Opaline Meunier, démissionnaire de l’Unécof, rêve de politique

Le départ, annoncé samedi à son conseil d’administration, d’Opaline Meunier, 24 ans, la médiatique présidente de l’Unécof (l’Union des étudiants de la Communauté française), marquera sans doute son arrivée en politique. « J’ai en effet présenté ma démission pour mener à bien des projets personnels et politiques, précise-t-elle. Me maintenir aurait été incompatible avec les statuts de l’Unécof. Et puis trois ans dans une fonction à la tête d’une organisation étudiante, c’est très long. » Opaline Meunier quitte donc le bateau Unécof en plein mandat. Son ancrage politique, elle l’avait revendiqué dès sa première intervention publique à la Première (RTBF) le 9 septembre 2016. Son intervention sur les numéros Inami à réserver aux futurs médecins francophones avait été assortie d’une sortie « politique » : « J’ai ma carte CDH. Je n’ai aucun souci à le dire », avait-elle lâché. Benoît Lutgen avait apprécié, espérant qu’il tenait en elle, originaire d’Estinnes mais résidant à Schaerbeek, un futur renfort pour le CDH bruxellois où les jeunes talents ne sont pas légion. « Je n’ai aucun souci à le dire, à l’Unécof, on est pluralistes », avait-elle ajouté, assumant cette revendication d’appartenance au CDH quitte à heurter certains membres de son syndicat, craignant de voir les postures du CDH être empruntées par l’Unécof. « Cela s’est plusieurs fois vérifié, admet un observateur du mouvement étudiant. Dans le passé, plusieurs leaders étudiants sont passés au politique après leur mandat. Ils avaient été remarqués pour leur travail au bénéfice des étudiants. Avec Opaline Meunier, on a l’impression que l’Unécof a été utilisée à des fins politiques personnelles. » Au sein du syndicat étudiant, des tensions étaient apparues, fragilisant le maintien à son poste de la présidente. Elle en a tiré les conséquences. Mandats Ce qu’elle avait omis de préciser, le 9 septembre 2016 à la radio, c’est qu’elle était aussi investie d’un mandat de conseiller CPAS, pour compte du CDH à Estinnes ; une fonction certes non élective mais la fixant dans le parti centriste. Elle avait aussi assumé durant six mois en 2012 le rôle de secrétaire politique des « Etudiants démocrates humanistes »., une émanation du PPE. Ce mandat au CPAS d’Estinnes intervient aussi dans le chemin politique qu’Opaline Meunier a décidé d’emprunter. « J’ai présenté ma décision à la présidente du CPAS en septembre dernier », nous confirme-t-elle. Septembre, c’est aussi son arrivée à la Fucam (Mons) où elle est inscrite en master en sciences politiques, après un bac en sciences po et en droit à Namur. La veille de sa démission de l’Unécof, elle avait fait front, en les démentant, aux rumeurs la donnant partante, pour figurer sur la liste pluraliste « Mons en Mieux ! » lancée par Georges-Louis Bouchez. [scald=8988993:sdl_editor_representation] Elle invoquait là aussi « l’incompatibilité » d’une candidature « avec les statuts de l’Unécof ». Sa démission du syndicat étudiant dès le lendemain, ravive cette possibilité. Opaline se refuse à la confirmer ou à l’infirmer. « Je ne fais pas de commentaires. Les choses seront claires dans quelques semaines », nous a-t-elle dit, précisant qu’elle « ne quittait pas le CDH. Je ne vais pas me barrer au MR ». L’ex-présidente confirme aussi son intention de continuer à œuvrer comme référente « enseignement » au sein du mouvement « apolitique » lancé par Jean-Michel Javaux, « E-Change », qui rassemble aussi Alda Greoli, Melchior Wathelet, Didier Gosuin et d’autres personnalités. Avec à sa tête Opaline Meunier, l’Unécof avait connu une visibilité jamais acquise en 20 ans d’existence. L’organisation étudiante désignera sous peu son (sa) nouveau (nouvelle) président(e). Avec un défi : consolider l’existence même de l’Unécof menacée par les contestations de sa représentativité, condition indispensable à l’octroi des subsides qui assurent sa survie.

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