Le smartphone, champion de l’usure prématurée
La mort prématurée de produits électroniques plombe l’environnement et le portefeuille des consommateurs. Au premier rang, les smartphones


La lutte contre la supposée obsolescence programmée constitue un des chevaux de bataille de Test-Achats depuis de nombreuses années. Dès 2014, l’association de défense des consommateurs a ainsi multiplié les tests pour débusquer cette fin de vie prématurée d’appareils électriques et électroniques. Fin 2016, elle est passée à la vitesse supérieure en lançant « Trop vite usé ». Sur cette plateforme en ligne, les consommateurs peuvent signaler des cas d’appareils qui ont rendu l’âme précocement. Dans l’édition d’octobre de son magazine, l’association fait le point : en moins d’un an, elle a reçu 6.000 signalements de produits trop vite usagés. « Ce chiffre élevé montre que les consommateurs ont vraiment pris conscience du problème majeur que constitue l’obsolescence programmée », commente Julie Frère, porte-parole de Test-Achats.

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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
L'obsolescence programmée n'est qu'une métastase de notre cancer consumériste : la surconsommation. Elle s'impose dans la logique du capitalisme parce qu'elle "booste" à partir de la consommation, la production, donc les dividendes. Sans doute cette métastase doit-on tenter de l'éradiquer, tout en sachant qu'une course effrénée vers le moins coûtant dans une concurrence mortifère ne peut qu'engendrer, en soi, des produits de pénible qualité. Mais, même l'obsolescence programmée totalement éradiquée, le cancer n'en reste pas moins là, car d'autres métastases s'insinuent dans notre organisme : la publicité et le crédit. Et là le consommateur lambda est englouti, noyé, broyé : ses envies deviennent des besoins qu'il peut s'offrir en s'octroyant des avances sur salaire. Il est cuit. C'est ainsi que la roue capitaliste tourne, que les poches des actionnaires se remplissent pendant que celles des consommateurs se vident, que des drames se nouent et que la violence de "l'avoir" s'impose.
En soi, l'usure du smartphone n'est que le résultat de l'évolution rapide de l'appareil, pas d'un complot des producteurs pour renouveler les achats. Ça évolue rapidement, les gens en rachètent vite, les producteurs font des produits destinés aux usages, même en durabilité. A un moment, la logique se tassera. Empêcher la logique d'innovation est mauvaise, ce qu'il faut, c'est couvrir au mieux les externalités de celle-ci.