Christophe Lacroix: «La réforme fiscale coûtera 240 millions»

Au début de l’été, Christophe Lacroix (PS) avait entamé les préparatifs budgétaires pour 2018. Quel regard jette l’ancien ministre sur le conclave qui s’ouvre ce jeudi à Namur ? Les informations en votre possession vous inquiètent-elles ? En fait, aucune information ne filtre. Donc, je ne veux pas faire de procès d’intention, j’apprécie Jean-Luc Crucke, qui m’a succédé. Mais le projet de réforme fiscale a donné le ton : c’est à 90 % un copier-coller de ce que j’avais préparé, et ce qui change marque un virage à droite, la nouvelle majorité est au moins cohérente. En réalité, j’ai surtout des craintes sur l’orthodoxie budgétaire : le nouveau gouvernement va enjoliver les chiffres pour assurer l’équilibre général des finances publiques. C’est une vieille recette libérale, voyez le fédéral… Quand les comptes rétabliront la vérité sur 2018, les élections seront passées… Un budget en trompe-l’œil… Comment pouvez-vous l’affirmer ? J’ai soumis le projet de réforme fiscale à mes anciens collaborateurs, ceux-là même qui ont prouvé autrefois que le ministère des Finances se trompait dans ses calculs. Des gens sérieux, donc. Jean-Luc Crucke estime le coût de cette réforme à 150 millions. Moi, je la chiffre à 240 millions. Selon nous par exemple, l’immunisation totale des droits de succession en faveur du conjoint survivant coûtera 40 millions, soit quatre fois l’estimation du ministre. La perte est sous-estimée. D’autres projets sont à l’étude, comme la portabilité des droits d’enregistrement, une mesure que je soutiens. Mais comment la financera-t-on ? Elle coûtera entre 22 et 56 millions, selon les plafonds retenus. Jean-Luc Crucke veut surtout réduire les dépenses… Il veut travailler sur la dette. Mais je n’ai fait que cela pendant trois ans ! Et n’oubliez pas que la dette, c’est surtout ce qui permet d’investir pour favoriser la relance. Je crains donc que ce gouvernement sabre dans les investissements, mais aussi dans les emplois publics. Avec le MR au pouvoir, la Wallonie va-t-elle travailler comme le fédéral, par mimétisme ? Je m’interroge : il faut au contraire que le gouvernement régional conserve le punch qui était celui de son prédécesseur à l’égard du fédéral. MR et CDH vont-ils par exemple être aussi déterminés dans le dossier de la dotation négative des infrastructures hospitalières ? Dans ce genre de cas, soit la Wallonie s’écrasera, soit elle fera valoir son intérêt et contestera.

Votre compte

Christophe Lacroix: «La réforme fiscale coûtera 240 millions»

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

0 Commentaire

Aussi en Belgique

Un incendie provoque de nombreux dégâts dans une entreprise à Anderlecht

Manifestation à Bruxelles: voici les perturbations attendues ce mardi

L’intérim hospitalier bondit, l’inquiétude aussi

Portrait Procès des attentats de Bruxelles: Ibrahim El Bakraoui, vie et mort d’un fanatique ultraviolent

Attaque au couteau à Schuman: ce que l’on sait sur l’assaillant

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Attaque au couteau à Schuman: trois blessés, dont l’un grièvement

Portrait Procès des attentats de Bruxelles: Ibrahim El Bakraoui, vie et mort d’un fanatique ultraviolent

Peter Bosz est l’autre candidat pour succéder à Roberto Martinez

Bruxelles: le secteur non-marchand va exprimer son ras-le-bol dans la rue

Manifestation à Bruxelles: voici les perturbations attendues ce mardi

Les Etats-Unis ne donneront pas d’avions de combat F-16 à l’Ukraine

L’indemnité vélo pour tous les travailleurs belges dès le mois de mai

Quels sont les avantages du travail intérimaire ?

Température du bureau et pause sanitaire : vos droits en tant que travailleur

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel