«Je ne serai pas candidate aux communales à Bruxelles»

Vous pointez le climat actuel, la dégradation générale, dites-vous. Est-ce à dire que votre engagement politique est en jeu ? Vous savez que j’ai présenté ma démission début 2016, comme ministre de l’Education, sans aucune raison : je n’ai jamais commis la moindre infraction pénale, je n’ai jamais eu de mandats privés, tout le monde connaît mon intégrité… Vous connaissez aussi le temps de la Justice, cela signifie que je serai acquittée – je n’ai aucun doute, il n’y a aucun motif – dans je ne sais combien d’années ! Bref, j’ai pris un peu de recul, j’ai eu des propositions du privé, parfois intéressantes financièrement, mais suis quelqu’un qui, fondamentalement, veut travailler pour la collectivité, d’une manière ou d’une autre. Je pense aux réflexions en think tank, aux initiatives contre les populismes, à l’école des devoirs. Dans le même sens, je continuerai mon mandat de députée bruxelloise jusqu’au bout – j’avais conduit la liste régionale du CDH en 2014 pour servir à fond mon parti – mais historiquement, je suis avant tout une fédérale ou une Européenne. Donc, je n’ai aucun souci à continuer un engagement législatif à partir de 2019, mais alors ce sera aux niveaux fédéral ou européen. De son côté, Céline Fremault s’est avancée pour emmener la liste CDH aux régionales. Je vous l’ai expliqué, je ne suis pas une régionale, et je suis très heureuse de voir Cécile Fremault s’affirmer comme elle l’a fait ces dernières années à son poste ministériel. J’ai été la chercher, comme on dit, alors qu’elle avait 18 ans. Maintenant, elle se déploie vraiment. Elle ferait une excellente tête de liste régionale, en effet. Vous savez, j’ai fait monter beaucoup de jeunes dans le parti, des femmes… C’est un peu la même chose avec Hamza Fassi-Fihri au niveau communal. Là, vous voulez dire que vous ne serez pas candidate aux communales à Bruxelles en octobre 2018 ? Il m’a semblé opportun de rentrer dans la dynamique de nouvelle gouvernance, donc de ne plus nécessairement se présenter systématiquement partout tout le temps… J’apprécie ce que Paul Magnette a fait, en choisissant seulement Charleroi, Philippe Close à Bruxelles, ou le nouveau bourgmestre d’Uccle, Boris Dilliès. Ils ont choisi. Pour ma part, je ne suis pas une municipaliste en tant que telle – notez que si Yvan Mayeur était resté, il y avait peut-être là un impératif, mais ce n’est plus le cas. Dans le même temps, je vous l’ai dit, j’ai toujours veillé à faire monter une nouvelle génération : Céline Fremault, Benoît Lutgen, Maxime Prévot, Catherine Fonck, Hamza Fassi-Fihri, Marie-Martine Schyns, Jean-Paul Bastin, etc. Et je conclus : quelque part, c’est plus dans mon karma de me déployer dans des projets fédéraux ou européens. Que ce soit électif, ou autre chose, comme l’engagement humanitaire, par exemple. Je verrai donc dans l’année qui vient comment évolue le climat politique, s’il reste tel qu’il est, s’il n’est pas propice à une élection élégante sur fond de débat d’idées, ou si ça change. Le citoyen veut une offre claire, et le crêpage de chignon constant auquel on assiste, c’est la pire des mauvaises gouvernances.

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