Vanhaezebrouck débarque enfin à Anderlecht… mais seul!

Habemus papam. Après une semaine de faux suspense, Anderlecht a donc officialisé la venue de Hein Vanhaezebrouck au poste d’entraîneur principal. Avec comme annoncé depuis quelques jours un contrat de trois ans à la clé et un salaire qui en fait l’entraîneur le mieux payé de l’histoire du club (1,2 million net par an). Dans un premier temps, il viendra… seul, Nicolas Frutos et Yves Vanderhaeghe, pour des raisons différentes, ayant refusé de le suivre en tant qu’adjoint, alors que Karim Belhocine n’a toujours pas été confirmé, même si Vanhaezebrouck ne tarit pas d’éloges envers son ancien joueur à Courtrai et à Gand. C’est donc en compagnie du manager général du RSCA, Herman Van Holsbeeck, et de son agent, Mogi Bayat, tapi dans un coin de la salle, que le nouvel entraîneur des champions en titre a été présenté dans les travées du stade Constant Vanden Stock. Dans un costume bleu foncé, Vanhaezebrouck a répondu avec intelligence et malice, comme il en a l’habitude, évitant les pièges et rendant finalement une première partition presque sans fausses notes, parlant de son enfance mauve et blanche (un mensonge d’après les fans du Club de Brugge qui ont ressorti une interview d’un de ses amis d’enfance expliquant qu’il allait à l’école avec une écharpe blauw en zwart), insistant sur la grandeur du club et terminant par une offensive de charme sur la nature (non moins offensive) de son football. « J’essaie toujours de développer un football dominant et de combiner résultats et beau football. Je respecte, ceux comme Weiler, qui ne font pas cela. Il a remporté le titre de la sorte. Mourinho aussi préfère un football réactif. Mais moi, j’ai une autre vision. Et il y a beaucoup d’équipes en Europe qui gagnent en développant un football dominant. » Et ce n’est pas parce qu’il entre dans une autre dimension que Big Hein compte changer son fusil d’épaule. Que du contraire ! « Ce serait dommage de changer ! Si je dois modifier ma manière de travailler et ma philosophie, ça ne va pas marcher ! Anderlecht m’a pris pour ma philosphie, pas pour en changer. » Ce qu’a confirmé Van Holsbeeck : « Il a une peau d’éléphant et je pense qu’il va rester lui-même. » Le discours a le mérite de coller à la personne, contrairement à la conférence de presse d’intronisation de René Weiler, lors de laquelle le club avait affirmé avoir choisi Weiler « pour montrer un football dominant et donner sa chance aux jeunes ». Entre le technicien suisse et le club bruxellois, le malentendu existait donc dès le départ. Dans ce cas-ci, les deux parties se tournaient autour depuis longtemps. Trois ans exactement. Et contrairement à juin 2016, Anderlecht a clairement attiré sa cible N.1. « Lors d’un 2-2 en août 2016, nous n’avions jamais vu une équipe dominer Anderlecht de cette façon et à partir de ce moment, nous nous étions dit avec Roger Vanden Stock que nous ferions tout pour convaincre Vanhaezebrouck de signer chez nous. Cela a pris du temps, il a fallu que toutes les pièces du puzzle s’assemblent mais nous y sommes arrivés. Après son départ de Gand, nous l’avons rencontré et nous l’avons convaincu de ne pas faire d’année sabbatique. » Vanhaezebrouck arrive dans un club structuré mais aura clairement son mot à dire. « Il pourra donner son avis sur les transferts. Cela n’arrive jamais que nous prenions des joueurs sans en parler à l’entraîneur préalablement. Il a une philosophie bien précise et si, en janvier, il a besoin de renforts pour obtenir davantage d’équilibre pour jouer le football qu’il a en tête, on le fera. Il ne me donne pas l’impression d’avoir un grand ego. Il est clair et droit, ce que j’apprécie. Il préfère un football dominant, ce que les supporters d’Anderlecht ont trop peu vu ces dernières années. » Le dossier si désiré est finalement bouclé. Le travail peut donc commencer. Vanhaezebrouck a évité de rentrer dans le détail du noyau anderlechtois et a repoussé les questions sur le système de jeu, se bornant à expliquer qu’il pouvait mettre en place plusieurs systèmes. Une manière de ne pas déjà se fermer une porte, et ce, avant même d’avoir pu juger de visu des joueurs qu’il avait à sa disposition.

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