28.000 personnes aidées par le CPAS
En trois ans, le nombre de personnes aidées par le CPAS de la Ville de Bruxelles a crû de 20 %. Cela s’explique par une hausse de la population mais surtout de la pauvreté.


Le CPAS de la Ville de Bruxelles est le plus important du pays. Le nombre de personnes aidées ne fait que croître et les recettes propres du CPAS, comme celles produites grâce à la gestion du plus grand parc de logements publics, permettent une plus grande marge d’ajustement budgétaire. Cependant, le CPAS de la Ville doit faire face à une crise interne suite au récent changement de présidence. À son arrivée, Ahmed El Ktibi (PS) a dû reprendre les comptes à la base pour proposer un budget qui tienne la route avec seulement un pour cent d’augmentation.
Le budget 2018 qui sera présenté ce lundi lors du conseil communal est en équilibre et atteint les 311,7 millions d’euros. Du point de vue des recettes, il bénéficie d’une dotation de la Ville de 71.583.200 euros, un niveau stable au regard des exercices précédents.
Pourtant, en trois ans, le nombre de personnes bénéficiant d’une aide financière de la part du CPAS a augmenté de 20 %. En 2017, 22.156 Bruxellois ont été aidés. Cette hausse s’explique en partie par la croissance démographique (+ 21 % entre 2006 et 2015) mais aussi à cause d’une croissance de la précarité. 28 % des enfants naissent dans un ménage sans revenu du travail, ce qui est plus élevé que la moyenne régionale. Dans certains quartiers, le taux de chômage atteint aussi les 30 % et on compte un plus grand nombre de sans-abri, de réfugiés et de migrants ces dernières années.
Pour 2018, le CPAS pense devoir aider près de 28.000 personnes, ce qui lui demandera 116,585 millions d’euros, soit une augmentation de 2,3 millions. « C’est certes une hausse dans l’absolu, mais on s’inscrit dans une tendance à la stabilisation du nombre de personnes aidées, explique le président Ahmed El Ktibi. Les facteurs de ce tassement sont divers. Nous avons eu une stabilisation des demandes provenant de jeunes, des ressortissants de l’UE ou encore de personnes exclues du chômage. Seule grande exception : la hausse continue et préoccupante du nombre de sans-abri. Si le phénomène touche davantage notre commune, la même tendance est observée dans l’ensemble de la Région. »
Près de la moitié du budget de l’aide à la personne est consacrée au revenu d’intégration sociale (RIS).
Le CPAS consacre également 40 % de ses dépenses dans ses frais de personnel. Certaines nominations ont eu lieu et les travailleurs bénéficient maintenant de chèques-repas.
Vu la taille du parc immobilier de l’instance, le budget extraordinaire se monte à 88 millions d’euros. Dans le cadre du plan communal « 850 logements », 298 seront créés par le CPAS, dont 125 unités sont déjà réalisées sur le site de l’îlot Pavie-Louvain (rénovation de 117 logements et 6 commerces) et aux Ursulines (8 logements de type résidence-service). Les projets, dont celui de reconversion du site Pachéco, seront poursuivis en 2018 pour un total de 173 logements. Une provision de 1,5 million a aussi été enregistrée pour l’achat d’un terrain pour le nouveau home.
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