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Fêtes de la Saint-Martin: une 52e édition pour «le partage du beau»

Le phénomène des migrations en toile de fond de la manifestation. Les artistes vont y poétiser leur vision d’un monde globalisé. Quelque 30.00 visiteurs sont attendus du 5 au 26 novembre.

Journaliste de la cellule wallonne Temps de lecture: 3 min

Septante-deux drapeaux blancs flottent dans le ciel de la ferme de Wahenge. Ils représentent les 72 « Houris » qui attendent les bons musulmans à leur arrivée au paradis, d’où le nom de « Septante-deux vierges dans le vent » donné à l’œuvre.

« Dans le Coran, le terme de “vierge” est souvent utilisé au féminin mais pas que, note Mehdi-Georges Lahlou, un Franco-Marocain de 34 ans qui vit depuis 10 ans à Bruxelles. J’ai donc voulu en faire une allégorie sur le voile arabe, le drapeau de la paix et même la tradition judéo-chrétienne de Marie. Cette installation est une invitation au réveil et à la résistance face aux fantasmes religieux. »

L’homme a été choisi pour cette 52e édition des Fêtes de la Saint-Martin (1) pour être le commissaire du festival « In ». Il en a déterminé le thème : « A gorge sèche, après la traversée ». Voilà qui n’aurait pas déplu à Max Van der Linden, le fondateur de la manifestation qui attire quelque 30.000 visiteurs. Cette année, l’édition aura lieu du 5 au 26 novembre.

« Le partage du beau, nous disait Max. Retirés de leur contexte, ces mots ne veulent sans doute rien dire, mais c’est une philosophie de vie qui nous anime, explicite Didier Cloos, le président – bénévole comme les autres – des Amis de Tourinnes. Face au phénomène des migrations, nous avons demandé aux artistes de faire de nos villages de Beauvechain une grande traversée de la manière dont ils poétisent ce monde globalisé. »

Redoubler notre soif du monde

Et Mehdi-Georges Lahlou d’ajouter : « Pour que rien ne soit fixé et que tout continue à s’effriter, ces artistes nous entraîneront dans des voyages intimes ou des odyssées collectives qui nous laisseront éberlués, abasourdis, émerveillés, voire même asséchés, mais qui redoubleront notre appétit et notre soif du monde. »

La nouveauté, c’est la présence d’installations vidéo en nombre. De quoi nous interpeller sur les gestes de grands-mères au Maroc avec Ymane Fakhir ou sur l’œuvre polyphonique de l’Italienne Anna Raimondo dans laquelle on croit entendre le mot “Mediterraneo” qui surnage, mais c’est comme si toutes ses syllabes et ses consonnes avaient fait naufrage.

« Il faudra plus que jamais ne pas s’arrêter au premier regard, pour accepter de traverser les œuvres afin d’y découvrir la volonté des artistes », prévient le commissaire. Heureusement, le Centre culturel de la Vallée de la Nethen a prévu des « ambassadeurs » pour expliquer, mais il y aura aussi trois « conversations » de trente minutes (les lieux et heures seront annoncés sur Facebook) autour d’une œuvre.

Les Fêtes de la Saint-Martin, c’est aussi un parcours spécial Max Van der Linden, le festival « Off » avec 96 artistes et le spectacle collectif Comme il vous plaira, une comédie d’après Shakespeare. Le tout, pour un budget de 150.000 euros, dont seulement 20.000 subsidiés.

Comme le conclut Mehdi-Georges Lahlou : « Tourinnes-la-Grosse nous apparaîtra comme une cité où tous les ailleurs semblent infiniment proches et où le détour, voire la déroute, nous fait avancer. »

(1) Tout sur le site www.tourinnes.be ou la page Facebook FetesdelaSaintMartin.

 

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