refrain. Dont il a fait son tube de l’été.
Alors il trace sa ligne, dure. Il énumère ses arguments, inflexibles. Il place ses balises, infranchissables. Et quand il le juge nécessaire, il cogne.
On tente de lui faire porter la responsabilité de la crise francophone, lui qui s’érige en meilleur défenseur de la Communauté ? Il renvoie à l’expéditeur : ce n’est pas moi qui aie provoqué la situation ; ce n’est pas à moi de la dénouer ; mais je suis prêt à participer à une union des francophones, sans exclusive (vis-à-vis du PS).
On tente de l’enfermer dans un rendez-vous difficilement déclinable (discuter de ses propres propositions avec le MR et le CDH) ? Il retourne l’argument : si c’est pour parler de mes propositions, il faut certainement inviter le PS, puisqu’il les a largement acceptées.
On dénonce son scotchage au PS ? Il contre-attaque sur son thème favori : la menace N-VA. « Le vrai objectif du CDH, c’était de plaire à la N-VA, par MR interposé. Je ne ferai pas le jeu d’un parti qui menace les intérêts essentiels des Wallons et des Bruxellois. »
Rancunier
On lui déroule le tapis rouge, enfin orange bleu, en lui offrant un portefeuille à la Communauté française ? Il se drape dans sa dignité sur le mode « on ne m’achète pas », en assurant que « seuls les projets comptent ».
Difficile de piéger papy quand il fait de la résistance…
Et flatter son ego, quand on a commencé par le blesser, ne fonctionne d’ailleurs pas. Le résistant a la rancœur tenace. Car la raideur d’Olivier Maingain s’explique aussi par l’origine de la crise. Par l’origine de la législature, même.
En 2014, se plaît à rappeler le président de Défi, le CDH (tout comme le PS) n’a pas voulu de lui au gouvernement de la Communauté. Pourquoi devrait-il s’y précipiter aujourd’hui ? Et la veille de ce fameux 19 juin, râle également Olivier Maingain, Benoît Lutgen ne l’a pas prévenu de son intention de débrancher la prise dans les entités fédérées. Maingain est alors au Canada. C’est peu dire qu’il n’apprécie pas la surprise, alors qu’il est en majorité avec le CDH en Région bruxelloise. Il n’avalera pas l’affront. Répétant qu’il n’a rien à voir, lui, avec les scandales dont Lutgen se sert pour rompre avec le PS et n’a donc pas à être traité de la sorte. Et tant pis si le président du CDH jure avoir tenté de le joindre outre-Atlantique…
Mathématicien
Il s’agit de résister, non ? Pour exister. Car le président de Défi calcule, aussi. Qu’aurait-il à gagner à monter dans une coalition pour moins de deux ans, en ne pesant que 3 députés, entre les 30 élus du MR et les 16 parlementaires du CDH ? Par contre, si les centristes se plantent dans leur stratégie anti-PS et perdent des plumes aux prochains scrutins, ce pourrait être tout bénéfice pour Défi à Bruxelles, où il chasse partiellement sur les mêmes terres qu’eux. Outre que rester fidèle au PS dans la capitale peut être la promesse d’alliances prometteuses en 2018 et 2019 (sans parler de pré-accords déjà conclus).
Donc Olivier résiste, Maingain existe. Et vole son surnom à une vieille amie : il devient Monsieur Non. Comme en 2011, quand il a refusé la réforme de l’Etat acceptée par huit partis. Puis quand il divorce bruyamment du MR.
Six ans plus tard, il rejoue son meilleur rôle. Et résiste aux sirènes MR et CDH. Lui, le dernier francophonissime qui tient tête aux plus grands partis, N-VA en tête. Après Charles Michel et d’autres, Benoît Lutgen et Olivier Chastel l’ont appris à leurs dépens. Reste à savoir si l’électeur le suivra jusqu’au bout de sa résistance…
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Maingain existe parce qu'il résiste . Il défie avec son Défi. Quoi ??? on ne sait pas ...Tout peut-ètre ??? Il n'a jamais eu de programme clair et cohérent , donc il résiste . ET il vit dans l'ombre du PS en espérant lui suçer tous les mécontents . C'est ça son programme : C'est pas un pompier , mais une suçette.
Un peu d'histoire pour ne pas mourir idiot ! Le premier congrès formateur du FDF se déroule le 11 mai 64 place Flagey sous le chapiteau du Cirque Bouglione (la politique étant déjà une ménagerie dans laquelle les partis francophones se prostituent face à leurs pendants flamingo-flamands). La naissance du FDF trouve son origine dans les marches flamingantes sur Bruxelles et les risques de voir flamandiser la capitale. Le FDF estime que le fédéralisme permettra d'accorder le statut de région à Bruxelles. La défense des intérêts des minorités francophones se poursuit toujours dans le pur respect des règles démocratiques et des accords négociés. La plus grosse erreur stratégique restant l'alliance contre nature avec le mr et uniquement pour des questions de financement des partis avec le vol par le mr de la quotité dévolue à son partenaire ....
Un peu d'histoire pour ne pas mourir idiot ! Le premier congrès formateur du FDF se déroule le 11 mai 64 place Flagey sous le chapiteau du Cirque Bouglione (la politique étant déjà une ménagerie dans laquelle les partis francophones se prostituent face à leurs pendants flamingo-flamands). La naissance du FDF trouve son origine dans les marches flamingantes sur Bruxelles et les risques de voir flamandiser la capitale. Le FDF estime que le fédéralisme permettra d'accorder le statut de région à Bruxelles. La défense des intérêts des minorités francophones se poursuit toujours dans le pur respect des règles démocratiques et des accords négociés. La plus grosse erreur stratégique restant l'alliance contre nature avec le mr et uniquement pour des questions de financement des partis avec le vol par le mr de la quotité dévolue à son partenaire ....
Un peu d'histoire pour ne pas mourir idiot ! Le premier congrès formateur du FDF se déroule le 11 mai 64 place Flagey sous le chapiteau du Cirque Bouglione (la politique étant déjà une ménagerie dans laquelle les partis francophones se prostituent face à leurs pendants flamingo-flamands). La naissance du FDF trouve son origine dans les marches flamingantes sur Bruxelles et les risques de voir flamandiser la capitale. Le FDF estime que le fédéralisme permettra d'accorder le statut de région à Bruxelles. La défense des intérêts des minorités francophones se poursuit toujours dans le pur respect des règles démocratiques et des accords négociés. La plus grosse erreur stratégique restant l'alliance contre nature avec le mr et uniquement pour des questions de financement des partis avec le vol par le mr de la quotité dévolue à son partenaire ....
Un peu d'histoire pour ne pas mourir idiot ! Le premier congrès formateur du FDF se déroule le 11 mai 64 place Flagey sous le chapiteau du Cirque Bouglione (la politique étant déjà une ménagerie dans laquelle les partis francophones se prostituent face à leurs pendants flamingo-flamands). La naissance du FDF trouve son origine dans les marches flamingantes sur Bruxelles et les risques de voir flamandiser la capitale. Le FDF estime que le fédéralisme permettra d'accorder le statut de région à Bruxelles. La défense des intérêts des minorités francophones se poursuit toujours dans le pur respect des règles démocratiques et des accords négociés. La plus grosse erreur stratégique restant l'alliance contre nature avec le mr et uniquement pour des questions de financement des partis avec le vol par le mr de la quotité dévolue à son partenaire ....