Jeff Lynne ressuscite Electric Light Ochestra

LONDRES Quand paraît en 2015 l’album Alone in the Universe sous l’intitulé inédit de Jeff Lynne’s ELO, les vieux fans d’Electric Light Orchestra se disent que l’ami Jeff a enfin décidé de mettre un peu de côté ses travaux de producteur. Car il s’agit bien du premier album studio depuis 14 ans ! À l’été 2014 déjà, en relevant de sa présence, à Hyde Park, le Festival In A Day, ELO, pour sa première prestation scénique depuis près de 30 ans, semblait bien réactivé. Ce que confirmera la tournée de 2016 qui passera en Hollande mais pas en Belgique. Cet été, quatre dates anglaises ont été ajoutées au programme dont ce fameux Wembley Stadium du 24 juin : une première pour Jeff Lynne. Et comme il le dit lui-même ci-dessous, une apothéose pour ce groupe qu’il a fondé à l’aube des années 70. ELO, qui connaîtra ses heures de gloire dans les 70’s, c’est lui. Il s’en désintéressa pourtant de plus en plus dans les années 80, préférant servir de producteur de luxe pour les plus grands : Dave Edmunds, George Harrison, Brian Wilson, Randy Newman, Roy Orbison, Tom Petty, Joe Cocker, Ringo Starr, Paul McCartney… La liste révèle une chose : Jeff est ultra-fan des Beatles. Car c’est ça, ELO : des mélodies pop aussi insubmersibles que le son prodigieux qui les emballe. Même s’il produit encore récemment le dernier album de Bryan Adams (Get Up !), il décide de se consacrer à son enfant délaissé : ELO. Faut dire qu’il ne reste plus grand monde de son autre groupe, les Traveling Wilburys, formé en 1988 avec Bob Dylan, Roy Orbison, George Harrison et Tom Petty. Il était donc temps, pour Mr. Blue Sky (son surnom depuis qu’il vit en Californie et le titre de 1978 et du Very Best Of publié en 2012) de revenir sérieusement à ses affaires. « Roll Over Beethoven » Surtout que les concerts de chauffe ont prouvé que ses chansons étaient restées suffisamment dans les mémoires anglaises pour remplir le stade de Wembley. Ce qu’il n’avait jamais fait, même du temps où, dans les années 70, il régnait sur les hit-parades avec « Roll Over Beethoven », « Can’t Get It Out Of My Head », « Don’t Bring Me Down », « Last Train To London », « Xanadu », etc. Vu son succès insolent, les punks ne voyaient en ELO qu’un monstre à abattre, à l’instar des Genesis, Yes et Pink Floyd. Après le virage disco de Discovery en 1979 et la bande originale du film Xanadu, un an plus tard, Jeff lève le pied et préfère passer sa vie en studio avec les musiciens qu’il admire tant. Ainsi, entre 1986 et 2015, seul un album d’ELO paraîtra, en 2001 : Zoom. Qui n’a pas marqué les esprits. Aujourd’hui, à 70 ans (le 30 octobre dernier), le natif de Birmingham se dit que c’est peut-être le moment de rattraper le temps perdu. Avec sa même coiffure bouclée, sa barbe et ses lunettes noires, il n’a de fait pas vieilli. Quand il descend les marches du cinéma Electric de Portobello Road, on se dit que le temps s’est arrêté pour Mr. Blue Sky. Sinon qu’il a gardé cet accent traînant du centre de l’Angleterre et cet humour ravageur hérité de ses amis liverpuldiens. Il est content et fier du film tiré de son concert événement à Wembley. Et il a bien raison !

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