Le réseau mobile laisse à désirer
Le réseau de téléphonie mobile n’est pas uniforme en Wallonie picarde. Les zones rurales reçoivent difficilement la 4G qui permet la transmission de données pour accéder à Internet à partir de smartphones et/ou de tablettes. Ce n’est pas sans incidence sur le développement économique. « On a un service à deux vitesses », déplore le bourgmestre de Flobecq, Philippe Mettens : « l’un pour les zones urbaines et l’autre pour les zones rurales dont on se fout ».

Allô, allô ? » Il a fallu insister pour avoir le bourgmestre de Bernissart sur son téléphone portable alors que nous l’appelions pour avoir son point de vue sur les difficultés de la… téléphonie mobile dans sa commune. « Pour bien vous entendre, il faudrait que j’aille au milieu du jardin, mais vu le temps qu’il fait… », nous fit remarquer Roger Vanderstraeten. Notre échange téléphonique est révélateur des problèmes du réseau, surtout lorsque l’appelé ou l’appelant est à l’intérieur d’un bâtiment. « Ce n’est pas la joie », confirme-t-il. « Ce n’est pas zéro non plus, mais j’estime la couverture à 60 à 70 % du territoire de notre commune ». Ville-Pommerœul est particulièrement touché ainsi que toute la zone frontalière. Le bourgmestre a interrogé les opérateurs, mais il a toujours la même réponse qui ne le satisfait pas : « On y travaille »…
« Un obstacle au télétravail »
À l’autre bout de la Wallonie picarde, à Flobecq, il y a aussi des « trous ». « Pour la téléphonie et la télévision », précise le bourgmestre. Philippe Mettens a le sentiment d’un service à deux vitesses : l’un pour les zones urbaines et l’autre pour les zones rurales « dont on se fout ». « Cela s’associe au problème de mobilité », explique-t-il. « C’est une entrave au télétravail. Comment travailler chez soi efficacement si on n’a pas un internet suffisamment fort ? Comment vont faire mes concitoyens le jour où il faudra faire uniquement ses transactions bancaires via le smartphone ? » C’est même un frein pour d’éventuels investisseurs dans sa région, constate-t-il. Philippe Mettens s’est adressé plusieurs fois aux opérateurs, mais sans succès.
Jacques Dupire n’est pas seulement le bourgmestre faisant fonction de Frasnes-lez-Anvaing, il est aussi médecin. Au cours de ses fréquents déplacements, il a l’occasion de se rendre compte de la pauvreté du réseau dans sa commune, une autre zone rurale : « Cela touche certaines zones à Buissenal, à Œudeghien, à l’avenue des Hauts à Saint-Sauveur ou encore les monts de Frasnes ». Et avoir la 4G n’est pas du luxe, surtout pour une profession comme la sienne, explique-t-il : « La ministre de la santé préconise l’utilisation de la tablette à domicile pour les prescriptions médicales. Sans la 4G, ce n’est pas possible ». Jacques Dupire a même averti personnellement Dominique Leroy, manager de Proximus, des soucis sur sa commune. « Il y a eu une période de test au cours de laquelle cela a été mieux pendant 9 mois, mais on semble aujourd’hui revenu à la situation antérieure ».
Frasnes, Bernissart et Flobecq ne sont pas seules à avoir une mauvaise couverture. Des lecteurs ont signalé Wiers (Péruwelz), Bléharies (Brunehaut), Grandmetz (Leuze), Évregnies (Estaimpuis) ou encore le Mont-de-l’Enclus. La zone frontalière constitue un véritable problème : les abonnés passent trop facilement sur le réseau français. Heureusement, depuis la disparition des frais du roaming, cela n’a plus de conséquence fâcheuse sur le portefeuille.
À l’aube du XXIe siècle, la Wallonie picarde n’est pas couverte uniformément, surtout au niveau de la 4G. Le ministre wallon Pierre-Yves Jeholet ne veut-il pas accélérer « la transformation numérique wallonne » ? Et le ministre fédéral Alexander De Croo, faire de la Belgique « une sommité numérique » ? Simple comme un coup de fil ? Pas si sûr…
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