«Ce qui distingue Andenne? Les taxes et la dette»

La rage taxatoire frappe-t-elle Andenne ? C’est l’avis de l’opposition, pas du tout celui de la majorité PS-MR. Et le moins qu’on puisse écrire, c’est que la lecture des chiffres est différente, quand ce ne sont pas les chiffres eux-mêmes… Préalablement au conseil communal de lundi soir qui verra le vote du budget 2018, Ecolo d’abord (opposition), puis le bourgmestre Claude Eerdekens au nom du collège, ont donné leur vision de l’état financier de la Ville.

Concernant l’impôt sur les personnes physiques (IPP), en 2017, les additionnels passaient de 8,4 à 8,6 %. «  Et on était à 8 % en début de législature » , souligne Hugues Doumont (Ecolo). «  Cela situe Andenne dans ce groupe des 25 % des communes qui taxent le plus l’IPP » .

La charge de dette dépasse 20 % du budget

Les autres taxes ? «  Le précompte immobilier reste à 2.700 centimes additionnels alors que la circulaire Furlan recommande un taux maximum de 2.600. Par ailleurs, toutes les redevances sont passées de 3,3 millions d’euros à 4 millions en fin de mandat. Au niveau des déchets, choisissant de couvrir le coût vérité à plus de 108 % et donc de faire un bénéfice budgétaire prévisionnel de 150.000 euros, nous constatons une augmentation globale de plus de 55 % pour les administrés depuis le début de la mandature, rien que sur le kilo levé. Les recettes pour les poubelles sont passées de 1,29 million en 2013 à 1,77 million en 2018. C’est une augmentation de 36,64 % » .

Et la dette ? Sa charge a (légèrement) dépassé 20 % du budget, grosso modo le double de la moyenne wallonne.

« Les Andennais vont épargner quatre millions d’impôts »

Surtaxés les Andennais ? Pas aux yeux du bourgmestre. Oui, le taux de 8,6 % pour l’IPP est important. Mais cela rapportera… moins aux communes parce que les citoyens vont au final payer moins. La faute (ou grâce) au tax shift. La Ville a calculé son impact. «  La valeur de 1 % de la taxe additionnelle ne cesse de diminuer, même entre 2016 et 2017 alors que le taux est passé à 8,6 %. La vérité, c’est que les Andennais vont épargner 4 millions d’euros d’impôts, il faut s’en rendre compte. Ils vont payer moins, surtout au fédéral. Et ce n’est pas fini puisque les effets du tax shift vont s’accentuer dans les prochaines années, avec un pic en 2022 » .

Quant à la dette, on connaît le discours : les taux proposés par les banques n’ont jamais été aussi bas, Andenne a un gros bas de laine alors c’est le moment de stimuler des investissements et faire tourner l’économie locale. Une vision qui fait dire aux verts : «  La Ville d’Andenne est une entreprise à vocation capitalistique qui fonctionne bien » .