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Apollo fait décoller les projets grâce à la comm’

Depuis deux décennies, une société liégeoise accompagne les secteurs de la construction et de l’immobilier. Dirigée par Jean-Louis et Manuella Marcin, elle met au point les stratégies de marketing et de communication.

Journaliste en charge du Soir Immo Temps de lecture: 5 min

La comm’ immobilière, Jean-Louis et Manuella Marcin en ont fait leur métier. Le premier met le pied à l’étrier en reprenant une société de lettrage. Nous sommes en 1993. Deux ans auparavant, cet ingénieur commercial de formation était parti travailler dans une boîte de communication à New York. « Ma vocation vient de là, se souvient-il aujourd’hui. Je devais réaliser la vidéo promotionnelle diffusée à bord des avions d’USAir (NDLR devenue plus tard US Airways). Je parlais à peine l’anglais mais l’expérience fut extrêmement enrichissante… »

De retour au pays, Jean-Louis Marcin contacte les compagnies aériennes européennes pour dupliquer le modèle américain mais il comprend très vite que ce qui est possible outre-Atlantique ne l’est pas forcément sur le Vieux Continent. Question de philosophie mais aussi… de budget. « Du coup, à partir de 1993, je me suis mis à arpenter les chantiers de Belgique dans le but de vendre les panneaux d’information placés à l’entrée de ceux-ci et destinés à informer le public, raconte-t-il. Très vite, j’ai voulu ajouter d’autres supports au lettrage et j’ai monté un studio de prépresse. »

Jusqu’en l’an 2000, Jean-Louis Marcin et son équipe, qui compte alors jusqu’à 15 personnes pour certains travaux, s’occupent d’impressions diverses mais aussi de mise en page et d’animation, bien avant l’apparition du Web. L’agence Apollo est née.

Parce qu’il en a marre de sous-traiter l’aménagement de showrooms lors de foires diverses, il rachète une menuiserie à Sclessin et demande à sa sœur Manuella de le rejoindre dans cette aventure qui mettra six ans pour véritablement décoller. Entre-temps, une agence de design graphique est également rachetée, qui viendra gonfler encore un peu plus le champ des compétences de l’équipe. En 2005, Apollo quitte Forest pour s’installer à Saint-Nicolas.

Aujourd’hui, la boîte fait de la stratégie, de la réflexion, de la planification, de la rédaction, de la conception, de la production et de la livraison de produits de comm’ pour le compte des entreprises. Parmi ses clients, beaucoup de promoteurs ou de sociétés qui ont un lien direct avec l’immobilier. « Je suis tombé très tôt dans la marmite de la construction, et donc de l’immobilier, sourit Jean-Louis Marcin. Propriétaires, développeurs, promoteurs, entreprises de construction mais aussi tous les métiers qui tournent autour de l’entreprise générale : nos clients sont variés. Nous établissons les stratégies de communication de A à Z. Rapports annuels, plaquettes de présentation, sites web, stands… : le marketing est devenu incontournable pour commercialiser les biens mis sur le marché. »

Le plus dur ? Faire comprendre aux clients l’importance qu’il y a à développer, et donc payer, une bonne stratégie de communication. « S’accorder sur une vision commune d’un projet reste encore parfois compliqué parce que beaucoup de gens ne comprennent pas cette importance », regrette parfois notre homme.

Même si elle se révèle discrète, Apollo a déjà étendu son expertise dans de nombreux projets immobiliers, lesquels ne représentent toutefois que 20 % du chiffre d’affaires global puisque beaucoup d’autres domaines sont touchés. C’est elle qui a mis au point la comm’ de la nouvelle galerie commerçante The Mint inaugurée la semaine dernière à Bruxelles en face de la Monnaie. C’est elle aussi qui s’est occupée du lancement de City Dox, projet d’Atenor à Anderlecht, et de Samaya, le long des voies ferrées près de la gare d’Ottignies, où BPI va développer 12 hectares sur le site de l’ancien dépôt des engins du groupe CFE. C’est encore Apollo qui, pendant six ans, s’est chargée de la communication des projets de Thomas et Piron au Maroc. « Aujourd’hui, nous avons été choisis pour développer la communication et le marketing du consortium Neo Legia, lequel regroupe cinq promoteurs qui travailleront ensemble à la réalisation d’un éco-quartier sur la presqu’île de Coronmeuse, à Liège. »

Qui dit comm’ dit métier fortement concurrentiel. « Aujourd’hui, le milieu est confronté à toute une série d’agences de communication spécialisées exclusivement dans l’immobilier, concède Jean-Louis Marcin, mais il y a aussi les agences immobilières qui jouent le rôle d’une agence de comm’. C’est le cas notamment de “We Invest”. A ses débuts il y a deux ans, elle recevait les queues de projet. Aujourd’hui, elle emploie 24 personnes dont la moyenne d’âge est de 22 ans. La moitié de ses collaborateurs ne sont pas des agents immobiliers mais bien des spécialistes en communication et ils raflent une grande partie du marché… »

Mais qui dit comm’ dit aussi métier en constante évolution. « Les nouveaux outils vont continuer à se développer et à se démocratiser, prédit notre spécialiste. Dans très peu de temps, la réalité virtuelle où les images entièrement virtuelles peuvent être observées à travers des lunettes et la réalité augmentée qui superpose des images de synthèse à la réalité existante accompagneront tous les projets immobiliers. En France, c’est déjà le cas. La différence va se faire sur l’utilisation de ces produits, notamment sur les réseaux sociaux. »

A ce sujet, faut-il voir ces derniers comme un outil extrêmement précieux, voire vital, et qui deviendra absolument incontournable dans l’immobilier de demain ? « Aujourd’hui, tout le monde a la parole via les réseaux sociaux mais le nombre de “j’aime” n’est pas tout, conclut Jean-Louis Marcin. La condition absolue du succès, c’est la manière dont ceux qui cliquent vont interagir et échanger des réactions par rapport à un projet donné. La communication doit s’adapter à cette nouvelle tendance. »

 

The Mint:l’artère qui manquait au cœur de Bruxelles

Temps de lecture: 3 min

Lancé en 2009, le chantier The Mint se termine. Enfin ! « Huit années, c’est probablement un peu long pour un chantier, analyse Serge Fautré, CEO d’AG Real Estate, le propriétaire des lieux. Le chantier a été difficile parce que ce n’est pas un projet banal. Il est multipropriétaires. Il a fallu mettre tout le monde d’accord (la ville, la poste…). En réalité, ce n’est pas un chantier, mais trois chantiers. Le premier, très compliqué, concernait une galerie datant des années 70. Les deux autres chantiers prévoyaient des rénovations impliquant Interparking et la Stib. Et puis, il y a eu les aménagements prévus par bpost. C’était difficile également d’un point de vue commercial, car le marché du retail évolue et nous nous trouvons dans un environnement particulier, celui du piétonnier.  »

Lors de l’avant-projet, le bureau d’architecture DDS+, AG Real Estate et l’entreprise Herpain ont établi toute une série d’hypothèses sur la base de sondages et de plans existants. Une fois le permis obtenu en 2014, les opérations de démontage et de désamiantage ont commencé… avec quelques surprises. «  Nous avons été confrontés à un bâtiment ancien qui avait connu plusieurs locataires qui avaient effectué toute une série de travaux, expose Eric Hennico, architecte chez DDS+. Une autre difficulté est liée à l’occupation du bâtiment. Pendant les travaux, il fallait garantir aux employés l’accès à leur bureau, aux sorties de secours… un vrai jeu de domino ! On a même installé le vitrage d’une façade pendant que les gens étaient au travail. Tout cela en tenant compte des délais très serrés, un an et demi de chantier. Et puis, il y a l’aspect commercial. Plusieurs scénarios avaient été prévus mais des commerces importants ont leurs exigences. Il faut réagir très vite pour les satisfaire.  »

Autre aspect crucial, le respect des nouvelles normes. «  Le bâtiment initial avait été conçu avant l’incendie de l’Innovation et l’apparition de nouvelles normes. Avec la rénovation du bâtiment, il a fallu nous mettre en ordre  », poursuit Philippe Prévot, Project Manager Construction Management chez AG Real Estate.

97 % des espaces occupés

Les nouveaux espaces sont d’ores et déjà loués à 97 %, un beau résultat. Les magasins situés boulevard Anspach sont dédiés aux services : une agence de voyages, une banque, ING, Medi-Market, Wasa wok… Les magasins situés dans le prolongement de la rue Neuve sont, quant à eux, réservés aux équipements de la personne.

«  Nous sommes fiers de la taille des emplacements, souligne Sam Perneel, responsable de l’investissement en retail chez AGRE. Les retailers ont de plus en plus tendance à considérer leurs magasins comme un show-room. Nous avons attiré quelques locomotives comme Uniqlo, Esprit, Kiabi, Carrefour, Decathlon.  »

Plusieurs commerces ont ouvert leurs portes la semaine dernière, d’autres le feront mi-novembre. «  Ce n’est pas un centre commercial classique où l’ouverture a lieu un jour fixe. Ici les enseignes ouvrent quand elles sont prêtes  », rappelle Sam Perneel.

Ce projet est un actif important pour AG Real Estate. Il a nécessité un investissement de 23 millions d’euros. «  Il représente 15.000 m2 dans notre portefeuille. C’est un actif visible. Il est aussi important pour la ville de Bruxelles. On est au milieu d’un maillage qui va de Rogier, à City 2, la rue Neuve, rue des Fripiers, rue de la Bourse, les projets Crystal, Actiris, Brucity, Whitewood, Chambon. Un peu plus d’un milliard d’euros sont en train d’être investis dans le centre-ville. Ce n’est pas rien  », conclut Serge Fautré.

On ne lui donnera pas tort…

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