Le plan santé bruxellois se fait désirer
Ecolo s’impatiente de ne pas voir arriver ce plan qui vise une meilleure efficacité dans le secteur des soins. Le ministre Didier Gosuin l’annonce pour début 2018.


Le plan santé bruxellois subira-t-il le même sort que le plan taxis, continuellement annoncé mais sans cesse reporté ? Certains écologistes s’interrogent : « Ce monstre du Loch Ness est en voie de finalisation depuis deux ans », a ironisé Catherine Morenville, conseillère Ecolo sur Twitter.
De quoi s’agit-il ? En 2014, le plan était présenté comme « l’élément central », dans le secteur de la santé, de la déclaration politique communautaire de la Cocom (Commission communautaire commune, institution qui gère les matières liées aux personnes à Bruxelles). Il vise à donner à la Région une vision à long terme sur la manière de répondre aux besoins de santé de la population. Il est prévu de développer un maillage de structures professionnelles de soins bien réparti dans les communes et de renforcer la prise en charge des soins à domicile ou en maisons de repos.
En octobre 2015, dans sa déclaration de politique générale du Collège réuni de la Cocom, le président Rudi Vevoort (PS) annonçait la rédaction de ce plan « dans les mois qui viennent ». En mars 2017, le ministre de la Santé, Didier Gosuin (Défi), expliquait en commission que son objectif était de terminer cette tâche « avant l’été 2017 ». Ce mercredi, il a annoncé au parlement bruxellois que ce serait pour janvier 2018.
Un nouveau report d’échéance qui agace un tantinet Ecolo. « Une nouvelle fois, ce plan est reporté, commente Magali Plovie, députée. C’est étonnant car les difficultés exprimées par le ministre sont connues depuis 2014. On savait que l’administration avait besoin de renforts pour lancer le plan. La création de l’organisme d’intérêt public Iriscare (qui doit accueillir plusieurs compétences régionalisées depuis la sixième réforme de l’Etat, NDLR) prend également beaucoup de temps. On peut le concevoir mais ce ne sont pas des éléments neufs. »
La députée ne comprend pas la stratégie du gouvernement : « En 2015, les ministres ont réuni les acteurs du terrain en urgence, presque au pas de charge. Les consultations ont été très rapides. Et depuis, plus rien… C’est dommage qu’on se soit précipité pendant quelques semaines pour ensuite attendre pendant deux ans. On aurait pu prendre davantage de temps pour la consultation. » Autre élément qui surprend Magali Plovie : le fait que la Cocof (commission communautaire française) ait déjà adopté un plan de prévention de santé en juillet 2017. « Ce n’est pas très cohérent, déplore-t-elle, même si j’imagine que les ministres responsables se sont parlé. Il faut être vigilant sur la cohérence bruxelloise. »
De son côté, Didier Gosuin a assuré qu’il existait une articulation entre les deux plans. Il a reconnu que la finalisation du plan bruxellois de santé prenait «
plus de temps que nous l’avions imaginé au départ » et a demandé « encore un peu de patience » aux parlementaires. Il a insisté sur l’ampleur du chantier, qui nécessite un plan d’opérationnalisation, des mesures budgétaires et un dispositif juridique à construire. La santé étant une compétence morcelée entre les niveaux de pouvoir, la Région doit aussi s’organiser en fonction du fédéral.
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