Budget wallon: deux gros points de divergence entre Jean-Luc Crucke et la Cour des comptes
L’anticipation d’une inexécution de crédits et les prévisions de recettes de l’amnistie fiscale focalisent les divergences entre le gouvernement MR-CDH et la Cour.

Le ministre wallon du Budget Jean-Luc Crucke (MR) a défendu lundi en commission du parlement wallon les prévisions de l’exercice 2018, que la Cour des comptes critique dans ses observations. L’anticipation d’une inexécution de crédits et les prévisions de recettes de l’amnistie fiscale focalisent les divergences entre le gouvernement MR-CDH et la Cour.
La Cour des comptes avait souligné que l’estimation du solde des organismes pararégionaux (UAP) intégrait une inexécution présumée des crédits d’un montant de 106,4 millions d’euros. Elle jugeait donc les hypothèses gouvernementales irréalistes. S’interrogeant sur d’autres points budgétaires, elle voit plutôt le solde de financement à -358 millions d’euros, au lieu des -217 millions que le gouvernement MR-CDH avait présentés à l’issue de son conclave d’automne.
Un montant de crédits a été anticipé
Pour le ministre Crucke (MR), l’explication se trouve dans le fait que le gouvernement a, pour la première fois, anticipé dans l’élaboration du budget un montant de crédits qui ne seront probablement pas exécutés, et que les gouvernements précédents ne comptabilisaient qu’en fin d’exercice.
Il assure que l’estimation de 106,4 millions d’euros reste prudente par rapport aux 114 millions d’inexécutés en 2015 et aux 199 millions de 2016.
Un autre point de divergence
Autre point de divergence entre le ministre et la Cour : les recettes attendues de l’amnistie fiscale (DLU-Quater). Si le Fédéral estime que 100 millions des recettes devront revenir en 2018 à l’ensemble des Régions, le gouvernement wallon en a déjà budgété 70 millions pour lui seul. « Montant surestimé », critique la Cour qui en prévoit plutôt 35 millions.
Le ministre Crucke le conteste, tout en rappelant l’existence du « buffer » de 31 millions d’euros au cas où. Il ajoute que si les 70 millions d’euros ne sont pas atteints, « on modifiera les conditions du volet régional de la DLU quater » en réenvisageant la durée du mécanisme (actuellement limitée à 2020) et en modifiant les montants, « que certains jugent confiscatoires ».
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir2 Commentaires
Je crois qu'il aurait hurlé si le gouvernement précédent avait appliqué cette méthode !
Donc, si je comprends bien, Mr Crucke, en bon gestionnaire(?), critique la position de la Cour sur base de dispositions qu'il n'a pas encore prises et qui, légalement, ne sont pas garanties de pouvoir être appliquées!