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Bruno Tobback (SP.A): «Ce gouvernement appauvrit chaque famille»

Le parti socialiste flamand organisait aussi, ce dimanche, sa fête des Familles. Avec un discours d’opposition à un gouvernement accusé de faire payer les familles

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Le SP.A a choisi dimanche le parc d’attractions de Plopsaland à La Panne pour sa fête des Familles. Les militants socialistes y étaient quatre fois plus nombreux que les ouailles de Bart De Wever, la veille à Boom : 13.500 contre 3.500. Le nombre était déjà connu par l’état-major de la N-VA. Qui n’en a pas pris ombrage : « Chez nous ne rentraient que les membres en règle de cotisation. Et puis, nombre de militants socialistes se sont déplacés avec leurs enfants davantage pour profiter des attractions proposées que pour écouter les discours politiques ».

Le message de Bruno Tobback, le président des socialistes flamands, a d’emblée donné le ton de l’opposition : « La majorité au pouvoir au fédéral et en Flandre attache plus d’importance à l’actionnaire familial qu’aux familles » a-t-il dénoncé. « Les familles méritent un « fair deal », mais je vous invite à faire le compte de neuf mois de gouvernement(s) sans les socialistes : du berceau à la tombe, nous devons payer davantage », a-t-il lors de son dernier grand discours devant le parti avant l’élection présidentielle du 13 juin prochain qui l’opposera à John Crombez, le secrétaire d’Etat à la lutte contre la fraude fiscale sous le gouvernement précédent.

Bruno Tobback, ironisant sur le slogan de la N-VA (« La Force du Changement ») a constaté que ce gouvernement menait non pas une politique de « verandering » (changement) mais de « vermindering » (perte) pour chaque famille et cela, « alors que les coûts du vieillissement ne font que croître. »

Et Bruno Tobback de cibler la N-VA : « Elle affirme qu’elle ne veut pas de hausses d’impôt, mais chaque citoyen constate bel et bien une augmentation de ses charges : l’accueil des enfants, l’emploi, l’école, le gaz et l’électricité, les maisons de repos et les transports en commun, tout augmente. »

Pour le président du SP.A, une hausse des prix peut se justifier lorsque le client reçoit un service plus performant : « Mais le ticket de bus augmente alors que le nombre de bus diminue, le coût de la prise en charge dans les maisons de repos et dans les crèches s’élève, alors que le gouvernement n’y investit plus. »

Un tax shift pour de meilleures pensions

Pour le SP.A, le tax shift doit permettre de libérer des moyens supplémentaires pour accorder de meilleures pensions, créer des emplois et construire des maisons de repos. Mais le gouvernement flamand n’a aucune intention, selon le président du SP.A, d’investir dans les maisons de repos, préférant les confier au secteur privé et, par conséquent, en permettant aux tarifs d’augmenter. « Comment Bart De Wever, le président de la N-VA, envisage-t-il de réduire les impôts pour quelqu’un qui n’en paie pas ? », s’est-il interrogé.

Le SP.A plaide pour une société qui investit dans les gens et les familles et qui demande à chacun une contribution honnête et juste.« Celui qui travaille ne doit pas payer davantage ; celui qui est peu ou pas du tout imposé, doit davantage contribuer au système, afin de permettre à chacun de payer moins. Notre parti veut offrir une meilleure perspective à la population » souligne Bruno Tobback qui conclut par une promesse : « Nous allons chaque jour mettre le doigt sur les plaies et faire des propositions. Nous allons les interroger au nom des familles et leur demander pourquoi il n’y a pas de perspectives, pourquoi cette politique unilatérale en faveur des plus nantis. »

Les élections en sourdine

A dix jours des élections présidentielles, Bruno Tobback a peut-être prononcé un de ses derniers grands discours devant ses militants en qualité de chef de file des socialistes flamands. Il n’y a pas évoqué le duel qui l’oppose à John Crombez, le poulain ostendais du nouveau bourgmestre de la Reine des Plages, Johan Vande Lanotte. A la question des journalistes, il s’est contenté de souligner que l’on avait suffisamment parlé jusqu’ici des tensions internes au parti : « On convaincra les gens avec un projet » a-t-il conclu. S’il croit toujours en son projet de rénovation du parti, Bruno Tobback apparaît de moins en moins en mesure de renouveler son mandat présidentiel. John Crombez fait figure de favori à la tête d’un parti dans les cordes depuis un an, lors d’une cuisante défaite électorale qui l’a exclu de tous les niveaux de pouvoir, Bruxelles mis à part.

 

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