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La maison qui se monte en des temps records

A Tubize, l’entreprise clé sur porte Modulart construit à la vitesse de l’éclair des logements en béton prémontés en usine et livrés par camions. L’entreprise étend son marché aux écoles et aux crèches. Visite.

Journaliste en charge du Soir Immo Temps de lecture: 5 min

Construire une maison en béton en un jour, c’est (presque) possible grâce à Modulart. Entreprise de construction clé sur porte basée à Tubize sur l’un des sites appartenant jadis aux Forges de Clabecq, elle voit sortir de ses gigantesques hangars les modules qui servent à la construction de logements.

Des modules préparés et assemblés en usine, du coulage du béton jusqu’aux finitions, et qui sont acheminés ensuite par camions. Précision : il faut un très gros camion puisque chaque module (de 9,35 m de longueur sur 3,5 m de large et 3 m de hauteur) pèse environ 20 tonnes.

Ghislain de Changy et Frédéric Mercier, les patrons, le clament haut et fort : « Notre obsession est de réduire au maximum la phase du chantier. Entre le début de celui-ci et la réception des clés par le client, il faut compter deux mois. En usine, la maison est produite en 3 semaines. »  »

Voir une maison se construire à cette vitesse a forcément quelque chose de fascinant. Le matin, il n’y a encore qu’un terrain vierge (où a tout de même été posée une fondation) et le soir, la maison est là, comme par magie. Reste à unir les modules entre eux et à appeler les autorités compétentes pour procéder aux raccordements d’usage (eau, électricité…). « Chez nous, on choisit son logement comme on choisit une voiture, insiste Ghislain de Changy. On opte pour un modèle et on ajoute ensuite les options que l’on souhaite. »

La maison est donc assemblée en usine puis livrée salle de bains et cuisine incluses, le carrelage au sol installé, tout comme les châssis et les radiateurs, mais le client peut changer les finitions à sa guise en fonction de ses envies et, surtout, de son budget. Même le toit, déjà monté et qui arrive lui aussi par camion, est posé le jour même, obligation incontournable sous peine de voir les finitions risquer d’être endommagées en cas de pluie. « Puisque tout se fait en usine, le béton est toujours coulé dans des conditions optimales à l’abri des intempéries, assure Frédéric Mercier. Le contrôle de qualité est très facile à opérer et vu que nos modules sont transportables, ils sont d’une extrême solidité. »

Ghislain de Changy et Frédéric Mercier ne sont pas les inventeurs du concept. Ils le doivent à un certain Marc Louis, un ingénieur-inventeur qui le mit au point au début des années 2000. Arrivé au bout de son rêve, faute de moyens, celui-ci s’adressa à qui voulait bien l’aider pour ne pas voir son « bébé » mourir. « Un beau jour de 2003, Marc Louis m’appelle pour me rencontrer. Il a déjà construit une dizaine de maisons du côté de Charleroi, se souvient Frédéric Mercier. Je suis allé au rendez-vous avec des pieds de plomb mais quand nous sommes sortis du restaurant, une maison venait d’être aux trois quarts construite. J’ai été bluffé ! L’atelier faisait 400 m2, pas plus, et il employait 4 ouvriers. A vrai dire, c’était plus un laboratoire qu’une usine, tout était artisanal. Financièrement, Marc Louis était acculé et Ghislain et moi-même nous sommes laissés convaincre. Nous avons racheté la licence d’exploitation et sommes venus nous installer à Tubize. »

Aujourd’hui, Modulart produit entre 40 et 50 logements par an. L’entreprise conçoit également des écoles, des crèches et des immeubles à appartements. En tant que promoteur, elle construit aussi des petits villages dont elle revend ensuite les unités à la pièce. « Notre première maison, nous l’avons construite sur un terrain vague à Lodelinsart, se souvient Ghislain de Changy. Elle comprenait 3 chambres et un garage et valait 125.000 euros, terrain et charges comprises. A part les techniques qui ont évolué pour répondre aux exigences actuelles, la structure modulaire est restée quasi identique au fil de nos douze années d’existence, sauf au niveau de l’épaisseur du béton. »

Modulart emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes dans son usine de 10.000 m2. « Le client ne paie que quand on vient poser son logement sur son terrain, insiste l’un des associés. Cela limite les doubles frais, par exemple dans le cas d’une location dans un logement précédent. Ce système est également très avantageux pour un promoteur qui ne voit pas ses fonds engagés pendant trop longtemps avant la mise en location de ses appartements. »

Rayon prix, Modulart insiste être, à cahier des charges égal, 15 % moins cher que la construction traditionnelle. « Nous avons déjà vendu une maison à 100.000 euros, hors TVA et hors achat du terrain, souligne Frédéric Mercier. Elle comprenait 3 chambres mais était livrée sans cuisine équipée car le client voulait la faire lui-même. Le plus petit logement, soit un studio, pourrait faire 33 m2, soit la taille d’un module. La plus grande maison que nous avons livrée se composait de huit modules. C’était pour une famille recomposée qui avait beaucoup d’enfants mais il est clair que ce n’est pas notre cible première. »

Celle-ci concerne plutôt les jeunes, dont on connaît les difficultés financières actuelles pour accéder à un premier logement. « Notre produit répond parfaitement à leur capacité d’investissement, explique Ghislain de Changy. Mais nous visons également les petits et les moyens promoteurs qui sont très intéressés par des temps de chantier réduits au maximum. »

 

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