La petite maison rouge de Van Gogh a été restaurée
La commune de Colfontaine espère y attirer plusieurs milliers de visiteurs annuels


Une façade. Voilà ce qu’il restait de la maisonnette de Petit-Wasmes où vécut Vincent Van Gogh lors de son séjour dans le Borinage en tant qu’évangéliste en 1879. Durant des années, les autorités locales se sont battues pour sauver ce site dont elles savaient qu’il ferait le bonheur des aficionados du peintre.« La maison appartenait à un propriétaire privé avec qui nous avons parlementé longtemps sans jamais obtenir de résultats, explique le bourgmestre de Colfontaine, Luciano D’Onofrio. Elle était dans un état pitoyable et menaçait de s’effondrer à tout moment. Finalement, au bout de 5 ans, la commune a procédé à une expropriation pour cause d’utilité publique. »
Mais l’aventure ne faisait que commencer. L’état de la maison nécessitait des travaux d’envergure que la commune de Colfontaine, une des plus pauvres de Wallonie, ne pouvait assumer.
Financée par le privé
Le salut viendra du privé. Vincent Slabbaert, manager chez Akzonobel parvient à réunir un consortium d’entrepreneurs de la région pour imaginer la rénovation et ensuite, la financer à hauteur de 270.000 euros. Et avec le coup de pouce des étudiants du lycée provincial tout proche, le chantier est lancé pour 18 mois de travaux. « L’objectif n’était pas de reconstituer à l’identique tout simplement parce que nous n’avons pas retrouvé de traces de la bâtisse telle qu’elle était au moment où Van Gogh y a vécu, explique Yves Vasseur, commissaire général de Mons 2015. La façade est authentique ainsi que le puits où l’on peut aisément imaginer que Van Gogh y a puisé son eau. »
Mais la façade très reconnaissable à sa couleur rosée était sans doute l’élément principal à conserver. L’entreprise Akzonobel, spécialisée dans la peinture, a utilisé son laboratoire pour analyser la brique et reconstitué son pigment d’origine. « La couleur sang de bœuf est celle qui existait à l’époque, ajoute Yves Vasseur. Et pour cause, c’était du vrai sang de bœuf qui était utilisé pour colorer les maisons. »
L’intérieur, lui, n’a plus grand-chose à voir avec l’époque du peintre. Le gabarit des pièces permet d’imaginer la vie dans ce lieu exigu où vivaient deux familles. La scénographie, financée par la Fondation Mons 2015, permet de se replonger, par petites touches intimistes, dans le passé. Au détour d’un mur, on a une vue de Wasmes à l’époque, on tombe sur les extraits de lettres que Van Gogh a écrites dans cette maison. À l’étage, une chambre a été aménagée pour accueillir à terme, un artiste en résidence. De sa fenêtre, ce dernier puisera peut-être l’inspiration de Marcasse, le charbonnage qui a tant marqué Van Gogh et qui sert encore aujourd’hui de décor naturel aux lieux. La maison de Petit-Wasmes sera un lieu de choix sur la route Van Gogh, sorte de pèlerinage sur les traces de l’artiste. Les autorités communales s’attendent à plusieurs milliers de visiteurs annuels. A quelques kilomètres de là, à Cuesmes, l’autre maison où vécut Van Gogh a, elle aussi, été rénovée et comptabilise déjà 10.000 visiteurs depuis janvier. D’une histoire oubliée, la venue de Van Gogh au Borinage est aujourd’hui une curiosité.
La maison de Petit-Wasmes est ouverte tous les week-ends de 10 à 16h. Entrée gratuite.
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