Une école de codage de plus à Bruxelles

La révolution digitale menace des emplois mais est aussi source de nouvelles opportunités pour ceux qui cherchent un boulot. Encore faut-il disposer des compétences adéquates pour pouvoir les saisir. C’est le sens de diverses initiatives de formation qui fleurissent. Ce mercredi, le roi Philippe a inauguré BeCentral, un espace de travail et de formation de 2.000 m2 dédié à la transformation du numérique au sein de la gare centrale à Bruxelles. La Belgique attire aussi les grandes écoles de codage françaises. Il y a peu, nos confrères de L ’Echo annonçaient l’ouverture prochaine à Uccle d’une franchise de l’Ecole 42, cet ovni imaginé et financé par le milliardaire Xavier Niel. Aujourd’hui, nous apprenons qu’Epitech, l’école qui a inspiré l’Ecole 42 par ses méthodes pédagogiques nouvelles, va aussi ouvrir une antenne à Bruxelles. Elle sera située à deux pas du Botanique. C’est l’une des trois écoles qu’Epitech ouvre cette année à l’étranger. Les autres sont situées à Berlin et Barcelone. Epitech s’était jusqu’ici cantonné au marché français avec 13 campus différents et 5.000 étudiants. Comme l’Ecole 42, Epitech fonctionne sur base d’une pédagogie inductive. Seules les connaissances de base sont inculquées aux élèves de façon classique. Ils doivent ensuite apprendre par eux-mêmes via des projets, des problèmes à résoudre sur lesquels ils travaillent en groupe… L’équipe pédagogique est là pour accompagner les étudiants dans le processus d’apprentissage, pas pour leur donner des cours magistraux. « Nous éduquons nos élèves à être agiles et à pouvoir acquérir les bonnes compétences pour le marché du travail, explique Marie-Charlotte Schots, student office manager. Il y aura toujours des nouvelles technologies qui apparaîtront. Pour rester à la pointe, ils doivent pouvoir s’adapter et s’approprier rapidement de nouveaux langages ». Le recrutement des élèves se fait sur base d’un entretien de motivation. « On ne cherche pas forcément les grosses têtes mais les élèves curieux, agiles, passionnés. Cela peut être le petit génie qui s’ignore parce qu’il était mal à l’aise dans l’enseignement traditionnel ». Le cursus commence par la « piscine ». Une immersion de 5 semaines, sept jours sur sept, dans le monde du code qui vise à casser les réflexes et habitudes du monde scolaire pour induire une dynamique de start-up. Les locaux ressemblent plus à un espace de coworking qu’à une école. On rentre et on sort quand on veut mais il faut être présent 50 à 60 heures par semaine. Les bâtiments sont accessibles jusqu’à minuit, voire toute la nuit dans le cas de « rush », des projets que les étudiants doivent faire aboutir en 48 heures pour imiter les situations d’urgence qu’ils pourraient rencontrer dans leur vie professionnelle. Dès la troisième année, les élèves doivent réfléchir à un projet de start-up. Celle-ci sera le thème du travail de fin d’études qu’ils devront défendre. « Dans 25 % des cas, ce travail donne réellement lieu à la création d’une start-up, explique Marie-Charlotte Schots. Des entreprises comme Melty ou PrestaShop ont vu le jour chez nous ». Pour faire germer des idées dans la tête des étudiants, des conférences sont organisées sur des thèmes de société. Contrairement à l’Ecole 42 (3 ans), Epitech propose une formation de type long équivalente à un master (mais non reconnue par la Communauté française). Elle se différencie aussi par un accompagnement pédagogique plus étoffé et un côté plus élitiste. Alors que l’Ecole 42 est gratuite et accessible à tous, Epitech exige un diplôme de fin de secondaire et un minerval de 7.000 euros. Pourquoi avoir choisi Bruxelles ? Epitech dit avoir été séduit par « l’effervescence » qui règne en Belgique et dans la ville dans des domaines comme la réalité virtuelle, la cybersécurité. « Il y a beaucoup de choses qui s’y passent, poursuit Marie-Charlotte Schots. On veut faire partie de cet écosystème ». Dès cette année, la nouvelle école accueillera 25 étudiants d’Epitech France – le cursus imposant une année à l’étranger. Un programme spécifique a été développé pour eux avec l’aide d’acteurs locaux du monde des start-up comme Makeit, Wemanity ou Hackleague. Les étudiants belges sont, eux, attendus pour la rentrée scolaire 2018.

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