Après le Parc Maximilien bruxellois, de bonnes âmes montoises
Une plate-forme sur Facebook centralise les offres d’accueil. Des acteurs culturels montois apportent leur aide.

Sur Facebook, le groupe « Hébergement plateforme citoyenne » compte plus de 25.000 membres. En comparaison, les 252 personnes inscrites sur sa petite sœur montoise peuvent sembler bien peu nombreuses. D’autant qu’il y en a quatre à cinq fois plus chez les cousines de Liège et du Brabant wallon. Il n’empêche, la plateforme montoise n’existe que depuis trois semaines et, chaque jour, des migrants quittent le Parc Maximilien à Bruxelles pour trouver refuge à Mons, Ath, Péruwelz ou Bernissart…
Certains d’entre eux sont hébergés dans le studio que MARS (Mons art de la scène) met habituellement à disposition des artistes programmés. « Mars vient d’adhérer à la charte du réseau “United Stages” des théâtres qui expriment concrètement leur solidarité avec les réfugiés et les migrants, explique Bérengère Deroux, adjointe à la direction artistique. Certains théâtres bruxellois les hébergent la nuit, mais quelqu’un de l’équipe doit alors dormir sur place, pour des raisons de sécurité et d’assurances. Normalement, nous n’avons pas à faire ça. Les théâtres jouent un rôle d’interpellation ou de réflexion par les thématiques abordées dans les pièces qu’ils montrent. Pour le moment, ils se rassemblent et prennent positions, mais ils ne veulent pas prendre cette place-là. La mobilisation citoyenne est utile en termes d’hébergement, puisqu’elle met des gens à l’abri, mais elle ne règle rien en termes d’accompagnement. »
Lors du « Carrefour citoyen », organisé avec le Centre interculturel de Mons et du Borinage (CIMB) à l’initiative du Conseil consultatif de la Personne immigrée de la Ville de Saint-Ghislain, sur la thématique « Accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés : comment puis-je aider ? », Catherine, habitante de Sirault, disait combien elle se sent démunie face à la situation de Mohamed, arrivé du Maroc quatre mois plus tôt pour des raisons économiques et désireux de s’installer en Belgique. « Il a déjà passé plusieurs nuits chez nous. Je ne sais pas comment l’aider administrativement, mais je suis ravie de voir l’élan de solidarité sur la plateforme. »
Bérengère Deroux passe par cette plateforme uniquement pour trouver des chauffeurs, quand les invités de MARS veulent aller à Bruxelles, et pour un relais hébergement, quand le studio doit être libéré pour accueillir des artistes. « Pour nos demandes directes liées aux occupants du studio, je passe par mon Facebook. Le nombre de réponses positives que je reçois est incroyable ! Les gens invitent les migrants à passer une journée du week-end avec eux, d’autres les invitent à souper. On reçoit des colis de nourriture, des vêtements, des sous-vêtements neufs… »
Les messages postés sur la plateforme montoise indiquent qui peut accueillir combien de personnes et pour combien de nuits, ainsi que les trajets de Bruxelles vers Mons ou de Mons vers Bruxelles. Au Parc Maximilien, ces hébergements hainuyers sont précieux et les chauffeurs amènent volontiers les « invités » des hébergeurs qui ne peuvent se déplacer pour les chercher à Bruxelles.
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