Baigné dans l’univers artistique depuis toujours, il évoque l’art et son métier en termes de passion, voire de « deuxième nature depuis l’enfance. Négocier des œuvres d’art et collectionner est une combinaison difficile, car si une œuvre de bonne qualité vient en notre possession, la tentation est toujours très grande de la montrer quand même au public ! Mais ce qui nous rend avant tout heureux, c’est le privilège de voir passer toutes ces belles œuvres entre nos mains. »
Quels sont les faits marquants du marché de cette année ?
Le marché a continué à maintenir sa position forte et la confiance de la clientèle dans le marché de l’art reste aussi solide. Chez nous, la présence d’œuvres de qualité, en particulier d’Ensor et de Spilliaert, continue à susciter beaucoup d’intérêt avec des résultats à la hausse, preuve d’une confiance durable. Voici deux exemples à retenir : le dessin à l’encre Princesse Maleine (1910) par Léon Spilliaert, vendu 299.700 euros (frais compris, vente du 21 mai 2016) et le tableau Les ballerines (1908) par James Ensor, vendu 802.125 euros (vente du 11 mars 2017).
Quelle évolution percevez-vous ? Comment voyez-vous l’avenir ?
Depuis des années, nous remarquons un intérêt croissant pour les œuvres d’artistes renommés et pour celles porteuses d’une certaine valeur esthétique ou historique. Grâce à cette reconnaissance, ces œuvres récoltent généralement les résultats les plus élevés. En même temps, une certaine chute pour les périodes et les artistes moins appréciés – considérés comme démodés – est inévitable. Cette chute n’est néanmoins pas absolue : la reconnaissance de la bonne qualité de ces œuvres pourra provoquer une nouvelle hausse après leur moment de purgatoire. Je pense par ex. aux œuvres de Guillaume Vogels, Louis Artan, Jan Stobbaert… artistes dignes des plus grands musées, mais totalement sous-estimés par les collectionneurs et le marché de l’art.
Quelle est la place de la Belgique
sur le marché ?
La Belgique est certainement très bien placée, pour preuve la croissance de galeries et salles des ventes étrangères ayant une implantation en Belgique. En plus, le positionnement dans une ville capitale est devenu de moins en moins important. La priorité est surtout mise sur la qualité de l’offre et le professionnalisme de la salle des ventes. Le client intéressé trouve de toute façon son chemin grâce aux sites web appropriés.
Comment acheter une œuvre ? Quels conseils donneriez-vous à l’acheteur ?
Informez-vous d’abord sur l’artiste et la valeur de ses œuvres. Ensuite achetez avec votre cœur et non avec votre tête. Car si votre sentiment ne suit pas votre raisonnement, vous ne garderez pas longtemps l’œuvre dans votre collection ou vous ne la verrez que comme placement financier, une idée indigne pour une œuvre d’art.
Pour vous, quelle a été la surprise de l’année ?
Il est difficile de choisir un exemple en particulier, vu qu’il y a eu des surprises dans tous les genres et pour toutes les périodes. Sa qualité exceptionnelle et/ou sa signification incontournable pour un artiste ou une époque font qu’une œuvre d’art sera remarquée et susceptible de réaliser de beaux résultats. Voici quelques exemples d’œuvres qui ont largement dépassé les attentes : 292.800 euros pour La Tamise et Waterloo Bridge à Londres (1918) par Emile Claus (estimé 170-220.000 euros) ; 183.000 euros pour l’impressionnant Après l’averse par Willem Bastiaan Tholen (estimé 8-12.000 euros) et 150.500 euros pour la fontaine-sculpture de 1984 de Pol Bury (estimée 60-80.000 euros). Ces trois œuvres faisaient partie de la vacation du 20 mai 2017). La maison par l’artiste néerlandais René Daniëls (estimée 90-130.000 euros) a été vendue 569.750 euros, le 11 mars 2017.
Longue journée pour la maison Haynault, à Uccle, le 21 mars : trois ventes au programme dont l’une, composée de collections étonnamment homogènes, proposera un Delvaux sauvé des eaux.
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