Pieter De Crem: «Profiter du nouveau contexte»

Pieter De Crem, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur (CD&V), en visite à Téhéran, a répondu à nos questions. Une vingtaine d’entreprises belges participent à cette mission à Téhéran. Qu’espèrent-elles ? Elles veulent profiter du nouveau contexte politique qui existe depuis l’accord nucléaire, elles sont là pour faire une prospection du marché. Elles répondent aussi à la demande des autorités iraniennes, qui sont à la recherche d’investissements, qui veulent fournir des emplois à une jeunesse très bien formée, et qui veulent obtenir des transferts de technologies pour refaire le retard pris par ce pays avec les embargos, et surtout avec l’embargo de 2005. Certaines des entreprises qui m’accompagnent ont une expérience de l’Iran. D’autres viennent de nouveaux secteurs, comme l’assainissement de l’eau, ou certaines technologies médicales. Les secteurs d’exportation dans lesquels nous sommes le plus forts : la pétrochimie, le shipping, le pétrole et le gaz, l’agroalimentaire, le textile, le diamant, tous ces secteurs sont concernés. Nous avons eu des discussions ouvertes et franches avec les Iraniens. Mais qui tenaient compte de l’environnement politique nouveau, qui est conditionnel… N’y a-t-il pas encore trop d’incertitudes ? Oui, il y a encore beaucoup d’incertitudes. Primo, il y a la position de l’Iran sur les conditions posées dans l’accord. Deuxièmement, si ces premières conditions sont remplies, il y a aussi des conditions qui concernent le marché intérieur. C’est le problème des canaux de paiement. Maintenant, rien n’est clair… Mais vous pariez sur la réussite… Nous ne sommes pas seuls au monde, mais notre atout à nous, c’est que nous avons des missions politico-commerciales, qui rehaussent les missions au niveau politique. Est-ce une bonne idée de mélanger droits de l’homme et contrats ? La nouvelle réalité politique iranienne et la réalité des droits de l’homme en Iran – qui est très importante – sont deux réalités interconnectées. La prise de position belge dépend de l’ensemble. Nous voulons investir dans des liens commerciaux nouveaux avec l’Iran, qui contribueront à en faire un pays plus stable. Si ce pays devient plus stable, la région du Moyen-Orient deviendra plus stable elle aussi. Et nous serons tous gagnants.

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