Filippo Gaone avant Charleroi - La Louvière: «J'aurais dû lâcher le club au sommet»

Implanté au Mambourg, le jeune septuagénaire est aussi revenu sur l’âge d’or et le crépuscule de sa période louviéroise qui connaissent des prolongements financiers encore aujourd’hui. [scald=7777044:sdl_editor_representation] Président, ce jeudi est un grand jour pour vous. Effectivement, je fête mes soixante-dix ans. Je préfère le dire à la française pour ne pas que ça me renvoie à mon âge. Le 21 septembre, c’est le début de l’automne, le plus beau jour de l’année (sourire). Vous fêterez votre anniversaire au match entre les « Zèbres » et les « Loups » ? Non je n’y serai pas. Il faut que je me repose en vue du lendemain où toute la famille, avec mes deux fils Michaël (NDLR : actif dans le club de Châtelet) et Axel (NDLR : qui le seconde dans ses affaires) et mes trois petits-enfants, se retrouvera dans un restaurant étoilé du Hainaut, réservé pour l’occasion. Comment quelqu’un qui a vécu immergé dans le monde du ballon rond presque 24 heures sur 24 vit-il l’après-football ? En lui tournant le dos (NDLR : même s’il n’est jamais loin) pour des activités en rapport avec la nature. Le monde du textile (NDLR : Jerry and Co, Activity), c’est loin… Aujourd’hui, je gère mes deux jardineries Tournesol, à Chapelle-lez-Herlaimont et Châtelineau. Je me ressource dans cette proximité avec le végétal et l’animal. Je deviens un loup blanc, plus chevelu. Je suis et je resterai un loup qui était déjà l’emblème de la région du Teramo dans les Abruzzes, que j’ai quittée pour la Belgique à l’âge de trois ans. Et au niveau de ma santé, tout va bien, je suis toujours vivant… En vous retournant, quels souvenirs gardez-vous de votre présidence à la RAAL ? C’était un passage obligé, pour donner un avenir à une équipe à deux doigts de descendre en Promotion, qui portait les espoirs de toute une région, et à des centaines d’enfants. J’y ai laissé beaucoup de sueur et beaucoup d’argent mais quand on aime… J’y ai tout connu aussi, les joies et les vicissitudes. [scald=7777046:sdl_editor_representation] Dans les années 2000, la RAAL était crainte et respectée en Belgique. J’y avais mis les bons ingrédients : des joueurs de talent, st surtout un staff de qualité qui a permis à l’alchimie de fonctionner. Avec Ariël Jacobs, la RAAL a eu la chance de disposer d’un grand entraîneur, un gentleman qui aurait eu sa place comme sélectionneur national. Quant à notre victoire en Coupe, elle n’est pas venue par hasard. Les « Canaris » (NDLR : Saint-Trond), on les a bien plumés malgré deux défaites contre eux en championnat. Je me souviens qu’avant la finale, j’avais fait part de mes craintes à mon coach, en évoquant la vitesse de « trottinette Boffin » (sic). Il m’avait rassuré en me disant : « C’est arrivé, ça n’arrivera plus. » Je lui avais fait confiance, ça a été ma force. Et puis il y a eu la lente descente aux enfers. À quoi l’attribuez-vous ? Peut-être à un entêtement de ma part de ne pas avoir lâché le club alors qu’il était au sommet. Pourtant, nous avions été très loin dans les négociations avec Charleroi. Ce qui a coincé, c’est le refus d’Abbas (NDLR : Bayat) de me rembourser sur les joueurs que je mettais dans la corbeille. Domenico Leone et Mons m’ont aussi approché mais je suis resté bien tranquille. Puis, les rongeurs (sic) sont entrés dans la danse, et je me suis fait entuber sans le savoir. Vous êtes sorti blanchi de l’affaire Zheyun Yé. On n’a jamais rien trouvé à me reprocher, je n’ai pas triché. Sur la confusion de patrimoines par contre, la justice a voulu établir ma culpabilité mais je me suis toujours défendu. Concrètement, ce que j’ai donné de ma poche, je l’ai récupéré via mes sociétés, point. Aujourd’hui, cette affaire est close. Pourtant, vous n’en avez pas terminé avec la justice. J’ai engagé un avocat du barreau de Charleroi, pour récupérer le trop-perçu par la justice au regard de ce qui m’avait été confisqué en Belgique et à l’étranger. Cela se chiffre en centaines de milliers d’euros. Encore heureux que je ne sois pas sans rien… On vous voit régulièrement dans les travées du Sporting de Charleroi lors des matches à domicile. Je suis en affaire avec eux depuis plus de vingt ans, dans le cadre d’un échange publicitaire via mes jardineries. Je leur fournis en effet des fleurs et des plantes à la demande, ce qui me permet d’assister à des rencontres. Je dois dire que j’apprécie ce Sporting nouveau qui est plein d’avenir. Avec Mazzù, ils ont un grand coach. Et Mehdi fait du super-travail en interne. À la Fédération, je ne vois personne de plus compétent que lui. Il est jeune et il sait de quoi il parle. Un mot sur le football à La Louvière. Deux clubs pour une ville de 80.000 habitants, c’est tenable ? C’est bien ce que fait Salvatore Curaba. J’espère seulement qu’il ne se mette pas à rêver comme moi. Mais il est plus intelligent que moi. Maintenant, c’est à la Ville de gendarmer. Quelles sont les chances de La Louvière Centre contre le Sporting ? En foot, tout est possible. Pour forcer la chance, La Louvière aurait dû tout faire pour avoir le match chez lui. Mais je pense que c’est l’année ou jamais pour le Sporting en Coupe. Ils en ont tellement bavé quand on l’a remportée... Malgré tout, félicitations à Balog pour son travail. Il le mérite.

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