«Il faut plus de moyens pour le centre à Haren»

Depuis plusieurs semaines, des bénévoles passent leurs soirées dans le parc Maximilien : grâce à la solidarité des habitants de la Région bruxelloise, ils parviennent, chaque soir, à reloger plusieurs centaines de migrants. La Ville de Bruxelles vient de mettre à leur disposition un bâtiment à Haren pouvant accueillir 80 personnes. Ce centre de nuit devrait ouvrir dans le courant de la semaine prochaine. La plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés est parvenue, tout d’abord, à installer des lits. Un appel aux dons (9.500 euros récoltés en tout) a été nécessaire pour l’achat de douches et de sanitaires qui seront opérationnels jusqu’au printemps.

En revanche, la question du personnel reste en suspens. « Nous pouvons nous organiser entre bénévoles pour se relayer les premiers jours au moment de l’ouverture du centre. Mais ce n’est pas viable. On ne peut pas leur demander d’assurer 70 heures de garde par semaine », explique Mehdi Kassou, porte-parole de la plate-forme. Cette dernière a lancé récemment un appel à Rudi Vervoort (PS), par le biais d’une lettre ouverte. « Le ministre-président avait annoncé le déblocage de 500.000 euros pour venir en aide aux réfugiés du parc Maximilien puis il a fait marche arrière », déplore le bénévole.

Un soutien logistique

« Qui va assurer la sécurité dans ce centre ? Qui va le nettoyer ou changer les draps ? Nous avons besoin de professionnels pour permettre le fonctionnement de ce centre de nuit ». Pour les bénévoles, il ne s’agit pas seulement d’offrir aux migrants un endroit où dormir. « Depuis que nous avons lancé ce grand mouvement de solidarité pour les loger chez des citoyens, on se rend compte que ça leur apporte bien plus qu’un toit au-dessus de leur tête. Quand une famille les accueille, les nourrit, les aide, discute avec eux, cela leur permet de récupérer leur dignité », raconte Mehdi Kassou.

L’ouverture du bâtiment à Haren a été reportée plusieurs fois mais le représentant de la plate-forme des réfugiés est confiant. « La convention avec la Ville de Bruxelles, qui loue le bâtiment, devrait être effective ce mercredi. On a bon espoir d’ouvrir la semaine prochaine, » complète Mehdi Kassou.

Cela ne suffira toutefois pas à loger tous les réfugiés qui se présentent, chaque soir, au parc Maximilien. « On a mis en place une belle chaîne de solidarité citoyenne. Et on va tenter de ne pas l’interrompre », conclut-il.