Inédit : le roi Philippe et la reine Mathilde acceptent de nous ouvrir les portes du Palais pour présenter leurs collaborateurs, qui constituent la « Maison du Roi ».
La photo que vous avez sous les yeux est inédite. Même au Palais royal, elle n’existe pas. C’est la première fois que le roi Philippe et la reine Mathilde posent avec (quasi) tous leurs conseillers, qui forment ce que l’on appelle la « Maison du Roi ». Celle-ci comprend cinq entités : le cabinet du Roi, le secrétariat général, la Maison militaire, la liste civile du Roi et le secrétariat de la reine.
En tout, ils sont 24 sur la photo (vous n’en apercevez que 23 car un conseiller du Roi, Hubert Roisin, est masqué par la reine). Il ne manque sur notre cliché que le trésorier de la liste civile et l’archiviste (retenus ailleurs ce lundi). Même les numéros un et deux du détachement de sécurité au Palais royal sont là, ainsi qu’un officier d’ordonnance (ils sont six en tout, mais se relaient chaque semaine). L’une des cinq dames d’honneur de la reine et le médecin du Roi (toutes deux à l’extrême droite, au deuxième rang) sont également présentes, parce que conviées au Palais lundi à une réunion préparatoire à la toute prochaine visite d’Etat en Chine (la délégation s’envole samedi) à laquelle elles prendront part.
C’est dans la bonne humeur que cette équipe entoure le couple royal pour ce cliché, dans le lumineux « Salon du vase » du Palais de Bruxelles, dont la décoration date des années 1930. Salon qui doit son nom au vase datant du siècle dernier, et réalisé par la manufacture de porcelaine de Berlin, qui y trône. C’est dans cette salle que le roi Philippe a reçu le président américain Barack Obama voici tout juste un an, mais aussi le président chinois Xi Jinping lors de sa visite d’Etat, en mars 2014.
Herman Dehennin: «J’ai organisé les funérailles de Léopold III et le mariage d’Astrid»
Cheffe adjointe du service Politique
Par Martine Dubuisson
et Ma.D.
Temps de lecture: 3 min
Herman Dehennin fut grand maréchal de la Cour, de 1981 à 1985, sous Baudouin donc. L’un des derniers : « Après moi, il y en a encore eu trois. » Ambassadeur, il avait accueilli le Roi au Rwanda pour une visite de trois jours. C’est ainsi qu’il fut plus tard choisi par Baudouin.
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Il nous raconte son ancien métier au Palais.
En quoi consistait, au quotidien, votre travail de grand maréchal ?
Il s’agissait d’organiser la vie publique du chef de l’Etat. C’était très varié. Il fallait organiser les contacts avec la population, les visites de terrain, les entretiens, la participation à des manifestations culturelles ou à de grands événements économiques, les rencontres scientifiques, les déplacements en Belgique et à l’étranger, les audiences d’ambassadeurs pour leurs lettres de créance, les réceptions, les cérémonies…
J’avais aussi des contacts réguliers avec les organismes internationaux à Bruxelles, comme l’Otan ou l’Union européenne. Et j’étais à la tête du personnel civil.
Je travaillais en collaboration avec quatre personnes : le maître de cérémonie (devenu chef du protocole), qui finalisait les visites, veillait à ce que tout se passe bien ; le secrétaire de la reine, qui intervient dans l’organisation des activités communes au couple royal ; le commandant des Palais, responsable de la gestion du personnel du Palais (chauffeurs, comptables, sécurité,…) ; et un conseiller économique m’aidait pour les aspects économiques, sociaux,… des visites.
J’avais aussi des réunions régulières avec le chef de cabinet, le chef de la Maison militaire et l’intendant de la liste civile, pour nous tenir au courant.
Et la relation avec le cabinet du prince héritier, Albert, entrait aussi dans mes compétences. Enfin, je participais à l’organisation des activités des jeunes princes, comme Philippe et Laurent.
De toutes ces tâches, quelle était la plus importante ?
Tenir le Roi au courant des invitations pour les différentes visites et lui donner mon avis ; mais aussi proposer des activités, comme assister à l’anniversaire d’une association importante, visiter une entreprise ou une université, se rendre à l’étranger, avoir une rencontre privée ou officielle ; et également répondre aux propositions d’Etats étrangers. Lorsque j’étais grand maréchal, le pape Jean-Paul II est ainsi venu en visite semi-officielle ; le président Mitterrand est venu aussi, ainsi que les présidents d’Algérie, du Portugal, de Grèce. Et il y avait les visites privées de la Reine des Pays-Bas ou de la famille grand-ducale du Luxembourg.
Vous aviez un accès régulier au Roi ?
J’avais un entretien avec lui quasi tous les jours. Officiellement, deux fois 1h30 par semaine, mais aussi plus informellement, dans la voiture lors des déplacements par exemple.
Quels sont vos plus grands souvenirs au Palais ?
L’organisation des funérailles du roi Léopold III et du prince régent Charles en 1983, et du mariage de la princesse Astrid en 1984. Mais je garde aussi en mémoire les promenades dans les Ardennes avec le roi Baudouin, dans une atmosphère amicale. Fin 85, j’ai encore eu le plaisir d’être invité à dîner à Laeken.
Ces dignitaires qui veillent à tout, du détail à l’essentiel
Les conseillers du Roi organisent son programme de A à Z. Il y a le coordinateur général, l’homme du budget, le Monsieur Défense ou le touche-à-tout. Voici leur rôle concret au quotidien.
Cheffe adjointe du service Politique
Par Martine DubuissonTemps de lecture: 13 min
D’ordinaire, le comité de concertation, qui réunit les six principaux collaborateurs du Roi ainsi que la secrétaire de la reine, se retrouve dans une salle de travail proche du bureau de Philippe. Généralement en début d’après-midi le lundi, le Roi rassemble ainsi ses proches conseillers, en présence de la reine quand des points la concernant sont à l’ordre du jour. « Car le Roi souhaite que tous ses collaborateurs aient accès à lui, nous glisse l’un d’eux. C’est donc un “cabinet râteau”, ou une structure râteau : chaque dent tient au sommet. »
Mais ce lundi, c’est dans le « Salon du vase » que nous retrouvons ces dignitaires de la Cour, après leur réunion hebdomadaire. C’est ici que le Roi et la reine ont accepté, dans le cadre de notre dossier « Les métiers du Palais », d’être photographiés pour le Soir avec leurs sept conseillers de premier rang. L’ambiance est détendue. Le sourire est de mise.
Et pourtant, dans quelques jours à peine, la plupart de ces dignitaires (directeur communication et intendant de la liste civile excepté) s’envoleront pour la Chine, où le couple royal effectuera sa première visite d’Etat. Et ce, non seulement en présence du ministre fédéral des Affaires étrangères et du secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, mais aussi des ministres-présidents des trois Régions et d’une centaine de chefs d’entreprise.
Une énorme visite, qui occupe désormais quasi toutes les énergies au Palais – même si le Roi et la reine ont encore un « gros morceau » cette semaine : la commémoration du bicentenaire de la bataille de Waterloo (outre des audiences pour le Roi et une table ronde sur le harcèlement pour la reine). Ce lundi, le comité de concertation s’est dès lors concentré sur la préparation du déplacement en Chine – des changements de dernière minute intervenant encore.
Poursuivons donc notre découverte des principaux métiers du Palais (premier volet dans nos éditions du 15 juin : le chef de cabinet et le directeur communication). En quoi consiste la tâche du secrétaire général ? Le chef du protocole ne s’occupe-t-il que du protocole ? Que fait exactement le chef de la maison militaire du Roi ? Et à quoi sert un intendant de la liste civile ? Sans oublier la secrétaire de la reine. Réponses.
C’est lui qui préside chaque semaine le comité de concertation rassemblant les principaux collaborateurs du Roi (quand celui-ci n’est pas là). Voilà qui trahit déjà sa fonction principale : coordonner tout le programme du Roi et de la reine, en Belgique et à l’étranger. Et assurer la coordination entre les différents services de la Maison du Roi. En un mot : le secrétaire général chapeaute tout, supervise tout. Il est le garant de la ligne générale et veille à la cohérence globale.
« C’est le grand coordinateur de la Maison, résume un proche du Roi. Chaque activité à un pilote, mais il faut s’organiser avec les services du protocole, de la presse, de la sécurité. » Et aussi assurer la coordination avec les autres membres de la famille royale. « On reçoit des dizaines d’invitations et il y a aussi les souhaits des uns et des autres, confie un autre proche du Roi. Le travail du secrétaire général consiste à voir comment on peut faire tout cela de manière fluide et en tenant un agenda. » « Et en assurant un équilibre géographique, entre sujets de société, entre grands groupes… sur trois ans », ajoute un troisième.
A côté de cette fonction traditionnelle de coordination, reprise à l’ancien grand maréchal de la Cour, le secrétaire général a une autre tâche, bien plus récente : imaginer et gérer de nouvelles activités sociétales pour le couple royal. Ainsi, c’est Philippe Kridelka (PS) qui a géré l’opération « formation en alternance » en mars dernier, lorsque le Roi s’est rendu en Allemagne avec huit ministres, pour y découvrir le modèle de formation duale, en école et en entreprise. Normal : c’est lui qui pilote le thème emploi-formation et lutte contre le chômage des jeunes cher à Philippe. Une nouveauté du règne, « le Roi veillant à ce que chaque proche collaborateur ait un dossier ». A ce titre, Philippe Kridelka a de nombreux contacts avec les Régions.
De façon plus large, le secrétaire général suit les grands sujets de société pour en informer le Roi. « C’est un peu le radar de tout ce qui se passe au niveau sociétal. » Ainsi a-t-il fait remonter vers le Roi des sujets comme le burn out ou la situation des jeunes issus de l’immigration, auxquels Philippe s’est intéressé récemment. Il propose aussi et prépare des audiences avec des personnalités de la société civile. C’est lui qui a géré fin mai le déjeuner royal avec des représentants de la communauté juive.
Une fonction centrale, donc ; et pourtant, le titre de secrétaire général est tout nouveau : il a été créé par Philippe. Auparavant, c’était le grand maréchal qui assurait la coordination générale, une fonction qui existait depuis le début de la monarchie. Le grand maréchal, issu de la haute noblesse jusqu’en 1962, avait même préséance sur ses collègues ; il était « le chef de tout ».
« A l’origine, sous Léopold Ier
, explique l’historien Francis Balace (ULg), le grand maréchal existait à côté du ministre de la Maison du Roi. Il s’occupait des écuries royales, gérait les cérémonies, la bonne ordonnance des réceptions… Car il fallait que le carrosse soit à l’heure, que les chevaux soient propres, que le Roi ne doive pas attendre. C’était une sorte de chef du protocole pour le bon fonctionnement des rouages des apparats du Palais. » L’historien ajoute cette anecdote étonnante : « Sous Albert Ier, le grand maréchal avait au mur de son bureau un calendrier avec des croix rouges pour les jours de menstruations de la reine, afin de ne pas organiser de visites ces jours-là ! »
La fonction a ensuite évolué. Sous Albert II, nous détaille un ancien dignitaire du Palais, « le grand maréchal s’occupait de la fonction publique du Roi, donc de l’organisation de toutes ses visites, d’un point de vue contenu et logistique (déplacements, voitures, cadeaux…,). Il veillait donc au petit détail jusqu’aux choses importantes. Il étudiait les dossiers, voyait ce qui est opportun ou pas, veillait aux équilibres (nord-sud, gauche-droite…). Et devait réfléchir à ce qu’il fallait faire et ne pas faire pour éviter tout problème.
Il répondait aussi au courrier adressé au couple royal ; gérait les invitations ; coordonnait les activités des autres membres de la famille royale, pour que tout cela ne se télescope pas, que deux membres de la famille ne fassent pas la même chose en un temps trop rapproché. Il veillait donc à ce que tout cela fasse un ensemble harmonieux et assure une présence dans la perception publique. Il avait un accès direct au Roi, ayant un tête-à-tête avec lui une fois par semaine, et pouvait lui téléphoner avec la quasi-certitude qu’il réponde ou rappelle.
»
Mais en 2006, une réforme intervient : Albert II réorganise son entourage en sept départements, regroupés au sein du « Comité de direction du Palais ». Et le poste de grand maréchal disparaît. Ses attributions liées au protocole sont reprises par le chef du protocole et la coordination par le département économique, social et culturel. Philippe a, lui, imaginé une structure en cinq entités : cabinet du Roi, secrétariat général, maison militaire, liste civile et secrétariat de la reine. Et c’est le secrétaire général qui a repris la coordination générale.
Chef de la maison militaire : le regard sur la science
Il y a beaucoup de militaires au Palais (comme de diplomates d’ailleurs). Mais le chef de la Maison militaire du Roi, c’est vraiment le Monsieur Défense de la Cour : il informe le Roi du fonctionnement, des moyens, des projets et des missions de la Défense nationale, mais aussi de la situation sécuritaire internationale et des positions d’organisations comme l’Otan. Il prépare les activités militaires du Roi. Et assure la coordination avec le détachement de sécurité du Palais royal.
La constitution prévoit toujours que « le Roi commande les forces armées » (article 167) ; et lorsqu’il prête serment, celui-ci jure (article 91) « de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire ». Léopold Ier, Léopold III et Albert Ier ont encore exercé réellement cette fonction de commandement des forces armées. En période de conflit, le chef de la maison militaire avait donc une grande importance. « Il donne des conseils miliaires au Roi et aux généraux en cas d’opérations militaires », explique l’historien Francis Balace(Ulg). Et certains ont joué un rôle crucial.
Mais le chef de la maison militaire a aussi son rôle en temps de paix. « Car, ajoute Francis Balace, le Roi doit avoir des relations et des échanges d’avis avec le chef de l’État-major général de l’armée ; le chef de la maison militaire joue ce rôle. Aujourd’hui, il est l’interface entre le Roi et le commandement réel de l’armée. » Et aussi l’interface avec le ministre de la Défense.
Aujourd’hui, le Roi n’exerce bien sûr plus réellement le rôle de commandant des forces armées. Voilà qui a allégé l’emploi du temps du chef de sa maison militaire. Résultat : celui-ci a reçu des compétences supplémentaires, plus « modernes » : il dirige le service Informatique du Palais ; et s’occupe de deux dossiers particuliers : l’énergie et la recherche scientifique. C’est à ce titre qu’il participera à la visite d’Etat en Chine à la fin du mois. Sous Albert II, il coordonnait déjà le volet académique des visites d’Etat. Et sous Baudouin, il jouait un rôle de conseiller scientifique, car « Baudouin adorait les maths et l’astronomie, confie un témoin. Il informait donc le Roi des grandes évolutions de la science, de la planète. Voilà pourquoi le chef de la maison militaire sort souvent de polytechnique. »
Licencié en sciences sociales et militaires, Jef Van den put est toutefois le premier chef de la maison militaire du Roi à ne pas être ingénieur. Il occupait déjà ce poste sous Albert II. C’est l’un des deux hauts dignitaires du règne précédent que Philippe a gardé. D’autant que Jef Van den put, officier d’ordonnance de Baudouin, fut conseiller du prince Philippe. Mais à 64 ans, il ne tardera pas à pendre sa retraite.
C’est le Monsieur Finances du Palais. Donc un homme de (toute) confiance. Le lieutenant général Noël De Bruyne n’a pas été choisi au hasard : c’est un proche de Philippe, il était auparavant chef de la Maison des Ducs de Brabant. Il est même le plus ancien conseiller de Philippe, étant à ses côtés depuis 2003. Au départ, il ne pensait demeurer que trois, quatre ans auprès du prince. Mais 12 ans plus tard, il est toujours là, car le prince puis le Roi lui a demandé de rester.
Cet homme (très) discret, qui se définit comme un « fidèle serviteur du Roi », en est déjà à son troisième souverain, puisqu’il fut officier d’ordonnance de Baudouin dès 1992, puis d’Albert II. Pourquoi est-il devenu intendant de la liste civile du Roi ? Comme chef de la Maison des Ducs de Brabant, il gérait déjà le budget du personnel et les aspects privés ; c’est donc naturellement qu’il a poursuivi la gestion financière sous le règne de Philippe.
Quel est son rôle au quotidien ? L’intendant gère la liste civile (dotation) du Roi, donc le budget et les finances ; responsable des ressources humaines, il s’occupe du personnel dont il est juridiquement l’employeur (c’est lui qui signe les contrats) ; il est aussi chargé de l’infrastructure, donc de la gestion des bâtiments et est à ce titre membre du CA de la Donation royale et assure la liaison avec la Régie des bâtiments ; il gère la Collection royale ; enfin, il est administrateur délégué des Œuvres de la reine et de la Fondation médicale reine Elisabeth.
Une autre tâche historique, désormais très peu fréquente, de l’intendant de la liste civile : il assume la responsabilité civile du Roi, puisque celui-ci est inviolable. « L’intendant este en justice à la place du Roi, qui n’est responsable ni politiquement, ni juridiquement, ni civilement. La responsabilité civile du Roi est donc assumée par l’intendant, explique un ancien du Palais. Dans un texte au parlement, on dit même qu’il est responsable sur ses deniers propres ! »
L’intendant a toujours existé. Mais il y a différentes manières d’assumer ce rôle. « Il n’y a pas de règle écrite, nous confie un ancien dignitaire. Il y a donc une touche personnelle dans la manière d’exercer la fonction, en accord avec le Roi. Certains font des choses que leur prédécesseur ne faisait pas. » Vincent Pardoen gérait ainsi la liste civile et s’occupait aussi du patrimoine privé d’Albert II. Alors que son prédécesseur ne s’occupait pas des biens privés : ils relevaient d’un autre conseiller financier. Même marge pour la gestion du personnel : « On peut le gérer de façon centralisée, en s’occupant de tout, depuis l’engagement jusqu’à la pension ou le dégagement, ou en donnant plus de responsabilités à d’autres départements. Chaque intendant imprime donc sa marque en accord avec le Roi. »
Le chef du protocole : l’organisateur touche-à-tout
Il fait partie du secrétariat général et travaille donc avec le secrétaire général. C’est lui qui organise concrètement les activités publiques et déplacements du Roi et de la reine, en Belgique comme à l’étranger, en coordination avec les différents services (communication, sécurité notamment). C’est donc lui qui prévoit tout le scénario d’une visite, l’arrivée, l’installation dans la salle, l’enchaînement des contacts… (le contenu relevant d’un conseiller spécialisé selon le sujet abordé).
C’est aussi lui qui maîtrise tous les aspects protocolaires. « Il jongle avec l’almanach du Gotha et l’annuaire administratif pour placer les gens à table », selon la formule de l’historien Francis Balace (ULg). Mais pas seulement : c’est lui qui sait ce qui se fait ou ne se fait pas ; qui veille à ce qu’un cortège ou une délégation officielle soit dans le bon ordre ; à ce que tout soit à sa place lors d’un dîner d’Etat ; ou à ce que tout se déroule dans les règles pour une visite officielle à l’étranger. « Et tout ce qui ne va pas, c’est toujours la faute du chef du protocole ! », sourit un initié.
C’est Pierre Warnauts qui exerce cette fonction de chef du protocole depuis 16 ans – il l’était déjà sous le règne d’Albert II (avant cela, il était officier d’ordonnance, depuis 1989, ayant donc servi Baudouin aussi). En fait, pour être tout à fait précis, il ne porte le titre de chef du protocole que depuis 2006, et la réorganisation des départements du Palais ; avant cela, il portait celui de « maître de cérémonie », qui « fut créé sous Léopold II, rappelle l’historien Vincent Dujardin (UCL), et était en quelque sorte l’ancêtre du chef du protocole, dépendant déjà du grand maréchal ». En 2006, il est donc mis au même niveau que les autres dignitaires de la Cour, la fonction ayant pris de l’importance.
Pierre Warnauts a permis une transition en douceur sur le plan protocolaire entre les deux règnes, son expérience ayant été plus qu’utile pour l’organisation de la double journée d’abdication d’Albert et d’intronisation de Philippe, le 21 juillet 2013, ou pour les premières visites officielles. « Pierre Warnauts est là jour et nuit, très dévoué », nous glisse d’ailleurs un initié.
Lui-même confie qu’« il arrive vers 8 heures au Palais et n’est jamais rentré avant 20h45 ». Et il résume ainsi son rôle : « Le protocole coordonne toutes les activités du Roi et de la reine. Avec le secrétaire général, on est responsable de l’élaboration du programme du Roi, de la conception à la mise en œuvre, et on assure la coordination avec tout le monde. » C’est donc l’un des plus touche-à-tout du Palais. S’occupant aussi bien du concours reine Elisabeth pour la reine, de la remise du prix international roi Baudouin ou de la commémoration de la bataille de Waterloo pour le couple royal, ou de la préparation de la prochaine visite d’Etat en Chine.
Mais Pierre Warnauts aura 65 ans à la fin de l’an prochain et ne tardera donc plus à prendre sa retraite. Voilà pourquoi, dès son intronisation, Philippe a nommé un chef du protocole adjoint, Alain Gerardy.
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