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Che Guevara glorifié: que se passe-t-il à l’ULB?

Une carte blanche de Bill Wirtz. Des étudiants de l’ULB comptaient organiser, en début de semaine, une conférence en hommage à Che Guevara. La rencontre a finalement laissé place à un autre sujet d’actualité, mais la fascination pour la figure du Che dans certains milieux pose question.

Carte blanche - Temps de lecture: 4 min

Lundi 9 octobre dernier, le groupement des Etudiants de Gauche actifs de l’Université libre de Bruxelles annonçait la tenue d’une conférence rendant hommage au révolutionnaire cubain Ernesto Guevara. En effet, le 9 octobre 1967, le « Che » avait été exécuté par l’armée bolivarienne. Les affiches de l’organisation d’extrême gauche placardées à l’ULB titraient : « Un révolutionnaire honnête, défenseur du socialisme démocratique qui continue d’inspirer des générations de jeunes à travers le monde ».

Etrange introduction pour un personnage qui est responsable de la persécution de ses opposants politiques. Plus de 100.000 Cubains ont été emprisonnés pour leur opposition politique, 30.000 sont morts en essayant de s’enfuir de l’île et un nombre absolument choquant de plus de 16.000 personnes ont été exécutées par ces « révolutionnaires honnêtes ».

Eloges communistes

Voir une conférence qui glorifie Che Guevara n’est pas un événement spécialement étonnant à l’ULB. Stickers du Che, symboles de la faucille et du marteau, relativisme moral des crimes communistes dans les flyers des activistes d’extrême gauche : les éloges communistes dans l’établissement sont plus que fréquents et plus rien ne semble choquer les étudiants.

L’idéologie communiste a tué un total de 94 millions de personnes tout au long du 20e siècle et ce n’est que récemment que nous avons surmonté les divisions du continent européen qu’avait causées cette idéologie destructrice. Que pourraient en penser les familles des victimes du régime cubain ou tout autre victime du communisme, en Chine, en Tchécoslovaquie ou en RDA ? Que penseraient-ils de ces jeunes adolescents en Belgique, qui n’ont pas pris la peine d’étudier l’histoire et qui s’organisent sur le campus pour glorifier d’immondes personnages communistes ?

Cette interrogation ne se limite pas aux étudiants, on peut s’étonner que l’université elle-même affiche sur son site internet que Joseph Staline s’est vu attribuer le titre de Docteur Honoris Causa de l’ULB. Même si ces remerciements ont été attribués aux vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, on devrait tout de même se demander pourquoi une université belge se targue d’honorer un dictateur responsable de la mort de plus de 60 millions de personnes.

Etrange tolérance

Revendiquer la liberté d’expression et de pensée au sein de l’université est une chose essentielle mais on imagine mal l’université autoriser des événements glorifiant Philippe Pétain ou Heinrich Himmler. Il y a là une étrange tolérance envers les bouchers communistes ; comme si le meurtre était plus tolérable lorsqu’il est ordonné par une chemise rouge plutôt que brune.

La conférence des Etudiants actifs de Gauche de lundi dernier a été finalement annulée et remplacée par une conférence qui prônait l’idée de créer une Catalogne socialiste. Il ne reste plus qu’à espérer que ces étudiants ne proposeront pas les mêmes mesures violentes pour établir le paradis socialiste tant désiré par leur modèle cubain.

Manque d’information et de savoir

Soyons clairs : le communisme n’est pas une utopie d’adolescents qui enrichit son esprit d’étudiant ; c’est une idéologie dangereuse qui a causé des dégâts à travers tous les continents durant le 20e siècle et qui perdure encore aujourd’hui dans certains pays. Il ne s’agit pas d’ostraciser ces mouvements et le public qu’ils attirent mais de soulever l’incapacité de notre système éducatif d’enseigner l’horrible histoire du communisme. Les crimes du national-socialisme sont bien connus, mais il est désolant de voir le manque de savoir qu’ont beaucoup d’étudiants quand il s’agit du communisme. Ce manque d’informations sert principalement aux activistes d’extrême gauche qui arrivent à endoctriner, au sein même des institutions éducatives supérieures, une génération qui formera nos futurs professeurs, journalistes et électeurs.

Il n’est pas question d’interdire aux étudiants d’organiser des événements et d’exprimer leurs idées, mais il serait temps d’en appeler à la raison et de leur conseiller d’éviter de sympathiser avec l’extrême gauche. Nous devons prendre conscience de notre histoire pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Staline n’est pas « hip », Mao n’est pas « top » et Che Guevara n’est certainement pas « cool » ou « honnête ». Ces personnes ont causé et ordonné la mort de millions d’êtres humains et l’idéologie qu’ils partageaient continue à en détruire autour de la Terre. Il serait temps de mettre fin à ces idées nauséabondes qui cherchent à « redresser » les citoyens par l’usage de la force de l’Etat en commençant par être plus sérieux sur l’enseignement de l’histoire dans nos écoles et universités.

 

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9 Commentaires

  • Posté par Marchand Pierre, vendredi 13 octobre 2017, 6:49

    Faisons comme dans les pays baltes (qui ont subi l'occupation nazie et l'occupation communiste) : interdisons toute apologie du nazisme ET du communisme.

  • Posté par stals jean, jeudi 12 octobre 2017, 20:25

    Je ne crois pas un instant que les étudiants de nos Universités et autres Hautes écoles, quelques soient leur couleurs politiques, surtout ceux qui se destinent à la profession de journalistes par exemple soient dupes quant aux atrocités absolues commises par millions voir par dizaines de millions sous le règne de Staline et ensuite de Mao...Je lis: l'idéologie qu'ils partageaient continue à en détruire (des millions d'êtres humains si je lis bien) autour de la Terre...Bill Wirtz, à part en Corée du Nord, quelles sont les autres endroits de la planète Terre où l'idéologie communiste concoctée en son temps à la sauce des staliniens ou des maoïstes les plus sanguinaires les plus enragés fait encore des ravages? je veux des noms et des preuves vérifiées et véritables. La dictature qui règne en maitre sur absolument toutes les nations de notre planète, et devant laquelle les dictatures religieuses, politiques, militaires, tribales, royales et j'en passe, avec leurs cortèges d'atrocités en tous genres commises elles aussi par millions, ne sont qu'un définitive de bien sordides pantalonnades. Celle qui règne en "maitre absolu" sur le "Vivant" c'est la dictature de l'actionnariat ultra mondialisée, et ses bras armés:les banques, les places boursières, les marchés, les multinationales tous secteurs d'activités confondus, média y compris...N'oublions pas que sans la complicité et la collaboration totale des banques des industriels des multinationales de l'époque, ni Hitler ni Staline ni Mao n'auraient pu exister...Les créanciers des "dettes publiques" criminogènes, et souvent carrément criminelles pour des centaines de millions de citoyens du monde, sont aussi les instigateurs de l'ultralibéralisme économique fascisant pour lequel nos dirigeants politique élus soit disant démocratiquement sont de véritables et parfaits collabos. Collabos pris au sens le plus étymologique et le plus péjoratif du terme...Allez-y Bill Wirtz, comptez les morts et les victimes de la "Guerre économique et mondiale" selon l'idéologie biblique des plus-values boursières menée sans désemparer depuis les 50 dernières années...Au regard de tous ces vampires de la Haute Finance planétaire, Même Hitler, même Staline, même Mao risque bien ,ou presque, de faire office de simples directeurs d'abattoirs ...

  • Posté par Didier Marc, lundi 23 octobre 2017, 16:02

    tout à fait, et il ne s'agissait que d'une conférence à propos d'un home libre (qui oui à eu ses excès, voire barbarie) qui a essayé de transformer le monde. ce n'était par une glorification de l'idéologie communiste. et il n'y a aucun relativisme à avoir non plus avec les millions de morts du capitalisme, même si ils sont moins directs et voyants.

  • Posté par Marchand Pierre, vendredi 13 octobre 2017, 7:00

    "Même Hitler, même Staline, même Mao risque bien ,ou presque, de faire office de simples directeurs d'abattoirs ..." - votre propos est tellement outrancier dans son relativisme qu'il en perd tout intérêt. Et puis demandez à un réfugié vénézuélien en Europe ce qu'il pense du paradis socialiste (c'est le dernier exemple en date de la navrante histoire de l'extrême gauche). Combien d'exemples historiques vous faut-il?

  • Posté par Marchand Pierre, vendredi 13 octobre 2017, 6:53

    On peut effectivement reprocher beaucoup de choses au capitalisme, mais ce n'est pas l'objet de l'article. Celui-ci concerne l'apologie de la dictature communiste. Il faut rester dans le sujet.

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