Goffin écarté pour jouer le double en finale de Coupe Davis: coup de poker ou de pression?

Non Goffin n’a pris part à la rencontre de ce samedi après-midi en finale de Coupe Davis. Johan Van Herck, le capitaine belge, avait finalement pris la décision de confirmer sa paire De Loore-Bemelmans après des heures de flou médiatique. Un duo noir-jaune-rouge qui s’est battu mais qui n’a pu empêcher Richard Gasquet et Pierre-Hugues Herbert d’offrir un deuxième point à la France dans cette finale (6-1, 3-6, 7-6, 6-4).

Que se serait-il passé si Goffin avait participé au double ? La victoire aurait-elle été à la clé ? Difficile à dire. Même impossible. Une rencontre ne peut pas s’expliquer par la simple absence d’un homme. Elle s’explique plutôt par de nombreux facteurs. Comme un troisième set que De Loore et Bemelmans aurait pu (dû ?) gagner. Mais refaire le match et imaginer des scénarios ne changera pas le résultat final. La défaite est bien là et la France mène désormais deux manches à une. Et avec elle, l’absence de l’homme en forme ressort inévitablement : pourquoi a-t-il été écarté ? La rencontre aurait-elle été différente avec le numéro 1 belge sur le court ?

Coup de poker ?

« Tout est possible ! » En conférence d’après-match, David Goffin affichait sa disponibilité. Oui, le finaliste des Masters de Londres n’excluait pas la possibilité de disputer le double de ce samedi. Il faut dire que le numéro 1 belge avait expédié sa rencontre contre Lucas Pouille (7-5, 6-3, 6-1 en deux heures) vendredi après-midi. Il se sentait dès lors prêt à tenir un rôle pour le double. « Aujourd’hui, j’ai joué trois sets en deux heures. Cela laisse une opportunité pour demain… Si j’avais joué quatre heures, cela serait plus compliqué de changer les équipes. »

Reste que le joueur, comme il le confirmait lui-même, n’a pas les mêmes automatismes que la paire De Loore-Bemelmans. Et qu’importe si le premier était un peu hors forme. Les deux joueurs se sont illustrés dans le passé en remportant des points importants. Ensemble. Cela a certainement dû jouer dans le choix définitif de Van Herck.

Coup de pression ?

Mais un autre élément a-t-il interféré dans sa décision ? L’entraîneur de Goffin, Thierry Van Cleemput, avait été interrogé sur l’éventualité de voir son joueur disputer le double et sa réponse ne laissait que peu de place au doute. « Je ne pense pas que l’aligner soit une option. Mais qui sait… Personnellement, je préfère qu’il ne joue pas le double. Je ne pense pas qu’il espère jouer mais il en discutera avec son capitaine. »

Difficile de dire si ces déclarations ont véritablement pesé dans la balance. D’autant que Johan Van Herck a déclaré en conférence d’après-match n’avoir eu aucun doute sur la paire qui affronterait celle de la France. « Ma paire de double était déjà dans ma tête depuis un moment, celle de la France aussi. Je n’ai pas été surpris », confirmant au passage l’importance des automatismes, « Faire jouer Ruben Bemelmans et Joris De Loore était une décision unanime de l’équipe. Le double, ça se joue à deux. Il fallait donc voir les paires qui savent jouer ensemble… Il ne faut pas oublier que Bemelmans et De Loore ont battu les frères Zverev en Coupe Davis. La meilleure paire pour jouer, c’était eux… »

De quoi retirer du débat un éventuel coup de pression pour ne pas risquer David Goffin lors des trois jours. Un Goffin qui s’apprête à jouer un match décisif demain contre Jo-Wilfried Tsonga pour tenter de remettre la Belgique et la France à égalité. « David Goffin a le jeu pour le battre », assure Johan Van Herck. « Ce sera un match de haut niveau, digne d’un match de Coupe Davis. ». En cas de match décisif, c’est Steve Darcis qui défendra les couleurs de la Belgique. Pour sa part, Yannick Noah n’a pas caché qu’il pourrait faire jouer Richard Gasquet à la place de Lucas Pouille.