Didier Reynders sur la percée de l’extrême droite en Allemagne: «L’alarme est là !»
Le ministre belge des Affaires étrangères estime que s’il n’y a pas de vraies réformes en Europe, « les fièvres d’extrêmes » continueront de se développer.

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’extrême droite siégera à l’assemblée fédérale allemande. Après les élections législatives de ce dimanche, l’AfD, essentiellement renforcé par la crise migratoire, a remporté près de 13 % des voix.
« On a vu les extrêmes pousser dans toute l’Europe », explique Didier Reynders ce lundi matin sur la RTBF. Le ministre belge des Affaires étrangères estime que « l’alarme est là ». S’il n’y a pas de vraies réformes en Europe, que ce soit en matière d’économie, de migration, de défense ou de politique étrangère, « on risque encore de voir pousser ces fièvres d’extrême droite et d’extrême gauche dans les prochaines années ». Didier Reynders tire donc la sonnette d’alarme : « Il est vraiment temps d’aller vers un certain nombre de décisions concrètes en Europe. »
La migration : le terreau de l’extrême droite
D’un autre côté, il y a des progrès, « on l’a vu en matière de défense ». L’Europe de la défense se met petit à petit en place « mais ce n’est pas encore suffisant aux yeux des citoyens ». Il ne faut pas se tromper, « on a eu des vagues d’attentats, une partie de la population vit des difficultés économiques, en Allemagne y compris, et le débat sur la migration ne fait que renforcer le terreau de l’extrême droite ».
Un choc historique
Angela Merkel sera reconduite comme chancelière par vote des députés du Bundestag une fois constituée une coalition majoritaire au Parlement. Les négociations difficiles en ce sens qui se dessinent entre démocrates-chrétiens (CDU/CSU), Libéraux (FDP) et Ecologistes (Verts) pourraient durer jusqu’en décembre.
« Qui que ce soit dans la prochaine coalition, il est nécessaire de se rendre compte que sans réforme fondamentale du projet européen, avec tous les pays concernés autour de la table, il y aura toujours un risque de voir les extrêmes progresser. C’est un choc historique car ce n’est pas banal, vu l’histoire de l’Allemagne, de voir l’extrême droite revenir au Parlement. Mais je crois que ce choc peut être salutaire dans le développement d’une culture européenne nouvelle », a exprimé le ministre.
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Il est marrant le Didier, alors que l'extrême droite à sympathie nazie est déjà dans le gouvernement en Belgique !
C'est selon qu'il porte ou non des lunettes, peut-être ? Je dirais plutôt : "l'alarme (la larme ?) arrive là, et elle est ici depuis 3 ans".