Deux nouvelles écoles secondaires font leur rentrée à Molenbeek

C’est le grand jour pour les 125 élèves de l’Ecole Secondaire Plurielle Maritime de Molenbeek-Saint-Jean. Après deux mois de vacances, l’heure est venue de trouver le chemin du tout nouvel établissement qui les accueillera cette année. Situé au troisième étage d’un bâtiment fraîchement rénové, l’Ecole Plurielle Maritime a ouvert ce lundi cinq nouvelles classes de première secondaire. L’objectif à terme ? Accueillir 750 élèves, répartis sur les six années du secondaire. Partenariat inédit Ce nouvel établissement résulte du partenariat entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, les communes de Molenbeek-Saint-Jean et de Berchem-Sainte-Agathe, des enseignants regroupés sous l’ASBL « Ecole ensemble » et l’ULB. Ensemble, ils ont créé un nouveau pouvoir organisateur sous forme d’ASBL : le Pouvoir Organisateur Plurielle (POP). Celui-ci est à la base de deux nouvelles écoles à Molenbeek : l’Ecole Secondaire Plurielle Maritime mais aussi l’Ecole Secondaire Plurielle Karreveld, qui a également ouvert ses portes ce lundi. « L’idée est née il y a deux ans et demi », se souvient Pierre Tempelhof, président du POP. « C’est la première fois que la Fédération Wallonie-Bruxelles se joignait à une ASBL pour créer un nouveau pouvoir organisateur. Cette association nous permet aujourd’hui de proposer un enseignement de qualité à bas coûts ». Pour les acteurs du projet, cette rentrée est un aboutissement. « Tout le monde a donné de sa personne, insiste Julie Moens, directrice de l’Ecole Plurielle Maritime et présidente de l’ASBL Ecole Ensemble. Ces derniers jours, direction, enseignants et bénévoles se sont relayés pour finaliser les derniers préparatifs et pouvoir accueillir les élèves à temps ». Si les lieux sont finalement prêts pour le début des cours, il reste cependant de nombreux travaux à réaliser. « Le projet est d’étendre l’école du premier au quatrième étage du bâtiment », explique Wivine Vermeiren, experte pour la commune de Berchem-Saint-Agathe au sein de L’ASBL POP. Pédagogie active A l’origine de ces deux écoles molenbeekoises, il y a avant tout des enseignants soucieux de développer un projet pédagogique en vogue, basé sur la pédagogie active. « L’idée est de mettre l’élève au centre, explique Julie Moens. Dans la pédagogie active, l’élève est acteur, il co-construit ses apprentissages. Nous considérons que l’école ne doit pas être une bulle mais qu’elle doit être connectée au monde que l’élève connaît ». Ces deux établissements à Molenbeek ne sont pas les premières écoles à pédagogie active à Bruxelles. Des établissements de ce type existent déjà, mais on leur reproche régulièrement de ne s’adresser qu’à une élite, notamment à cause leurs coûts élevés. « Ici, le but était d’amener la pédagogie active dans l’enseignement public, qui plus est dans un quartier moins aisé, insiste Julie Moens. « Nous voulions une vraie mixité sociale. A la base, c’est aussi ça la pédagogie active : des élèves de milieux différents qui se mélangent ». Réponse à la pénurie Pour les habitants de Molenbeek, l’arrivée de ces deux établissements est une aubaine. Car la région de Bruxelles-Nord est touchée de plein fouet par la pénurie de places dans les écoles. « On estime qu’en 2025, il y aura 20 000 élèves en plus dans le secondaire à Bruxelles, souligne Pierre Tempelhof. La création de ces deux écoles était indispensable, mais ce n’est pas suffisant pour répondre au boom démographique ». Selon le président du POP, il faudrait encore créer au moins trois établissements dans le nord de Bruxelles. De quoi pousser son ASBL à de nouveaux projets ? « Nous restons attentifs », conclut-il. C’est noté.

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