Kaveh Rezaei (SC Charleroi): «Je suis arrivé dans un contexte difficile»

Kaveh Rezaei, vous en êtes à six titularisations, quatre buts et Charleroi est deuxième. Vous aviez imaginé de pareils débuts ? J’avoue être très content de ma situation. Dès le départ, j’avais envie de progresser pour apporter un maximum à cette équipe. Mais je suis tout de même un peu déçu que, lors des derniers matches, mes buts n’ont pas permis à l’équipe de gagner. Ça me chagrine… Vous êtes tout de même en avance par rapport aux objectifs que vous vous étiez fixés ? Non. Je n’en suis qu’au début et je suis quelqu’un de très ambitieux. Mais je sais que je dois faire davantage d’efforts pour élever mon niveau de jeu. Surtout que l’équipe, elle aussi, est très ambitieuse. Comment vous êtes-vous adapté au championnat belge ? Avant tout, je trouve que le niveau du championnat est très bon. Techniquement, c’est fort. Mais le gros écart avec le championnat iranien se situe surtout au niveau du physique. On travaille beaucoup plus ici qu’en Iran et c’est essentiellement sur ce point-là qu’il a fallu que je m’adapte. Au système de Felice Mazzù, aussi ? De toute manière, j’aime les challenges. Et je suis ici pour me mettre à la disposition du coach. Que l’entraîneur me demande d’évoluer seul devant ou aux côtés d’un autre attaquant, je m’adapterai toujours à ses attentes. Comment cela se passe au niveau de la communication, vous qui ne parlez pas français et ne maîtrisez pas encore tout à fait l’anglais ? Au début, ça a été compliqué. Les deux premières semaines ont été difficiles mais au bout d’un mois, ça allait déjà mieux et, désormais, j’ai l’impression de faire partie de la famille. La communication se passe très bien avec tout le monde et j’arrive à me faire comprendre sans souci. J’ai par ailleurs commencé des cours de français. J’espère que dans six ou sept mois, je pourrai comprendre davantage de choses. Et votre intégration en Belgique se passe, elle aussi, comme vous l’espériez ? En Iran, je vivais dans une des plus grandes mégapoles au monde, avec 14 millions d’habitants et un trafic de fou ! Forcément, ici, c’est plus simple pour moi. Je n’avais pas l’habitude de circuler aussi facilement. C’est très agréable. Et cela va être d’autant plus facile que votre épouse vous a désormais rejoint ? Évidemment, le fait qu’elle soit arrivée en Belgique a changé beaucoup de choses, même si un de mes amis d’enfance, que je remercie au passage, était venu avec moi au début. Mais ma vie va évidemment considérablement changer avec l’arrivée de mon épouse. Alors que vous êtes une vraie star en Iran, vous n’êtes pas encore connu du grand public en Belgique. Comment vivez-vous cette différence ? C’était une situation exceptionnelle pour moi là-bas. Cela a forcément des avantages et des inconvénients. Mais je suis plus tranquille pour vivre ma vie ici. Là-bas, même si ça ne m’embêtait pas, les gens m’arrêtaient souvent dans la rue afin de me faire part de marques de sympathie. Il me reste à travailler ici, en Belgique, pour que les passants m’arrêtent aussi pour me dire qu’ils m’apprécient. Que connaissiez-vous de Charleroi avant de signer au Sporting ? Je connaissais le club grâce aux Iraniens qui étaient venus ici à l’époque. En général, en Iran, on aime se tenir informé quand des Iraniens réussissent en dehors du pays. On aime suivre leurs exploits. Justement, les derniers Iraniens à avoir évolué ici n’ont pas laissé un bon souvenir aux supporters. Ressentiez-vous une forme de pression par rapport à ça ? Je savais que j’arrivais dans un contexte difficile mais je suis quelqu’un qui aime relever des challenges. De toute manière, quand tu changes de club, c’est toujours difficile. Là, je changeais en plus de pays, de culture et de langue. Mais je m’y étais préparé, en sachant que ce serait plus compliqué. Vous avez justement pas mal changé de clubs durant votre carrière. Comptez-vous vous stabiliser à Charleroi ? J’ai toujours eu beaucoup d’ambition et c’était une volonté de partir à l’étranger. Mais désormais, je veux grandir dans le club dans lequel je suis, sans me préoccuper de mon avenir. Ce n’est vraiment pas une question que je me pose aujourd’hui. Quels clubs européens vous font rêver ? Arsenal et le Real Madrid. Vous ne comptez que deux buts de retard sur l’actuel meilleur buteur de la compétition. Ça pourrait devenir un objectif personnel ? Ma principale préoccupation, c’est que l’équipe fonctionne bien et qu’on atteigne nos objectifs. Mais pour gagner un match, il faut marquer. Et je vais essayer de le faire un maximum. Et si ça peut me permettre d’avoir un trophée individuel en plus, ce serait un bonus.

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