Kompany, un cumulard à l’épreuve de la concurrence

J e n’étais pas heureux, car nous avions envoyé Vincent à sa convocation avec une attestation médicale qui stipulait qu’il ne pouvait pas jouer. Mais, comme l’a dit le coach belge, il peut faire ce qu’il veut. » On s’en souvient, Manuel Pellegrini l’avait eue mauvaise lorsque, il y a trois semaines, Marc Wilmots avait décidé d’aligner, sous l’insistance du principal intéressé, Vincent Kompany. Normal, sur la touche depuis trois semaines des suites d’une blessure au mollet au moment de rejoindre l’équipe nationale, le capitaine des Citizens était alors dans un processus de revalidation censé lui permettre de revenir le plus vite possible après un début de saison tonitruant auréolé de deux buts. Depuis, la situation s’est sensiblement détériorée. En le mettant remplaçant contre Bournemouth en Premier League avant de l’être contre Séville en Ligue des champions et Crystal Palace en Coupe de la Ligue, le Chilien a démontré par l’absurde que si Kompany était libre de faire ce qu’il voulait en Belgique, les choses ne se passaient pas exactement de la même manière à Manchester. [scald=145489:sdl_editor_representation] Important, mais plus indispensable Alors qu’il ne l’avait jamais mis de côté l’an dernier bien que ses performances laissaient parfois à désirer, Manuel Pellegrini a voulu marquer le coup. Même revenu à son meilleur niveau, son capitaine n’est pas, ou plus, au-dessus de la mêlée cette année. Bien aidé par l’arrivée de Nicolas Otamendi, après celle d’Eliaquim Mangala l’an dernier, le Chilien jouit aujourd’hui de solutions de rechange dont il ne disposait pas jusqu’il y a peu. Des transferts, il y en a toujours eu à Manchester City, mais ceux-ci amènent une nouvelle concurrence dans l’axe de la défense. Parce que les millions ont parlé et que Manchester City n’a jamais autant investi pour son secteur défensif que ces douze derniers mois. De quoi justifier ce qui ressemble beaucoup à une punition, même si Pellegrini a toujours démenti vouloir faire payer l’imprudence de son joueur : « Je n’ai pas de problème avec Vincent Kompany. Chaque semaine, je dois choisir le onze de base que j’estime être le meilleur pour le match à venir (…)Après cinq semaines, tu es peut-être en forme, mais tu n’es pas prêt à jouer des matchs importants » avait simplement commenté le coach chilien au moment de revenir sur la mise à l’écart de son capitaine. Il n’empêche que contre Israël, c’était le 13 octobre, et même s’il n’avait joué que 58 minutes à cette occasion, Kompany n’avait pas franchement donné l’impression d’avoir besoin de quelques semaines de repos supplémentaire. En attendant, et depuis sa mise volontaire sur le banc, Manchester a engrangé la totalité des points mis en jeu. Pourtant, cette saison, c’est bien avec leur capitaine que les Citizens s’expriment le mieux. Ils n’ont ainsi pris que deux buts sur les 706 minutes disputées par le Belge. De quoi offrir au féru de statistique la moyenne intéressante d’un but encaissé toutes les 353 minutes de jeu. A l’inverse, la défense de Manchester City a le plus souvent pris l’eau en son absence. Avec 12 buts encaissés en 644 minutes soit 1 but toutes les 54 minutes. En ce début de saison, City prend donc 6,5 fois plus de buts sans Vincent Kompany. Des chiffres à relativiser, comme toujours, mais qui suffisent à comprendre qu’à 29 ans, Kompany a encore le potentiel pour s’ériger en réel « centre back » de l’actuel leader de la Premier League. L’amour des maillots Depuis son retour en grâce contre Manchester United (0-0) le 25 octobre, Kompany n’a jamais semblé trop perturbé par cette mise à l’écart temporaire, sa première depuis son arrivée en Angleterre. Il ne s’est pas non plus épanché dans les tabloïds britanniques à la recherche d’explications. Tout juste a-t-il répondu à quelques questions de journalistes en conférence de presse : « Je suis un professionnel et à 29 ans, je n’ai plus besoin d’explication. Tout va bien, je travaille dur et je suis toujours positif avec mon équipe. » Clair, net et concis. Comme souvent avec Vincent Kompany depuis ses débuts avec les Diables rouges. Souvent freiné par les blessures, le golden boy du football belge pourrait pourtant capitaliser bien plus que ses 72 sélections – 3 de moins par exemple qu’un Jan Vertonghen – actuelles s’il n’avait pas dû si souvent déclarer forfait. De ses années noires – 2006 et 2009 étant les plus importantes avec les Diables – Vincent Kompany a appris qu’il était parfois compliqué de conjuguer club et équipe nationale : « Actuellement, dans le passé et à l’avenir, cela s’annonce toujours comme une situation compliquée. Ce sont deux équipes très importantes, avec des buts différents et il est normal que ce genre de choses arrive. Je n’aurais pas joué si je n’étais pas ‘fit’. J’ai pris ma décision et je n’ai pas eu de problèmes avec celle-ci » explique-t-il le plus sereinement du monde quand on lui demande s’il a, à un moment ou un autre, regretté d’avoir joué contre Israël. De son côté, Manuel Pellegrini, reconnaissait de bon cœur avoir un peu de mal à comprendre certaines règles qui font le foot mondial : « Si un joueur renonce à une sélection en équipe nationale, il ne peut jouer la rencontre suivante avec son club. Ce n’est pas ma tâche, mais un jour les clubs s’opposeront à cela. Cette règle devrait être valable pour les deux parties. » En attendant que ces entraîneurs qui n’ont jamais été sélectionneurs fassent leur loi, Vincent Kompany continuera à prôner le cumul des mandats. Avec l’espoir d’être le premier de sa génération à battre le record des 96 sélections de Jan Ceulemans.

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