Les étudiants inquiets de leur précarité
La lutte contre la précarité sera le thème numéro un de l’année 2017-2018. Elle passera de l’allocation d’étude à la pénurie de kots en passant par la prostitution étudiante.


L e fait-divers ne doit pas faire diversion et cacher les causes qui amènent certaines étudiantes à choisir la prostitution comme job étudiant. C’est ce qui nous pousse à traiter de la précarisation de la population étudiante sous ses différentes formes : allocations d’étude en baisse, hausse du coût des études, manque d’aménagement pour les personnes en situation de handicap… »
Le ton est immédiatement donné par Mathieu Fraipont, un étudiant en Histoire qui, cette année, fait office de secrétaire générale de l’Assemblée générale des étudiants de Louvain-la-Neuve (AGL). Et il est relayé par le président de l’AGL Santiago Dierckx, qui étudie à la fois le Droit et l’Économie : « Nous comptons évidemment travailler de concert avec la Fédération des étudiants francophones (FEF) qui a choisi ce thème, avec une grande mobilisation des étudiants le 17 novembre à Bruxelles. »
Le constat tient en quelques chiffres. Le nombre d’étudiants belges touchant le revenu d’intégration social (RIS) du CPAS est passé, entre 2002 à 2016 de 3.654 à 27.133 unités. Ils sont 8.263 Bruxellois à en bénéficier, pour 5.400 en Flandre et 13.470 dans le Sud du pays. Dans le même temps, le nombre d’allocations octroyées à tendance à stagner. En 2013-2014, 52.065 étudiants la demanderont, mais seuls 36.342 d’entre eux se la verront octroyée.
À Louvain-la-Neuve, c’est la question de la pénurie de kots et de leur insalubrité qui sera une nouvelle fois au cœur des débats. Pour Mathieu Fraipont, « l’UCL nous dit que les kots qu’elles louent ne sont pas tous occupés et qu’il n’y a donc pas de pénurie. Pourtant, celle-ci est bien présente et pousse les loyers des kots privés à la hausse, ou force des étudiants à accepter de vivre dans des kots insalubres. Enfin, notons que certains loyers dits sociaux se font déjà à partir de 300 euros par mois. Nous allons donc lancer une enquête pour objectiver la pénurie et les besoins des étudiants et viser, in fine, à la construction et à la rénovation des logements si nos craintes se confirment. »
Autre enquête : celle sur le recensement des obstacles rencontrés par les étudiants porteurs d’un handicap : inexistence de plans inclinés ou vétusté d’ascenseurs menant aux auditoires, ou absence d’outils pour communiquer offerts aux personnes sourdes ou malentendantes.
Un échevinat étudiant ?
Dans les autres préoccupations des l’AGL, notons aussi les élections communales de 2018. C’est que les étudiants ont des contacts réguliers avec les représentants de la ville, notamment pour l’organisation des activités. Avec un combat entre folklore d’un côté et besoin sécuritaire de l’autre.
L’AGL ne souhaite pas dire qu’elle est favorable à la création d’un échevinat étudiant. Elle préfère annoncer qu’au second semestre, elle compte mettre en place une sensibilisation des étudiants qui passera par « l’écriture d’un mémorandum reprenant toutes les demandes permettant de garder de bonnes relations entre nous ».
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