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Jérusalem: Trump décide d’œuvrer contre la paix

Dorénavant, les États-Unis reconnaissent la ville sainte comme capitale d’Israël. Un geste qui sabote les propres efforts américains pour arriver à la paix au Proche-Orient.

Édito - Journaliste au service Monde Temps de lecture: 3 min

On chercherait vainement un État dans le monde, à l’exception d’Israël, qui se félicite de la décision de Donald Trump de rompre avec la ligne politique observée par les États-Unis depuis un demi-siècle à propos du sort de Jérusalem. En l’occurrence, le pensionnaire de la Maison-Blanche a annoncé ce 6 décembre que son pays reconnaissait désormais Jérusalem comme la capitale d’Israël. L’Américain a pris cette décision malgré les nombreux appels en sens contraire entendus un peu partout, au Proche-Orient, en Europe, aux... États-Unis ou ailleurs. Pour rappel, dans toutes les configurations sérieuses de plan de paix, la ville de Jérusalem se voit divisée en deux, la partie juive devenant la capitale d’Israël et la partie arabe la capitale de la Palestine.

Donald Trump a très sérieusement expliqué que son geste audacieux, pour dire le moins, faisait partie de ses efforts en vue de conclure « the ultimate deal », l’accord ultime, entre Israéliens et Palestiniens.

En ce sens, il a aussi annoncé qu’il appuierait la solution des deux États (Israël et Palestine côte à côte) si les deux camps en approuvaient la perspective. Et c’est en effet nouveau : si Bush Jr et Obama avaient avalisé la « two-state solution », Trump s’en était bien gardé jusqu’ici. Mais comment arriver à ces deux États en privant les Palestiniens de « leur » capitale ?

L’intervention au Proche-Orient du milliardaire qui règne à Washington ressemble à l’irruption d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Pas vraiment une surprise quand on observe l’énergumène en action, fût-ce à travers ses célèbres tweets/jugements sommaires.

À lire aussi Jérusalem reconnue comme capitale d’Israël: l’étrange calcul de Trump

L’homme paraît incapable d’écouter les voix qui s’écartent de ses choix. Or, ici, elles n’ont pas manqué de se faire entendre.

Il n’est pas jusqu’à la sénatrice vétéran Dianne Feinstein, d’ascendance juive, qui n’ait exprimé ses inquiétudes dès le 1er décembre, soulignant que « la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et la relocalisation de l’ambassade américaine dans la ville sainte mettraient le feu aux poudres et renforceraient les extrémistes dans les deux camps  ». L’élue californienne insistait aussi sur le fait que cette décision sur Jérusalem « éroderait la crédibilité américaine en tant que médiateur non biaisé, aliénerait nos alliés et minerait les derniers espoirs d’aboutir à la solution des deux États ».

La question est en effet pertinente : pourquoi Trump a-t-il rompu avec la politique traditionnelle de son pays sur Jérusalem ? Et pourquoi maintenant, alors que ses conseillers étaient en train de finaliser un plan de paix, dès lors mort-né ? Qui connaît la réponse ? En attendant, la nouvelle donne fait le jeu de la coalition au pouvoir en Israël, celle de la droite nationaliste et de l’extrême droite, dont la politique de faits accomplis qui bafouent le droit international se trouve plus que jamais confortée par la première puissance mondiale.

 

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11 Commentaires

  • Posté par Coets Jean-jacques, jeudi 7 décembre 2017, 22:53

    Pourquoi ? Parce que son analyse ne vous plait pas ?! Et s'il est si mauvais, comme d'habitude, pourquoi encore le lire ? Personnellement, je pense qu'il remet en avant des points qui sont souvent ignorés. Par exemple le fait qu'Israël se présente comme "la seule démocratie de la région" mais qui ne respecte pas le droit international...

  • Posté par Coets Jean-jacques, jeudi 7 décembre 2017, 22:48

    Toujours aussi vide de sens, creux à en mourir ! Serge VDP, c'est grave d'être aussi désaxé que vous...

  • Posté par Philippe Bernard, jeudi 7 décembre 2017, 11:35

    ton racisme est à vomir

  • Posté par Arnould Philippe, jeudi 7 décembre 2017, 10:32

    Une autre interprétation est qu'il ne fait pas la carpette devant les extrémistes islamistes qui menacent tout de guerre sainte… Faut-il se coucher devant les intolérants ? Aurait-on du se coucher devant les nazis ?

  • Posté par Coets Jean-jacques, jeudi 7 décembre 2017, 23:09

    Parce que pour vous les membres actuels du gouvernement israélien sont des exemples de tolérance ?! Des modèles du respect des autres ?! Vous avez déjà entendu ce que les juifs radicaux pensent des musulmans ou même des chrétiens...? A leurs yeux, ils ne sont mêmes pas humains. Alors avant de parler de nazis, réfléchissez deux minutes et ouvres une encyclopédie historique !

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