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Trop de Bruxellois sont faiblement diplômés

Le niveau de formation a un impact important sur le risque de pauvreté future. A Bruxelles, le retard scolaire est plus élevé que dans les autres Régions.

Journaliste au service Bruxelles Temps de lecture: 3 min

Lorsqu’on étudie le risque de pauvreté et l’origine des revenus en Région bruxelloise, il est impossible de ne pas porter une attention particulière à la question de la scolarité et de la formation. A la base de tout, elles peuvent précipiter les personnes vers une pauvreté ou un chômage de longue durée. Ainsi, l’Observatoire bruxellois de la santé et du social consacre une partie de son baromètre 2017 sur la pauvreté à cette question de l’enseignement.

A l’échelle du pays, en 2016, le taux de risque de pauvreté des personnes faiblement diplômées atteint 26 % contre 14 % chez les diplômés de l’enseignement secondaire supérieur et 7 % chez ceux ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur. D’une part, on constate que les enfants vivant dans la pauvreté ont plus de risque de connaître un parcours scolaire difficile et d’autre part, le fait d’avoir quitté l’école sans diplôme augmente le risque de pauvreté à l’âge adulte.

A Bruxelles, la situation est plus marquante que dans les autres régions. On enregistre une surreprésentation de personnes faiblement et hautement diplômées. En 2016, parmi les 25-64 ans, 29 % disposent au maximum d’un diplôme du secondaire inférieur, 27 % sont diplômées du secondaire supérieur et 44 % ont terminé des études supérieures. Au niveau de la Belgique, les pourcentages correspondants sont respectivement de 25 %, 38 % et 37 %. Cette différence peut en partie s’expliquer par le fait que les personnes venant de l’étranger disposent souvent de diplômes qui ne sont pas reconnus par la Belgique. Cette validation est d’ailleurs un des axes de la politique de l’Emploi du gouvernement bruxellois. Il a demandé que les compétences rentrent en ligne de compte afin de valider les diplômes et qu’Actiris propose des offres d’emploi convenant au réel niveau des chômeurs.

On constate aussi qu’entre 2006 et 2014, le nombre de personnes avec uniquement un diplôme du secondaire inférieur âgées entre 25 et 64 ans diminue en Flandre et en Wallonie alors qu’à Bruxelles, il stagne. A contrario, la part de personnes diplômées de l’enseignement supérieur tend à augmenter dans les trois Régions. Et Bruxelles porte toujours la médaille d’or même si l’écart avec la Flandre et la Wallonie se réduit.

Chez ceux ayant arrêté leur scolarité après le secondaire inférieur, on voit que la poursuite d’une formation est complexe. Environ un jeune homme (18-24 ans) sur six et une jeune fille sur sept ne suivent plus d’enseignement. Dans les 15-24 ans n’ayant pas fini leur scolarité, 15 % sont sans emploi et ne participent ni à l’éducation ni à la formation.

Malgré ces chiffres inquiétants, l’Observatoire note tout de même des changements selon la génération. Chez les 25-34 ans, ils ne sont que 21,7 % à n’avoir qu’au maximum un diplôme du secondaire inférieur alors que chez les 56-64 ans, cette catégorie représente 39,5 %.

A y regarder de plus près, on voit qu’il existe des inégalités très importantes selon la nationalité. Parmi les adultes bruxellois de 25 ans et plus, la proportion de personnes ayant au maximum un diplôme du secondaire inférieur est plus élevée chez les ressortissants non européens (49 %) que chez les personnes ayant une des 28 nationalités de l’Union européenne (28 %). Et pour les personnes de nationalité belge, on atteint les 31 %.

Avec ces données, on comprend mieux celles concernant l’emploi. Même si depuis trois ans, les chiffres du chômage ne font que diminuer en Région bruxelloise, on constate que le taux de pauvreté reste stable. Cela laisse présupposer que le nombre de travailleurs pauvres tout comme celui des personnes vivant de revenus de remplacement comme le revenu d’intégration sociale ne font que croître. Et paradoxalement, des entreprises se plaignent du manque de personnel qualifié.

 

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0 Commentaire

  • Posté par Stassart Guy, mardi 7 novembre 2017, 15:25

    Mais pourquoi faire des études alors qu'ils recoivent des indemnités sans rien faire. Ils ont tout le loisirs de faire leur traffic en tout genre

  • Posté par Desprez Jean Luc, mardi 7 novembre 2017, 17:24

    tout à fait d'accord

  • Posté par Serge Vandeput, mardi 7 novembre 2017, 15:07

    Une bombe a retardement Bruxelloise.

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