Jean Pascal Van Ypersele aux politiques belges: «Coordonnez-vous pour le climat!» (vidéo)
L’invité du Grand Oral, ce samedi 30 septembre, professeur de climatologie à l’UCL est interviewé par Jacques Cremers, Béatrice Delvaux et Jean-Pierre Jacqmin.

Le climatologue Jean Pascal Van Ypersele se veut optimiste lors du Grand Oral La Première Le Soir : les choses bougent et l’action menée par différents pays contre le réchauffement climatique montre certains effets probants. « Les positions prises par Trump et son annonce de ne pas ratifier les accords de Paris ont même réussi à coaliser et stimuler une série d’autres pays pour cette lutte ». Le climatologue cite ainsi la Chine qui redouble d’efforts, notamment sous le coup de problématiques quasi vitales de pollution de l’air, mais aussi l’Europe qui assume aujourd’hui, dit-il, une part de ce leadership pro climat autrefois incarnée par Obama.
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La Belgique ? Elle n’est pas à ses yeux, un très bon élève, mais Jean Pascal Van Ypersele préfère voir la bouteille à moitié pleine et salue notamment le vote à l’unanimité du Parlement wallon cette semaine, visant à une décarbonation quasi complète de la région pour 2050. « Ce n’est qu’une résolution du Parlement, il faut que cela soit suivi d’actes et d’un plan concret ». Quelles mesures pour atteindre ces objectifs ? Le climatologue insiste sur l’important apport de la gestion des bâtiments, qui par une rénovation ou une conception intelligente peut continuer grandement à réduire la pression sur le climat. Une politique qui est entre les mains du pouvoir régional. Il cite également la nécessité de la cohérence, difficile quand s’entrechoquent les objectifs environnementaux et économiques. Comme dans le cas de l’aéroport de Charleroi : augmenter sa capacité et accroître le nombre de vols bon marché, façon Ryanair, n’est pas, pour JP Van Ypersele, un élément positif pour le climat. Et le climatologue de s’étonner qu’on ne taxe pas davantage le carburant dans le secteur aérien, histoire de mettre un frein à ces vols bon marché qui relient des villes européennes.
Quid de la décision de la Région bruxelloise d’interdire progressivement à partir de 2018, l’entrée de la zone aux voitures les plus polluantes ? Bon mouvement, mais insuffisant, commente à nouveau le professeur de l’UCL membre du GIEC, qui insiste sur la nécessité d’une vraie politique alternative de mobilité, privilégiant les moyens de déplacement alternatifs.
Il doute par ailleurs de la possibilité, toujours promise par la ministre fédérale de l’énergie, de fermer les centrales nucléaires et de passer au renouvelable dans les temps prévus : « on a pris tellement de retard, cela devient vraiment difficile d’y croire ».
Mais ce qui gêne finalement le plus le professeur dans la politique en matière de climat de la Belgique, se traduit dans ce Grand Oral par deux demandes : primo, plus de coordination entre les politiques menées par les différents niveaux de pouvoir – « c’est le mal belge mais cela ne le rend pas plus acceptable » – et une hausse des budgets pour la recherche fondamentale.
Le climatologue nous fait à nous citoyens, deux très chaudes recommandations : allez voir « Une suite qui dérange » le nouveau film de Al Gore qui sort aujourd’hui en salle et regardez ce mercredi soir sur la Une (RTBF) le film « Demain et après » de Cyril Dion et Mélanie Laurent, qui a fait se lever les spectateurs dans les salles de cinéma lors de sa diffusion. « Attention cependant, ces deux films en appellent aux actions individuelles des citoyens. C’est important mais cela ne fera pas la différence : c’est aux pouvoirs publics qu’il revient d’organiser le cadre et de mener l’action collective. »
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S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir3 Commentaires
Dans une suite qui dérange, il y a des images de catastrophes qui n'ont rien à voir avec le réchauffement climatique comme les ouragans. C'est un ramassis de catastrophisme comme la peur de l'an mil. Cette approche est une idéologie qui n'a rien à voir avec une approche scientifique. J'attends encore le théorème de Van Ypersele qui démontre que l'origine du réchauffement est bien d'origine humaine. Il fait une monstration et pas une démonstration. C'est de la science de très bas niveau.
Plutôt que de satisfaire à la (très juste par ailleurs dans l'état actuel du pays) injonction de M.Van Ypersele, ne vaudrait-il pas mieux d'abord se poser cette question : combien y a-t-il en Belgique de gouvernements et, par conséquent, de ministres "compétents" en la matière et faut-il continuer ainsi ? Il y a d'autres espèces invasives que le frelon asiatique... Evidemment, pour s'en tenir à sa neutralité politique, c'est le genre de propos qu'il ne pouvait prononcer.
Faites ce que je veux ! yakafaukon !