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Luxembourg: des nuages bien réels sur la gestion des déchets

Le budget 2018 est à l’équilibre mais l’Aive pose une série de questions à la Région, qui établit son nouveau plan wallon des déchets. La fraction de déchets combustibles pose aussi problème.

Journaliste de la cellule wallonne Temps de lecture: 3 min

La gestion des déchets reste une thématique importante en province de Luxembourg. Si l’assemblée générale du secteur valorisation et propreté de l’intercommunale Aive, qui couvre les 44 communes et 11 liégeoises, n’a pas fait de vague, il subsiste toutefois un certain nombre d’interrogations, de revendication et d’inquiétude.

Financièrement, les prévisions ont été tenues et le budget 2018 est à l’équilibre, sans entraîner dès lors de hausse des charges pour les communes, et in fine pour les citoyens. Mais l’Aive devra ponctionner dans ses réserves de 7 millions d’euros, sans doute à hauteur de 2 millions, pour les exercices 2019 et 2020. Une situation qui ne pourra être éternelle…

Le futur « Plan wallon des déchets » que le gouvernement wallon doit voter pose question à divers niveaux qui pourraient pénaliser l’intercommunale, selon son président André Balon. Il y a d’abord la mutualisation des coûts liés à la gestion des déchets au niveau des parcs à conteneurs. Pour l’Aive, le principe est « A service égal, tarif égal ». Elle espère donc que les coûts de transport et de logistique, plus élevés en zone rurale, feront partie de cette mutualisation. Mais les autres intercommunales ne sont pas chaudes. En Luxembourg, il y a 54 parcs et chacun porte sur 7.000 équivalents-habitants, pour une moyenne de 13.000 ailleurs. C’est donc moins cher ailleurs. Mutualiser ne les séduit donc pas…

Des conteneurs partout

Pas chaude non plus, l’Aive, pour le projet wallon de ramassage intégral des déchets via des conteneurs. L’Aive estime que son expérience de 20 ans prouve que la collecte par sac ne nuit en rien à la qualité des collectes sélectives ni au coût. Et que cela pose des problèmes de rangement aux habitants, voire de mobilité en ville quand les trottoirs sont encombrés pendant des heures par ces conteneurs privés. Par contre, un avantage est significatif. Le conteneur permet une taxe individuelle au prorata de sa production de déchets, puisque chaque conteneur est pucé.

L’Aive est par ailleurs inquiète sur la taxe kilométrique, pénalisante en zone rurale et dans ce cas pour la collecte et le transport des déchets, sur le financement de la prévention des déchets et des infrastructures de gestion des déchets.

Enfin, un autre point noir concerne la fraction résiduelle combustible des déchets, que l’Aive transporte au centre d’incinération d’Intradel à Liège ou en Allemagne pour une valorisation énergétique. Mais depuis quelques mois, la Grande-Bretagne inonde le marché européen de ses déchets à brûler et tous les centres belges, hollandais et allemands sont saturés. L’Aive est en fin de contrat et les prix risquent de s’envoler, voire les solutions se boucher. Pour le nouvel appel d’offres, l’Aive n’a reçu qu’une réponse pour un contrat de 5 ans, et aucune pour 10 ans…

Cette fraction résiduelle combustible représente 75.000 tonnes pour les 55 communes de l’Aive. Pour l’heure, 35.000 tonnes sont expédiées pour valorisation énergétique à Intradel, 15.000 à Bruxelles, et encore d’autres tonnes dans le Hainaut car le tonnage a augmenté dans la zone Aive, au-delà de l’actuel contrat.

 

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