Sporting de Charleroi: ils sont tous fous de Mazzù…

Michel Farin, Alan Haydock et Mario Notaro : son ex-président au White Star, son ancien joueur à Tubize et son actuel T2 à la barre décryptent les points forts du coach carolo. 1 La tactique « Tactiquement, il est hors norme » Farin : « Il a souvent gagné un match tactiquement. Il a cette grande faculté à détecter les points faibles de l’adversaire. Il est capable de changer le cours d’un match par ses choix, pouvant varier ses systèmes de jeu, en 3-5-2, 4-5-1, etc. C’était déjà le cas au White Star. » Haydock : « Il donne des consignes à chaque poste. Tous les joueurs savent très bien quoi faire, en possession comme en perte de balle. Aussi, il analyse minutieusement les points faibles de l’adversaire. Je peux voir également dans les rencontres de Charleroi, ce qu’il a pu demander à ses attaquants. Les lignes de courses de ses attaquants, à vocation défensive, elles sont établies, préparées. Il sait pourquoi il demande à ses attaquants de prendre ces lignes, ces trajectoires. En défense aussi, il met au point une grande discipline tactique. Tactiquement, il est hors norme. En tant qu’adjoint de Cartier, il a appris des choses, celui-ci étant aussi très bon dans sa psychologie et très humain également. C’était un peu le même style. Il appréhendait le monde du foot de par son manque de vécu mais il a prouvé que sur le plan technico-tactique, il était largement à la hauteur et même plus encore que certains entraîneurs ayant un passé de joueur. » Notario : « Il est prêt à affronter tous les problèmes tactiques. On ne maîtrise jamais entièrement le football mais il en est très proche. Dans sa gestion des systèmes avant les matches, par exemple. Ses entraînements sont toujours bien dosés. Il peut avoir un apport, sous forme de jeu ou d’exercices purement tactiques. Il y a toujours une découverte. J’ai plein d’exemples en tête, qui prouvent que ça marche, mais il suffit déjà de voir le nombre de matches gagnés sur le fil. Il y a le travail du préparateur physique mais aussi beaucoup de changements réussis. Il a réalisé beaucoup de coups gagnants. Quand cela se répète de la sorte, ce n’est pas le fruit du hasard. Autre chose : nous l’emportons rarement sur des scores-fleuves, ce qui fait que ça se joue régulièrement sur des détails. La différence se fait souvent sur le travail, les changements tactiques… Mais c’est une continuité, c’est quasiment à tous les matches. » [scald=7568567:sdl_editor_representation] 2 La communication « Il faisait la bise aux joueurs » Farin : « Sa force, c’est de garder tous ses joueurs motivés, pas seulement son onze. Cela se voit dans le travail réalisé toutes les semaines aux entraînements. Et le jour du match, quand un remplaçant est appelé à monter, il donne sa vie ! Si bien qu’on ne voit pas la différence, l’équipe ne perdant jamais en qualité après un changement de joueur. Les joueurs qui montent ont faim ! S’il parvient à garder cette motivation, alors il a gagné, le club a gagné. On a parfois tendance à miser sur des noms ronflants avec que les vrais talents sont ailleurs. Cela s’est avéré avec ses méthodes. » Haydock : « Comme coach, à la limite, il faisait la bise aux joueurs. Je ne sais pas s’il le fait à Charleroi. Tous les joueurs qui l’ont eu comme coach le diront, c’est un gars super agréable, quelqu’un dont tout le monde serait l’ami s’il n’était pas l’entraîneur. Je le sais, en tant que coach, il faut pouvoir avant tout gérer la déception des éléments qui ne jouent pas ou peu, cela ne concerne pas que le onze mais aussi les sept du banc et ceux qui sont en tribune. Il fait très bien cela. Il a toujours su remotiver les joueurs après un passage sur le banc, en se préoccupant à la limite davantage des joueurs déçus que des autres. Il faut être alerte aux réactions, aux attitudes, aux états d’âme de ceux-ci. J’aurais aimé l’avoir comme prof à mes cours d’entraîneur. » Notaro : « Humainement, il est très intéressant. On ne sait pas avoir une grande communication si on n’est pas bon humainement. Ce n’est pas quelqu’un de rude ou bourru, qui ne donne pas d’explication et refuse le contact. Ce sont des traits de caractères importants pour une bonne gestion du groupe. Il anticipe les choses, n’attend pas qu’un soit au fond du trou pour le soutenir. Il est toujours prêt pour rattraper quiconque s’est égaré. On ne peut jamais maîtriser toutes les situations. Mais il le fait très bien avec les joueurs non alignés ou non repris. À l’inverse de certains autres clubs, il n’y a pas beaucoup de vagues à Charleroi, et il n’y est pas étranger. C’est marquant : quand il n’y a pas de brouilles importantes ou de débordements dans un groupe, cela veut dire que le problème a été traité à la base, rendant de suite la situation convenable. » 3 La gestion du groupe « Comme un G.O. au Club Med » Farin : « En tant qu’ancien éducateur, il faut dire qu’à ce niveau, il partait avec un certain avantage, par le fait d’avoir travaillé avec des enfants. C’est quelqu’un d’intelligent qui sait se mettre au niveau de la Presse, de sa direction et des joueurs. Par exemple, si un joueur parle crûment, il lui répondra de la même manière. C’est un coach moderne, pas renfermé. C’est un peu un G.O., il aurait d’ailleurs pu travailler au Club Med sans problème. Je le côtoyais très souvent puisque j’allais régulièrement aux entraînements, deux à trois fois par semaine. On se téléphonait régulièrement. Nous n’avons jamais eu de soucis. Quand il doit demander quelque chose, il y va franco, il ne tourne jamais autour du pot. Même sur la fin de notre collaboration, tout est toujours resté cordial entre nous. Nous avons d’ailleurs encore des contacts, ce qui est révélateur. » [scald=7568568:sdl_editor_representation] Haydock : « Sa communication, elle a toujours été claire et directe. Mais toujours, d’abord, il va écouter et ensuite s’exprimer. Et il va parler de la même manière à un joueur qu’il ne parlera à un supporter ou un dirigeant. En restant tel qu’il est. Aussi, ce qu’il m’a marqué, c’est que dans son vestiaire, tout est affiché en grand et en long, sur les murs. Il y avait une charte de principe, sur le respect à avoir, mais aussi tactique. On ne savait pas passer à côté. C’était là toute la saison durant. Il a une philosophie et l’exprime de manière claire et concrète sans tourner autour du pot. Ce n’est pas quelqu’un de rancunier. Si un jour il a un incident avec un joueur, il va essayer d’excuser, se demander pourquoi il a réagi comme ça, et s’efforcer de ne pas dramatiser. » Notaro : « Dans sa communication, Felice est presque parfait, que ce soit avec vous, la Presse, comme au sein du club. Il est très communicatif avec le staff et a énormément de contacts avec les joueurs. Il n’y en a jamais un qui reste dans le doute ou l’expectative. Il devance, anticipe, va vers le joueur avant qu’il ait le temps de gamberger. Il parle, prévient, soutient. Sur le plan relationnel, il a énormément de contacts avec tout le monde, entraîneurs, staff et dirigeants. Les résultats parlent d’eux-mêmes puisqu’il a connu une ascension fulgurante. »

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