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Lasne: Un cimetière «nature» à l’orée du bois d’Ohain

Le remplacement de la dolomie par de la pelouse est diversement apprécié par la population. La Commune investit chaque année pour faire la part belle à la biodiversité.

Journaliste de la cellule wallonne Temps de lecture: 3 min

On y vient pour s’y recueillir comme pour s’y promener. Il est vrai que, de ce cimetière, on peut découvrir ce qui est sans doute une des plus belles vues de l’entité. C’est comme si l’église d’Ohain se trouvait à portée de main alors qu’elle est érigée sur la colline d’en face.

Nous sommes dans le cimetière d’Ohain, en haut du chemin du Pêque. Une petite route en pavés amène jusqu’au sommet, à l’orée du bois d’Ohain. Les voitures y sont interdites, sauf en cette période où les personnes âgées sont autorisées à monter avec leur matériel pour nettoyer la tombe de leurs ancêtres.

Ce qui frappe tout de suite le visiteur, c’est l’absence de ce que l’on appelle couramment des « mauvaises » herbes. « On a un collègue qui vient les brûler avec un désherbeur thermique au gaz, nous expliquent Fabian Morenville et Christian De Mey, les deux fossoyeurs de la Commune de Lasne, occupés à souffler les dernières feuilles mortes. Le désherbage doit se faire tous les quinze jours, parfois plus souvent, cela dépend du temps. Quant à nous, on tond les pelouses ou on s’occupe des haies. Sur les sept cimetières de l’entité, on en compte trois kilomètres… »

Pelouse, le mot est lâché. C’est qu’à Ohain, comme ailleurs, les sentiers en dolomie ont fait place à des sentiers enherbés. « On a anticipé la décision wallonne concernant la suppression des pesticides, précise Joël Hautfenne, chef d’équipe au service des Travaux. L’opération a débuté au vieux cimetière de Couture. Elle a été poursuivie dans les six autres lieux de recueillement. Et on a poussé l’idée du cimetière nature jusqu’au bout. Il est même question d’utiliser des instruments électriques pour polluer moins. »

Des rosiers odorants ont été plantés le long des allées, un érable se dresse au-dessus de la pelouse de dispersion des cendres, un petit banc en pierre a été installé devant la parcelle des anges, un étang reflète les nuages flottant au-dessus d’un petit pont de bois.

« J’aime beaucoup, nous confie Bernadette de Meeûs, la petite-fille de Pierre Van Hoegaerden, l’ancien bourgmestre d’Ohain dont l’école du village porte le nom. Il y a des insectes à hôtel, des ruches décorées par les écoles et, l’an passé, ils ont placé des bacs pour le tri des déchets. Les fleurs fanées sont ainsi séparées des plastiques. Tout cela fait que ma maman, Germaine Dewandre, abattue par les Rexistes en 1944 à Mont-Sur-Marchienne, mérite bien les fleurs que je lui adresse en cette veille de Toussaint. »

Venus de Waterloo pour fleurir la tombe d’une amie, dont ils ont hérité du perroquet, Jean-Pierre et Claudine De Munter sont plus sceptiques : « Les allées en pelouse, cela fait plus désordre. Il faudra s’y habituer. »

Un seul endroit est resté en dolomie à Ohain, autour des tombes de guerre, afin de donner du cachet à la dernière demeure de ceux qui se sont battus pour nos libertés. « J’y tenais particulièrement, insiste la bourgmestre, Laurence Rotthier (MR). Ailleurs, autour des églises, on va remplacer la dolomie par des pavés. Tout cela a un coût. Il faut compter enter 50.000 et 100.000 euros tous les ans. Mais cela en vaut la peine. En 2015, quand la Région nous a octroyé le label « nature » pour nos sept cimetières, les mécontents étaient nombreux. Il a fallu sensibiliser et, depuis l’an passé, il n’y a plus de plainte. »

 

Labels 2017: Nivelles veille à ses allées

Journaliste de la cellule wallonne Temps de lecture: 2 min

Lasne reste depuis 2017 la commune de Wallonie qui compte le plus de cimetières, à savoir sept, labellisés au rang 3 par la Région wallonne. Jodoigne en compte depuis cette année deux de plus au niveau le plus haut, soit 4 au total, tandis que Nivelles voit trois de ses six cimetières (Bornival, Nivelles et l’ancien cimetière de Baulers) atteindre d’un coup le label le plus important décerné par le ministre René Collin (CDH).

Pour atteindre ce « Graal », les communes doivent répondre à tous les critères allant des surfaces végétalisées aux infrastructures d’accueil d’espèces sauvages, en passant par la lutte contre les plantes invasives, l’abandon de l’utilisation des produits phytosanitaires ou encore l’information faite aux citoyens de la biodiversité présente dans le cimetière, que ce soit par des panneaux ou dans les journaux communaux.

De plus, les communes doivent répondre à au moins huit « bonus ». Cela peut aller de la mise en place de collecteurs et de distributeurs d’eau de pluie pour l’arrosage à la création d’une mare, du parking végétalisé à la préservation des arbres indigènes, du règlement communal imposant aux citoyens une liste de plantes mellifères pour le fleurissement des tombes à la conservation d’au moins un arbre mort dans le cimetière.

Respecter le travail

Des efforts qui demandent une conscientisation de la population. C’est le cas à Nivelles où la Ville rappelle aux citoyens qu’il est interdit de planter et/ou de déposer des décorations florales dans les allées des cimetières, ainsi que dans la pelouse d’honneur. Les contrevenants s’exposent, outre l’enlèvement des plantations et/ou des objets situés en dehors de la surface attribuée, à une amende administrative.

« C’est une question de respect du travail des quatre membres du personnel affectés aux cimetières, conclut le bourgmestre, Pierre Huart (LB, MR). Depuis l’abandon des pesticides, les ouvriers passent la tondeuse tous les quinze jours. Si des personnes placent des pots devant les tombes ou, même, les enterrent, le personnel est obligé de tout déplacer, voire peut se blesser. »

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