Menacé d’expulsion, l’imam de la Grande Mosquée de Bruxelles regrette de ne pas avoir pu justifier ses prêches
En mars dernier, le non-renouvellement du titre de séjour d’Abdelhadi Sewif a été décidé.

M on client aurait dû être entendu», a plaidé mardi Me Hicham Chibane, conseil d’Abdelhadi Sewif, imam de la Grande Mosquée du Bruxelles, devant le Conseil du contentieux des étrangers (CCE). L’audience concernait le non-renouvellement du titre de séjour de M. Sewif, décidé en mars dernier et contre lequel un recours avait été déposé. Me Chibane a avancé sept arguments motivant ce recours, dont «la rupture des liens» qu’entraînerait un renvoi de l’imam égyptien vers son pays d’origine.
Ce non-renouvellement s’appuie sur un rapport de la Sûreté de l’Etat datant de décembre 2016, dans lequel l’imam est notamment décrit comme «communautariste» et ayant des «positions rétrogrades concernant l’égalité hommes-femmes», ce que conteste «avec fermeté» Abdelhadi Sewif, assure son avocat.
Ce dernier regrette que le rapport n’ait «jamais été porté à la connaissance de son client», et qu’il n’ait pas «pu donner sa propre interprétation, alors qu’il s’agit d’un débat théologique». De plus, cette note de la Sûreté de l’Etat est «incomplète et comporte des généralités sur les courants de l’islam». «Aucun fait précis ne lui est reproché, il s’agit d’une argumentation à l’emporte-pièces.»
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Posté par vanderhulst baudouin, mardi 24 octobre 2017, 18:48
Plus de commentairesL'avocat prétend qu'il s'agit d'un "débat théologique". Habile, parce qu'on ne voit pas un politique belge s'aventurer sur ce terrain. Mais maladroit aussi parce qu'il évacue l'aspect sécuritaire qui est le seul qui nous intéresse. Encourage-t-il, oui ou non, le radicalisme qui mène certains jeunes sans repères à suivre une voie violente, suicidaire, dans la logique du radicalisme ? On s'en fout de la religion. Un observateur quelconque mais tout à fait objectif peut juger les prêches de l'intéressé.