La Louvière: réouverture du Théâtre communal

La première pierre du Théâtre de La Louvière est posée le 29 mai 1958. Conçu par l’architecte Paul Emonts dans le style « exposition universelle » en vogue à l’époque, il est inauguré en 1960 et a accueilli, depuis, de nombreux artistes célèbres : Juliette Gréco, Claude Nougaro, Jacques Higelin, Chick Cora… En mai 2009, le dernier spectacle programmé avant la fermeture pour travaux est « Mixage », un spectacle de danse hip-hop du chorégraphe belge Saïd Ouadrassi.

Ce mercredi, pour célébrer la réouverture des lieux, Vincent Thirion, le nouveau directeur du Centre culturel régional du Centre rebaptisé « Central », a choisi « Slava’s Snowshow ». «  C’est une star mondiale que nous sommes les seuls à proposer en Belgique cette saison. Onze artistes offrent un spectacle de clowns magnifique et interactif qui envahira totalement le lieu. Cela nous permet de travailler avec toute une série d’artistes, de citoyens et d’associations locales pour fêter une véritable renaissance du théâtre. Cinq cents Louviérois ont été mobilisés pour l’ouverture. Septante clowns déambuleront dans les rues, il y aura 5 fanfares, 300 musiciens…  »

Côté travaux, Jean-Luc Debroux, architecte spécialisé en patrimoine, a repris les rênes du projet en 2012, lorsque son prédécesseur est parti à la retraite sans avoir terminé le chantier, prévu initialement pour durer deux ans. «  On a essayé de garder au maximum l’architecture ancienne, en intégrant toutes les normes actuelles assez sévères. Dans un bâtiment comme celui-ci, l’architecte doit faire preuve de modestie et travailler avec l’existant sans faire de geste trop audacieux. C’est une question de respect de l’ancien. En patrimoine, c’est l’objet qui passe avant la pulsion de l’architecte. L’intervention du plasticien Michel Moffarts, qui répond au décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur l’intégration d’œuvre d’art dans la rénovation ou la construction de bâtiments, porte sur la colorisation des murs. Son intervention a créé beaucoup de débats, même au sein de mon équipe. Parfois, j’étais seul contre tous.  »

Pour l’enveloppe extérieure de la salle, l’artiste a choisi un orange chaleureux et festif retenu également en guise de signalétique extérieure. De la place Communale et des rues qui y débouchent, le sas d’entrée du Théâtre agit comme une lanterne destinée à attirer le public. Dans les coulisses, le couloir menant aux loges des artistes présente un bleu soutenu et celui des locaux techniques, un jaune électrique.

Deux modifications structurelles ont néanmoins été apportées à la salle qu’une allée centrale privait des meilleures places. La porte centrale a été supprimée et le balcon a été remplacé par un gradin de plain-pied pour offrir un gain de visibilité à la partie arrière de la salle en augmentant la pente jusqu’au parterre. Les vieux sièges rouges ont été remplacés par de confortables fauteuils. Pour le tissu qui les revêt, comme pour les murs, les rideaux de scène et la moquette, Michel Moffarts a choisi un gris chaud.

La meilleure acoustique au monde

La superficie de la cage de scène a été portée de 191 à 247 m2. Une avant-scène mobile de 35 m2 offre trois positions : basse pour les orchestres symphoniques, moyenne pour agrandir le parterre de la salle et le nombre de sièges et haute pour agrandir la scène et pouvoir accueillir des spectacles de danse principalement. La superficie des loges, quant à elle, a presque doublé. Le système d’amplification acoustique du théâtre a été mis au point par les acousticiens du Palais 12 du Heysel, que l’ingénieur du son de U2 considère comme la salle possédant la meilleure acoustique au monde. Enfin, les travaux ont également permis de créer un quai de déchargement couvert et adaptable pour camions semi-remorques et camionnettes avec accès direct à la scène. Avec ses 954 places, le Théâtre de La Louvière est désormais un des plus grands théâtres de Wallonie.